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Alice était installée dans le fauteuil et tournait son alliance autour de son doigt. Elle ne devrait pas être tant stressée, il allait bien, il était sorti d'affaire, mais malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser. Un mauvais pressentiment se fit ressentir, mais il était mort. Les policiers l'avaient tué, c'était une certitude. Elle avait vu son corps, elle devait en être sûre et on lui avait autorisé cette demande. Tout devrait bien se passer maintenant, Fred devait juste guérir de ses blessures, et ils pourraient reprendre leur vie, leur très belle vie d'avant. Elle était aussi très fatiguée, l'attente à l'hôpital lors de l'opération de Fred l'avait projeté, neuf ans plus tôt, et devoir revivre de nouveau la perte de Benjamin et Paul était insupportable. Elle ferma les yeux, et tenta de faire disparaître son angoisse. Elle serra fortement les mains, et ouvrit les paupières quand la porte de la chambre s'ouvrit. Elle sourit à sa fille qui venait d'entrer. Maena posa un baiser sur sa joue et s'installa sur ses genoux tout en posant une main sur son ventre.

- Tu vas aller voir papa ?

- Oui, mais pas longtemps. Il ne doit pas trop se fatiguer.

- Toi non plus.

- Je sais mon cœur, merci de t'inquiéter.

Maena posa la tête contre celle de sa mère, elle savait qu'elle était inquiète, et elle l'était aussi, mais son père était quelqu'un de fort, et il s'en sortirait. Il avait promis de revenir à la maison, et il tenait toujours ses promesses.

- Papy, il va rester avec nous longtemps ?

- Je pense jusqu'à la naissance du bébé, et peut-être un peu plus longtemps. Avec ton père à l'hôpital, je ne pense pas qu'il va nous laisser seules.

- Il m'avait énormément manqué.

- À moi aussi mon cœur.

Maena resserra son étreinte autour de sa mère, elle savait que ce n'était pas facile pour elle. Même si elles n'en parlaient jamais, la mort de son premier papa l'affectait toujours autant, et Paul lui manquait énormément aussi.

- Tu pars dans longtemps ?

- Non, mais j'ai un peu de temps pour toi, mon cœur. On est bien comme ça, dit-elle en l'embrassant.

- Tu penses que le bébé va aimer sa chambre ?

- Oui, mon amour. Et puis, elle a été faite avec beaucoup d'amour de notre part, donc oui.

- Je peux te dire les prénoms que j'ai choisis ?

- Avec plaisir, dit Alice en souriant.

- Maël ou Aaron, dit-elle hésitante. Tu aimes ?

- Beaucoup. Merci, dit-elle en l'embrassant sur le front.

- Tu ne dis pas à papa, d'accord.

- Promis, dit-elle en caressant sa joue.

Mère et fille restèrent dans les bras l'une de l'autre, un long moment. C'est finalement Jacques qui les fit se séparer quand il entra dans la nurserie. Maena se leva et quitta la chambre. Jacques s'approcha de sa fille et l'aida à se lever du fauteuil.

- Tu vas bien ? demanda-t-il en posant un baiser sur son front.

- Ça va papa, même si je suis fatiguée.

- Et Fred ?

- Le médecin a dit soixante-douze heures. Cela fait soixante-douze heures, donc ça va bien aller.

- Je sais ma chérie. Et le bébé va bientôt naître.

- Oui, donc on va se concentrer sur le positif.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant