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Le trajet jusqu'à la scène de crime se fit en silence, Alice observait le paysage pour tenter de ne pas penser à ce qu'il allait se passer une fois arriver. Le commandant Marquand se gara, derrière ses collègues déjà présents. Il sortit de la voiture en voyant son lieutenant arriver. Alice ferma les yeux et tenta de stopper son angoisse. Elle inspira et expira de nombreuses fois avant de réussir à sortir de la voiture. Ce jour tant redouté était arrivé, et elle pouvait sentir une crise d'angoisse apparaître. Elle serra fortement les mains et salua les officiers qui passaient devant elle. Elle vit le commandant au loin, accompagné du lieutenant Kadiri, qu'elle n'avait pas encore eu la chance de rencontrer. Alice s'approcha doucement d'eux, elle pouvait voir les passants curieux, qui voulaient simplement voir la victime. Elle avait toujours détesté ces personnes qui parfois se mêlaient un peu de trop de ses enquêtes. Elle plaça un sourire sur ses lèvres en s'approchant de ses collaborateurs.

- Madame le Juge, dit le lieutenant Kadiri en souriant.

- Bonjour Lieutenant, répondit Alice.

- Je suis très heureux de vous rencontrer.

- Moi de même.

Le commandant les observa, Djibril avait attendu avec impatience une enquête pour pouvoir rencontrer leur nouvelle juge. Il avait été très enjoué, quand il avait appelé une heure plus tôt pour le prévenir, qu'un meurtre avait eu lieu. Il regarda un peu plus longuement Alice, son sourire était présent, mais il pouvait déceler autre chose dessous, probablement de la peur.

- On y va ? demanda-t-il en stoppant les explications de son subordonné.

Le lieutenant Kadiri hocha la tête, et entra dans la propriété, suivi par le commandant Marquand. Alice resta quelques secondes sur place, ferma les yeux et inspira longuement pour stopper son angoisse. Elle les ouvrit quelques secondes plus tard et entra à son tour. Elle traversa l'allée, et entra dans la maison. Elle fit un léger sourire à l'officier qui sortait, elle pouvait entendre Djibril et le commandant Marquand discuter. Elle traversa le couloir, et se stoppa à l'entrée du salon. Un homme d'une quarantaine d'années était par terre, une mare de sang tout autour de lui. Djibril expliquait que les voisins avaient entendu une dispute, puis un coup de feu. Ils avaient tout de suite prévenu la police. Alice sentait sa respiration se bloquer, et ses mains commencèrent à trembler. Elle ferma de nouveau les yeux, elle voulait faire disparaître sa peur. Elle ne voulait pas se retrouver là-bas, et pourtant, c'est ce qu'il se passa. Elle quitta rapidement les lieux, alors que le commandant demandait à Djibril de récolter tous les témoignages.

Alice quitta rapidement la propriété, et s'éloigna de tout le monde. Elle respira longuement, elle ne pouvait pas avoir de crise d'angoisse maintenant. Elle passa devant la voiture, mais ne s'y arrêta pas. Elle avait besoin de s'éloigner le plus possible pour faire disparaître les images de la scène du crime, ainsi que les images du drame qui la hantait. Alice se stoppa quand plus aucun bruit était présent. Elle se posa contre le mur d'une maison et chassa rapidement ses larmes. Elle ferma les yeux, et laissa sa crise l'envahir. Les larmes glissèrent sur ses joues et les mots résonnèrent dans sa tête.

« Si tu ne peux pas être à moi, tu ne seras à personne. »

Alice serra les poings, et respira fortement. Elle se revoyait dans son bureau, il avait quitté les lieux, et elle était restée sur place sans bouger pendant de longues minutes, à regarder la mare de sang se faire de plus en plus grande par terre. Il les avait tués, et elle n'avait pas bougé, il les avait tués et était parti, et elle n'avait fait aucun geste pour le stopper.

Alice garda ses yeux clos, et se focalisa sur la voix qui l'appelait. Elle ne pouvait pas revivre ça, elle le revivait toutes les nuits, et elle n'avait pas envie de le revivre la journée. Elle ouvrit les yeux, et inspira et expira de nombreuses fois. Elle pouvait voir le commandant Marquand très inquiet, devant elle. Elle chassa de nouveau ses larmes, et la crise se dissipa doucement.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant