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Alice sortit de la voiture, et resta en retrait le temps que les autres mères récupéraient leurs enfants. La crise d'angoisse avait été difficile à faire disparaître, tout comme ses larmes. Le commandant avait été bien trop insistant, et avait franchi la limite de la sphère privée, et elle n'était pas sûre de pouvoir lui accorder sa confiance. Alice souffla longuement et s'approcha de l'entrée, une fois la dernière mère sortie. Elle ferma la porte derrière elle, et se dirigea vers la classe de sa fille. Elle vit cette dernière, par terre, un livre dans les mains. Alice fit un léger sourire à Madame Benoit qui s'approchait d'elle.

-       Elle a passé une bonne journée ? demanda Alice en souriant légèrement.

-       Non, pas vraiment madame Nevers.

La culpabilité commença à envahir Alice, tout était de sa faute. Elle aurait dû prendre le temps avec Maena ce matin, elle n'aurait jamais dû la presser, pas après la nuit difficile qu'elles avaient eue. Elle refréna ses larmes et ignora la douleur dans son ventre. Madame Benoit vit la culpabilité sur le visage d'Alice, et posa une main de soutien sur la sienne.

-       Ce n'est pas de votre faute. Il y a des jours beaucoup plus compliqués que d'autre. Maena est encore en ajustement, donc cela est tout à fait normal.

-       Merci, dit Alice les larmes aux yeux.

-       Honnêtement, si je peux me permettre de vous donner mon avis. Vous devriez passer un moment avec elle. Si elle ne vient pas demain, je le comprendrai parfaitement.

-       Elle semble très triste, dit Alice en regardant sa fille.

-       Elle a beaucoup pleuré aujourd'hui. Elle n'a pas voulu manger, et elle a dormi un petit peu. Nous avons préféré écouter ses besoins, plutôt que de la forcer à suivre le programme.

-       Merci beaucoup, c'est très gentil, dit-elle en lui faisant un léger sourire.

Alice ferma les yeux, puis les ouvrit de nouveau quelques secondes plus tard, avant de se diriger vers sa fille. Elle passa une main dans ses cheveux, et prit place à côté d'elle par terre. Maena ne releva pas la tête, le cœur d'Alice se serra.

-       Nous allons rentrer à la maison mon amour.

Maena leva les épaules, et Alice lui prit le livre des mains. Elle le posa à côté d'elle puis pris sa fille qu'elle posa sur ses jambes. Elle lui releva le visage et essuya les larmes sur ses joues.

-       Maman est vraiment désolée pour ce matin. Maena se cala contre elle. On va rentrer à la maison, d'accord.

Maena hocha la tête, et serra fortement son doudou. Alice se leva, tout en gardant sa fille contre elle. Elle remercia une dernière fois la directrice avant de quitter l'établissement. Le trajet jusqu'à l'appartement se fit en silence. Anthony voyait bien que sa cliente était tourmentée, mais il préféra garder le silence. Ce n'était pas sa place de poser des questions. Il ouvrit la porte pour Alice, qui sortit avec Maena qui s'était endormie.

-       Je viens pour huit heures demain ?

-       Non, ce ne serait pas la peine. Je n'aurais pas besoin de vos services demain.

-       Vous êtes sûre ?

-       Certaine. Merci Anthony.

-       Très bien, bonne fin de journée Madame Nevers.

-       Merci.

Alice entra dans l'immeuble et rejoignit son appartement. Elle ouvrit les nombreuses portes, puis referma la porte de son appartement. Elle se dirigea vers le salon, et posa Maena dans le canapé, qui dormait toujours. Elle s'installa à côté de sa fille, et mit le plaid sur elle. Elle ne put stopper ses larmes, elle se sentait tellement coupable. Elle posa un baiser sur le front de Maena, et caressa doucement sa joue.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant