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Alice ouvrit doucement les yeux, et sourit en voyant sa fille contre elle. Elle passa une main dans ses cheveux et l'embrassa sur le haut du crâne. Des baisers sur son épaule agrandirent son sourire. Elle profita quelques secondes de ce moment avant de tourner la tête. Son mari posa un baiser sur ses lèvres, avant de lui faire un sourire.

- Bonjour Madame le Juge.

- Monsieur Bennett, dit-elle en posant une main sur son visage. Vous êtes bien matinale.

- Je dois aller au bureau, dit-il en l'embrassant de nouveau.

- Si tôt. Benjamin hocha la tête.

- Le procès commence demain, j'ai des derniers détails à régler.

Alice le regarda se lever du lit et se diriger vers la salle de bain. Elle s'extirpa ensuite du lit, sans réveiller sa fille, et rejoignit son mari. Elle se cala contre le mur et l'observa mettre sa cravate.

- Tu manques aux enfants, dit Alice tristement.

Benjamin la regarda à travers le miroir, avant de se recentrer sur son nœud de cravate. Il se tourna une fois qu'il fut fini et s'approcha de sa femme, qu'il prit dans ses bras. Alice plaça ses mains sur ses hanches.

- Je sais que je travaille beaucoup en ce moment, mais c'est bientôt terminé, dit-il pour la rassurer.

- Je sais, mais on ne te voit plus. Et je ne sais pas si tu es au courant, mais moi aussi j'ai un travail, et gérer le travail et les enfants, c'est très compliqué.

- Je sais, mais tu sais que je ne peux pas faire autrement. On prendra des vacances quand tout sera terminé.

Alice se décala de Benjamin et quitta la salle de bain puis la chambre. Elle rejoignit la cuisine et se servit un café. Benjamin entra quelques minutes plus tard, et s'approcha de nouveau d'elle.

- Pourquoi tu es fâchée ?

- Je ne suis pas fâchée, c'est juste que tu n'es pas présent. Tu manques aux enfants, tu me manques, mais je n'ai pas l'impression que cela te dérange.

- Tu sais très bien que si je pouvais faire autrement, je le ferais.

Alice souffla et quitta ses bras. Elle se dirigea vers le frigidaire et sortit le lait pour préparer le biberon de sa fille, qui n'allait pas tarder à se réveiller. Benjamin regarda Alice, il se sentait coupable, car il savait qu'il délaissait sa famille au profit de son travail ces dernières semaines.

- Tu aurais pu faire autrement, dit Alice en ajoutant le chocolat dans le biberon de sa fille.

- Alice, s'il te plaît.

- Tu n'aurais jamais dû accepter de le défendre. Il y a conflit d'intérêt et tu le sais très bien.

- Ça n'a rien à voir, on en a déjà discuté. Et Antoine, je ne le connais pas vraiment.

- Ce n'est pas vrai, vous avez grandi ensemble.

- On ne va pas se disputer.

- On ne se dispute pas, dit-elle en s'approchant. Je te dis des vérités que tu ne veux pas accepter. Ton père n'est plus parmi nous, tu n'aurais jamais dû accepter la demande de Robert.

- Robert est comme mon père. Je ne pouvais pas refuser de défendre son fils.

Alice était de dos à son mari, elle leva les yeux au ciel. Ils s'étaient déjà disputés plusieurs fois à propos de cela, mais Benjamin ne semblait pas voir le danger qu'Antoine représentait. Elle se tourna et le regarda, il semblait désolé. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand Maena entra dans la pièce, elle ignora son père et se dirigea vers sa mère, qui la prit dans ses bras.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant