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Cela faisait des heures qu'elle était assise en silence à attendre des nouvelles, les personnes autour d'elle étaient nombreuses, mais elle ne leur portait aucune attention. Son corps était présent, mais son esprit était ailleurs, il était encore là-bas. Elle avait tout perdu de nouveau, et elle ne savait pas si elle pourrait s'en relever. Elle posa son regard sur ses mains qui étaient pleines de sang, et tourna la bague à son annulaire. Cela aurait dû être un jour heureux, mais il en avait été tout autrement. Il lui avait pris le peu de bonheur qui lui restait. Elle ferma les yeux pour ne plus penser à ce moment, mais les images défilèrent dans son esprit, et la mare de sang qui s'était formé par terre la hantait. Elle ne savait pas comment il pouvait être encore en vie. Elle ouvrit de nouveau les yeux, et posa son regard sur un de ses collègues qui se trouvait sur la chaise en face de la sienne. Il lui faisait un sourire de compassion, mais elle n'en voulait pas, elle voulait que le médecin arrive et lui annonce une bonne nouvelle. Elle détourna le regard, et posa ses yeux sur la main qui se trouvait sur la sienne. Elle aussi, elle était pleine de sang. Alice retira sa main et chassa ses larmes.

Les heures défilèrent sans qu'aucun membre du corps médical ne vienne les voir. Des infirmières et des médecins passèrent sans cesse devant eux, mais personne ne venait leur donner l'avancer de l'opération. Alice prit le gobelet qu'on lui tendait. La chaleur qui s'en dégageait, la réchauffa rapidement. Elle prit une gorgée de son thé à la menthe, et posa de nouveau ses yeux sur sa bague.

Deux nouvelles heures passèrent avant qu'un médecin ne s'approche d'eux. Tout le monde se leva rapidement. Alice se redressa, aidée de son ami, et se mit face au médecin.

-       L'opération a été très compliqué, mais nous avons pu stopper le saignement.

-       Il va s'en sortir ? demanda Alice pleine d'espoir.

-       Les prochaines soixante-douze heures seront compliquées, mais s'il passe ces trois jours, oui, il s'en sortira.

-       Merci, dit Alice en le prenant dans ses bras.

Elle se fichait que ce soit un inconnu, elle se fichait d'être recouverte de sang. Il venait de sauver l'homme qu'elle aimait, et elle ne lui serait jamais assez reconnaissante de cela. Elle se décala après de longues secondes et essuya ses larmes.

-       Je peux le voir ?

-       Pas pour le moment. Allez-vous reposer, et vous le verrez demain.

-       Je préfère rester ici.

-       Dans votre état Madame, je pense qu'il est plus judicieux pour vous de rentrer chez vous. Demain, il sera installé dans une chambre et vous pourrez être avec lui.

Alice se résigna et hocha la tête. Le médecin quitta le groupe et Alice prit place sur la chaise. Elle essuya ses larmes de soulagement. Il n'était pas sorti d'affaire, mais au moins, il n'était pas mort. Et toute l'inquiétude et l'angoisse qu'elle avait eue, se libérèrent dans ses larmes.

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Alice poussa la porte de son appartement, et souffla en allumant la lumière. Elle ravala ses larmes en voyant sa fille endormie sur le canapé. Elle essuya rapidement ses joues, traversa le couloir pour rejoindre sa chambre. Elle s'installa sur le lit, se fichant que ses vêtements soient pleins de sang et laissa de nouveau court à ses larmes. Elle avait tellement eu peur ces dernières heures, qu'elle le perde, qu'elle revive ce qu'elle avait déjà vécu une première fois. Elle prit de nombreuses inspirations pour réussir à se calmer. Elle releva la tête, et se dirigea vers la salle de bain. Elle se regarda dans le miroir, et laissa glisser sa main sur son cou, et sur la trace de sang qui descendait jusqu'à sa poitrine. Elle ouvrit les boutons de sa chemise, un à un, et la laissa glisser sur le sol. Elle défit le bouton de son pantalon, et le retira aussi. Elle détacha ses cheveux, qu'elle avait coiffés en une queue de cheval, et les laissa retomber sur ses épaules. Elle passa une main sur son visage, la fatigue commençait à tomber. Elle se tourna pour allumer l'eau de la douche, puis retira ses sous-vêtements avant de s'engouffrer dans la cabine. Elle mit sa tête sous l'eau, et regarda le sang finir sa course dans le siphon. Elle ne prit pas trop de temps sous la douche, la fatigue étant de plus en plus dur à tenir. Elle sortit de la salle de bain, une fois en pyjama, et s'installa dans le lit. Elle ferma les yeux et le sommeil la gagna rapidement.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant