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Alice serra ses mains et sourit à la secrétaire qui l'observait. Elle détourna le regard et posa ses yeux sur la jeune adolescente qui se trouvait face à elle, elle jeta un regard rapide vers ses bras qui étaient scarifiés. Elle lui fit un léger sourire quand elle vit qu'elle la regardait, l'adolescente descendit les manches de son pull pour se protéger des jugements d'Alice. Alice se racla la gorge et se réinstalla sur sa chaise. Une dizaine de minutes qu'elle était arrivée, et le stress de l'attente se faisait ressentir. Elle passa ses mains sur son jean pour chasser sa transpiration, et replaça le col de sa chemise, avant de croiser de nouveau les mains.

Une semaine et demie, qu'elle avait repris le chemin du Palais. Elle avait pu rencontrer son greffier, Victor, qui était une personne adorable. Elle était heureuse de pouvoir travailler avec lui. Elle avait aussi remarqué, qu'il était assez curieux, et qu'il finirait par lui poser les questions, auxquelles elle ne voudrait pas répondre. Son esprit dériva vers son nouveau commandant, Commandant Frédéric Marquand, il avait été suspendu pendant deux semaines dû à une altercation avec un suspect lors d'un interrogatoire. Il était venu la voir quelques fois dans son bureau, mais pour le moment, ils n'avaient eu aucune enquête et Alice redoutait fortement ce moment. Comment arrivera-t-elle à gérer ses angoisses sur une scène de crime ?

Une vingtaine de minutes passèrent, puis la porte du bureau s'ouvrit. Elle se leva, salua l'adolescente et la secrétaire puis entra dans la pièce. Elle retira sa veste, et la posa sur le fauteuil, mais décida de rester debout.

- Je suis très heureuse de vous revoir, Alice.

Alice l'ignora comme à son habitude et s'approcha des étagères, elle lut le titre des livres, quelques romans, mais aussi beaucoup de livres de psychologie. Elle toucha un livre dont le titre était « Les thérapies comportementales et cognitives » de Jean Cottraux. Elle sursauta quand elle entendit son nom. Elle prit quelques minutes avant de se tourner.

- Je ne savais pas que vous aviez ouvert un cabinet sur Paris, et que vous exerciez dans cette ville.

- C'est le cabinet de mon mari. Mais vous le savez Alice, je vous l'ai déjà dit.

Alice hocha la tête et se tourna de nouveau vers les étagères. Elle délaissa la contemplation des livres, s'approcha des statues, et les inspecta l'une après l'autre. Le silence perdura de longues minutes.

- J'ai attendu une demi-heure, dit Alice toujours de dos.

- J'ai eu une petite urgence.

- Je n'ai vu aucun patient sortir de votre bureau, continua la juge.

- C'était plus une urgence téléphonique.

- D'accord.

- Ce n'est pas parce que j'ai quitté mon ancien cabinet, que j'ai quitté mes patients. Tout le monde a besoin d'un suivi, donc je fais de mon mieux.

- Je ne vous ai rien demandé, vous n'avez pas à vous justifier, dit Alice sur la défensive.

Alice regarda la jeune femme quelques instants puis se dirigea vers la fenêtre. Le cabinet du docteur Vila se trouvait au troisième étage d'un immeuble. La seule vue possible pour Alice, était l'immeuble d'en face. Malgré tout, elle se contenta de cela, et des personnes qui se promenaient dans la rue.

- Peut-être que nous pourrions commencer, dit le docteur Vila en prenant un stylo.

- Comment m'avez-vous trouvé ?

- Votre père m'a donné votre numéro de téléphone.

- Merci pour cette information.

- Il est inquiet, et il m'a dit que vous ne lui donniez plus aucune nouvelle.

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