Nouvelle vie

35

Jacques descendit les escaliers et se rendit dans la cuisine. Il fut surpris de trouver de la lumière dans la maison. Il n'était que quatre heures du matin et personne ne devrait être réveillée. Il se servit une tasse de café et quitta la maison. Il entra dans son jardin et un léger sourire se dessina sur ses lèvres, quand il vit sa fille assise sur le banc qui se trouvait au fond du jardin. Il s'avança doucement, elle semblait être dans ses pensées et il ne voulait pas l'effrayer. Il s'installa sur le banc, mais à l'extrémité de sa fille. Le silence était plus que présent, mais il n'était aucunement pesant. Jacques ne voulait pas embêter Alice avec ses questions alors il lui laisserait le silence dont elle avait besoin. Le duo resta dans le jardin en silence, le vent était froid, mais aucun des deux ne semblait vouloir bouger. Les heures défilèrent puis le soleil se leva. Jacques jeta un regard vers sa fille, qui avait fermé les yeux. Quatre mois qu'elles avaient déménagé ici, et ces quatre mois avaient été très compliqués. Les nuits d'Alice étaient très difficiles, soit elles étaient emplies de nombreux cauchemars et de crises d'angoisse, soit elle était réveillée par les pleurs de Maena. Il se décida enfin à s'approcher d'elle, et hésita de très longues minutes, avant de poser une main sur son bras.

-       Je vais bien papa, dit-elle en gardant les yeux clos.

-       Je m'inquiète Alice.

-       Je sais, dit-elle en posant enfin ses yeux sur lui. Et je te remercie, mais je vais bien.

-       Pas à moi s'il te plaît.

-       Je veux juste ne pas en parler.

-       Et le docteur Vila, tu as été la voir ?

-       Non, dit-elle en serrant ses mains autour de sa tasse.

-       Pourquoi ?

-       Parce que grâce à son mari, Antoine ne fera jamais de prison. Je ne voudrais pas la blesser avec mes mots.

-       Je comprends, dit-il en posant un baiser sur sa tempe.

Jacques garda sa fille dans ses bras et le silence s'installa de nouveau. Jacques aimerait rassurer Alice, mais il savait que les mots ne seraient jamais assez forts pour apaiser sa peine et ses angoisses. Alors il était présent pour elle dès qu'elle en avait besoin. Alice se redressa après un long moment.

-       Je pense que je vais retourner me coucher.

-       Tu es sûre, nous pouvons prendre le petit-déjeuner. Et nous verrons ce que nous pouvons faire aujourd'hui.

-       Je t'aime papa.

Alice se pencha et posa un baiser sur la joue de son père. Elle lui fit un sourire puis quitta le jardin. Elle entra dans la cuisine par la baie vitrée, posa sa tasse dans l'évier et se dirigea vers l'escalier. Elle monta les marches et entra dans sa chambre. Elle s'engouffra dans son lit et s'approcha de sa fille. Elle était profondément endormie et Alice ne put se stopper, et passa une main sur son visage. Elle était la seule et unique personne qui lui permettait d'être en vie aujourd'hui et qui l'aidait à avancer chaque jour. Alice se pencha et posa un très long baiser sur le visage de sa fille. Elle cala sa tête contre la sienne et ferma les yeux.

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Un bruit réveilla Alice en sursaut, elle se redressa et regarda autour d'elle. La chambre était plongée dans le noir et il lui fallut quelques minutes pour que ses yeux s'y habituent. Elle passa une main sur son visage, et tourna la tête vers Fred qui était profondément endormi. Elle s'approcha de lui et posa un baiser sur sa joue. Elle sourit quand il râla légèrement. Il ne semblait pas aimer être dérangé dans son sommeil. Alice sortit du lit, et quitta la chambre. Elle entra dans celle de sa fille, et s'approcha d'elle. Elle réinstalla la couverture sur son corps et l'embrassa sur le front. Elle rejoignit ensuite la cuisine et se servit une tasse de thé. Elle prit une gorgée de sa tasse, une fois, celle-ci prête. Elle passa une main derrière son cou pour le masser légèrement. Elle quitta la cuisine et rejoignit le salon. Elle prit place sur le canapé, et posa sa tête contre le dossier.