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Le silence était présent depuis de longues minutes, mais il n'était aucunement gênant, il l'avait été par le passé, mais plus maintenant. Le docteur Vila et Jacques avaient l'habitude d'observer Alice de longues minutes avant de prendre la parole. Par moments, ils ne se parlaient pas, les mots n'étaient pas nécessaires. Jacques détourna le regard de sa fille et regarda Amanda, qui après de très longues secondes, le regarda à son tour. Elle lui fit un sourire et resserra les dossiers dans ses mains.

- J'ai apporté les affaires que Sophie m'a demandées la semaine dernière.

- Très bien Monsieur Nevers, je vous laisse les déposer dans sa chambre. J'ai un patient à voir et je reviendrai vers vous après.

- Merci, dit-il en souriant.

Le docteur Vila quitta la pièce à vivre et Jacques continua d'observer sa fille quelques minutes avant de partir à son tour. Il monta au second étage et rejoignit la chambre d'Alice. Il entra et posa le sac, qu'il avait dans les mains, sur le lit. Il regarda autour de lui et fut heureux de constater que rien n'avait bougé. Les cadres que Jacques avait accrochés quelques années auparavant étaient toujours sur les murs. Jacques prit place sur le lit et retira les vêtements du sac. Il les posa et se redressa pour les ranger dans l'armoire. Il referma les portes et prit les vêtements que Sophie avait préparés pour lui. Jacques sortit un dernier objet du sac et un sourire triste se dessina sur ses lèvres. Il toucha le visage de sa petite-fille et réfréna ses larmes. Les mauvais souvenirs de ce qu'il s'était passés se réveillèrent.

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Jacques posa son téléphone sur la table et essuya rapidement ses joues. L'hôpital venait d'appeler et de lui annoncer qu'Alice venait d'être hospitalisée. Des complications suite à la grossesse, le médecin qui s'occupait d'elle, l'avait informé qu'il le tiendrait au courant. Il reprit contenance quand il entendit sa petite-fille descendre les escaliers. Il se tourna et fronça les sourcils en regardant Maena.

- Ça ne va pas ? demanda-t-il alors que Maena se calât dans ses bras.

- J'ai mal à la tête, papy.

Jacques posa une main sur son front, mais fut heureux de constater qu'elle n'avait pas de fièvre. Il décala Maena de lui et posa ses mains sur ses joues.

- Tu as mal depuis longtemps ? demanda-t-il inquiet.

- Ce matin, mais je ne voulais pas embêter maman, comme elle allait voir papa.

- D'accord, dit Jacques dans un sourire rassurant.

Il se leva de sa chaise et incita Maena à s'asseoir dessus. Jacques rejoignit la buanderie et ouvrit l'armoire à pharmacie. Il revint dans la cuisine et trouva sa petite-fille, la tête dans ses bras croisés sur l'îlot central. Il prit un verre dans le placard, versa de l'eau et ajouta le sachet de médicaments dedans. Il contourna l'îlot central et releva la tête de Maena.

- Bois ça, et après tu iras dormir. Demain, ça ira beaucoup mieux, dit-il en souriant.

Maena hocha la tête, et but le médicament à contrecœur. Elle repoussa le verre et regarda son grand-père. Elle tenta de lui faire un sourire, mais ce fut peine perdu.

- Allez viens ma chérie, dit-il en prenant sa main.

- Je veux dormir dans le lit de maman, dit Maena en se posant contre son grand-père qui l'aidait à monter les marches.

Il l'installa sur le lit d'Alice et l'allongea avant de monter la couverture sur elle. Jacques posa un baiser sur son front et prit sa main. Maena serra légèrement les doigts de son grand-père et ferma les yeux.

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