⚡︎ Chapitre 57 ⚡︎

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---- Pour cette vie et celle d'après, tu seras mon unique projet ----




Les révélations d'hier soir m'ont empêchées de fermer l'œil pendant presque toute la nuit. Je me suis tournée et retourner dans mon lit pendant des heures et des heures, sans jamais réussir à rejoindre Morphée. Pourtant, ce ne sont pas les pensées que j'aurais dû avoir qui m'ont persécutées, mais bien des souvenirs du passé bien trop douloureux pour me permettre de lâcher prise le temps de quelques instants de repos.

J'ai donc subi la journée de la pire des manières, et le cours de littérature anglaise de cette fin d'après-midi étire plus encore les minutes qui me séparent de la fin de ce supplice. Baji est au premier rang, affublé de son accoutrement ridicule, et je n'ai su le lâcher du regard. Chifuyu, à côté de moi, n'a cessé de ricaner, se moquant gentiment de mon obsession pour son meilleur ami. Mais c'est plus fort que moi, si je refuse catégoriquement de penser au test positif, les paroles d'Hina, elles, me torturent sans pitié. Jamais je n'aurais pensé Baji si brisé, et je me sens aussi impuissante, que bourreau. Impuissante, parce que je ne peux me permettre de l'aider tant qu'il ne m'aura pas lui-même parlé de ses idées noires. Et bourreau, parce que je sais que ce que je suis amenée à lui annoncer dans quelques semaines pourra potentiellement l'achever.

-Tu vas le bouffer du regard pendant encore longtemps ? Chuchote le blond, une pointe d'ironie dans la voix.

-Eh, je ne l'ai pas vu depuis au moins deux jours. Répondis-je avant de boire une gorgée de mon café crème. Deux jours et une nuit, pour être précise.

-Qui aurait cru que tu serais aussi romantique, toi, la petite teigne ? Cette fois, un vrai ricanement lui échappe, nous valant un regard d'avertissement du professeur. Il souhaite ainsi démontrer son autorité, mais je sais parfaitement que jamais il ne nous punira plus que ça. Chifuyu et moi-même étant probablement les deux élèves les plus assidus et impliqués de son cours.

-Dixit le mec qui a offert 3 bouquets de fleurs à la meuf avec qui il sort depuis deux semaines. Je fais mine de ne pas voir son sourcil se hausser de surprise à ma remarque.

-Si tu veux des fleurs, demande-lui directement au lieu d'être jalouse de l'incroyable gentlemen que je suis. Parce que je suis désolé de te décevoir, mais moi je suis déjà pris. Je suis heureuse d'entendre le blond parler ainsi, preuve que c'est sérieux pour lui aussi. Mia est si excitée à propose de leur histoire, que je serais peinée qu'il n'en soit pas ainsi.

-Il a d'autres qualités. Je hausse les épaules, glissant le bout de mon stylo entre mes dents le temps de relire la dernière phrase que je viens d'écrire.

-Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que je n'ai pas du tout envie d'en savoir plus. J'aperçois son rictus du coin de l'œil, et me retiens de rire. J'adore Chifuyu, il a un humour qui me permet toujours d'oublier tous mes soucis.

-Tu n'as effectivement pas du tout envie d'en savoir plus. Nous échangeons un regard complice et c'est à ce moment-là que nous perdons tout deux le contrôle et nos émotions et que nous éclatons d'un rire silencieux.

Ça fait tellement de bien, d'être au près du jeune homme. Pendant un instant, au milieu de cet instant de répit, j'hésite à tout lui dire. Je sais d'avance qu'il saura me conseiller de la meilleure des façons, et qu'il sera capable d'émettre un avis sur la situation sans aucun jugement. Mais je ne peux me résoudre à le faire, parce qu'il est l'ami de Baji et que je ne veux pas lui donner cette responsabilité que je refuse moi-même de prendre.

-Ne fais pas cette tête-là, je suis sûr que quoi que ce soit, tu vas trouver une solution. Dit-il, sans se départir de son sourire chaleureux.

L'encre de ses yeux /  Baji x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant