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Alice sortit sur la terrasse et ferma la porte-fenêtre de la chambre alors que la nuit tombait. Elle appela Charlie qui courait déjà sur la plage. Ce dernier revint rapidement vers elle. Il était essoufflé de sa rapide course, et se colla contre sa jambe pour s'excuser. Alice passa une main sur sa tête, et quitta la terrasse. Charlie la suivit rapidement, mais resta à ses côtés. Le vent était présent, mais il était léger. Elle avait tout de même pris le temps de mettre une veste pour pouvoir rester un peu de temps sur la plage. Elle s'approcha de la mer, et se stoppa alors que ses pieds rencontraient l'eau. Elle baissa la tête et regarda Charlie qui attendait son autorisation pour jouer dans l'eau. Alice sourit et hocha la tête. Charlie ne perdit pas une minute et courut dans l'eau, et éclaboussa Alice au passage. Elle ne put stopper son léger rire. Elle était heureuse de ne plus être seule. Elle n'aurait jamais pensé que la présence d'un chien, lui ferait autant de bien. Elle resta quelques minutes les pieds dans l'eau, avant de se reculer sur la plage. Elle prit place sur le sable humide, et regarda Charlie s'amuser dans l'eau. Elle aimait passer ces moments sur la plage, surtout quand l'angoisse était présente ou qu'elle avait passé une mauvaise journée, remplie de cauchemars ou de mauvaises pensées. Elle était toujours plus apaisée et passait de meilleures nuits. La présence de Charlie l'aidait aussi beaucoup. Elle passa une main sur son collier, leva la tête et regarda son chien.

-       Charlie, dit-elle fortement alors qu'il s'éloignait un peu trop d'elle.

Ce dernier se stoppa dans sa course et tourna la tête vers sa maîtresse. Il allait revenir vers elle, mais quelque chose attira son attention. Il aboya, et courut à l'opposé d'Alice. Les appels de cette dernière ne le stoppèrent pas. Alice se leva rapidement et courut en direction de son chien.

-       Charlie, l'appela-t-elle alors qu'elle ne le voyait plus.

L'angoisse d'Alice se réveilla quand elle n'entendit plus Charlie. Elle courut un peu plus rapidement et se rapprocha de la route. Elle traversa la chaussée et se retrouva sur une seconde plage. Elle se stoppa et reprit sa respiration. Elle ne pouvait pas perdre Charlie, elle avait tellement besoin de lui. Elle passa une main sur son visage et essuya ses mains qui étaient moites. Elle l'appela une nouvelle fois, mais seul le silence lui répondit. Elle sentit les larmes se former dans ses yeux, et tenta de reprendre sa respiration tandis que son angoisse se fit beaucoup plus grand. Elle respira longuement puis avança de nouveau.

Elle savait que Charlie pourrait retrouver le chemin de la maison tout seul, mais elle ne pouvait pas l'abandonner. Elle regarda autour d'elle et vit les maisons qui semblaient bien plus onéreuses que la sienne. Elle serra les poings et souffla longuement, en voyant un groupe à quelques mètres d'elle. Cela semblait être une soirée, et elle ne voulait pas les déranger, mais elle avait besoin de retrouver son chien.

Elle respira par le nez pour se calmer et plaça ses cheveux derrière ses épaules. Au fur et à mesure de ses pas, son angoisse se faisait plus grande. Elle serra les poings et prit son courage pour s'avancer vers eux. Depuis son installation définitive ici, elle ne parlait pratiquement à personne. La seule qui avait pu la convaincre de lui parler, était Sophie. Et Philippe, mais seulement après quelques années et grâce à Charlie.

Charlie, pensa-t-elle, elle devait le retrouver. Elle se stoppa face au groupe, et fut incapable de sortir un mot. Elle les voyait l'observer, il ne semblait pas jeune, mais il n'était tout de même pas plus âgé qu'elle. Ils étaient comme à l'image de la maison derrière eux, des personnes qui ne faisaient pas partie de la même classe sociale qu'elle.

Un homme du groupe l'appela, mais elle ne l'entendit pas. Il se tourna vers une de ses amies, et haussa les épaules. Une femme, avec quelques années de plus qu'eux, s'approcha d'Alice et posa une main sur son bras. Alice sursauta au toucher de la femme, mais cela effaça légèrement son angoisse. Elle posa son regard sur la main de la femme, puis leva ses yeux sur elle. Elle avait un sourire dessina sur son visage, elle jeta un regard derrière elle, et vit le reste du groupe la regarder. Elle se décala du toucher de la femme et croisa les bras pour se protéger.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant