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La porte d'entrée s'ouvrit et claqua fortement, faisant sursauter Alice qui se trouvait dans la salle à manger. Elle fronça les sourcils, et entra dans le salon qui donnait sur l'entrée. Elle fut encore plus confuse de trouver son mari, qui semblait en colère. Elle se racla la gorge, pour lui signifier qu'il n'était pas tout seul. Il releva la tête rapidement, et fut surpris de voir sa femme.

- Tu es là, dit-il confus.

- Il semblerait, dit-elle en croisant les bras. Il est dix heures du soir, et les enfants dorment.

- Je pensais que tu devais aller chez ton père.

- Dans deux jours, répondit-elle en s'approchant. Tu ne m'as pas écouté au déjeuner ?

- Si, dit-il en retirant sa veste qu'il posa sur le fauteuil.

- Très bien, répondit-elle ne voulant pas se disputer. Je peux savoir pourquoi tu es en colère. Tu devrais être heureux, tu as gagné ton procès.

- Oui, dit-il en s'installant sur le canapé. Tu pars quand chez ton père ?

- Tu le fais exprès ou pas ? dit Alice passablement énervée.

- Écoute, je suis désolé, mais j'aurais besoin d'être un peu seul.

- Pardon ?

- Je vais aller me coucher, dit-il en se redressant.

- Je ne crois pas que cette conversation soit terminée.

- Elle l'est pour moi. Bonne nuit Alice.

Il quitta le salon sans un regard derrière lui. Alice ferma les yeux et souffla longuement, en refrénant la colère qui l'envahissait. Elle ne comprenait pas le comportement de Benjamin, il venait de gagner le procès d'Antoine Perrin. Il devrait être heureux, il avait été face à un juge un peu plus laxiste d'ordinaire. Et malgré toutes les preuves contre lui, aucune charge n'avait été retenu. Elle préféra le laisser se calmer, et comprendre les raisons de sa colère, demain matin.

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Alice prit une gorgée de sa tasse de café, et observa la neige tomber. Elle réinstalla le plaid sur ses épaules et laissa la chaleur du breuvage la réchauffer. Il faisait vraiment froid, mais parfois, elle avait besoin de ces moments de paix. Et ses enfants étaient encore profondément endormis. Elle tourna la tête quand une personne s'installa à côté d'elle. Elle sourit à son père, qui avait mis un bonnet ainsi que son gros manteau d'hiver.

- Tu vas être malade, ma chérie.

Alice leva les épaules, et posa son regard sur le gros chêne au fond du jardin. Le silence s'installa doucement, mais il n'était aucunement gênant. Jacques jeta quelques regards inquiets vers sa fille. Il pouvait déceler la tristesse dans son regard, il était rare pour lui de voir cela.

- Tu me dis ce qu'il ne va pas ?

- Ça va papa, dit-elle en souriant.

- Pas à moi Alice. Tu es là depuis une semaine et demie, et tu fais comme si tout allait bien. Or, je vois bien que c'est faux.

- Les enfants sont heureux d'être ici, répondit-elle la gorge nouée.

- Oui, et toi aussi. Mais ma question est, pourquoi ton mari n'est pas présent. Alice leva les épaules. Vous vous êtes disputés ? Vous allez vous séparer ?

- Non, dit Alice vivement en regardant son père.

- Alors pourquoi, il n'y a que toi et les enfants ?

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