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Alice passa une main sur son visage fatiguée. Elle avait réussi à dormir une vingtaine de minutes, mais les cauchemars du jour du drame, ne lui laissaient pas de répit. Elle souffla et passa une main sur le visage de sa fille, elle réfréna ses larmes et fit glisser sa main sur sa poitrine. Elle était toujours soulagée de sentir sa poitrine se soulever à chaque bouffée d'oxygène qui entrait dans ses poumons. Même si l'oxygène était alimenté par une machine. Elle prit son téléphone, et vit un message de son père qui l'informait qu'il passerait seulement en fin de journée. Elle se redressa et embrassa Maena avant de rejoindre la salle de bain.

Elle s'approcha du miroir, et posa ses mains sur le lavabo. Elle détestait ce lieu, cet endroit très froid. Elle l'avait toujours détesté, surtout depuis la mort de sa mère, et elle n'aurait jamais pensé y remettre les pieds, pour un second drame qui toucherait sa famille. Elle alluma l'eau et souffla longuement pour stopper ses larmes, mais ce fut peine perdu. La perte de son mari et de son fils était de plus en plus violente à chaque jour qui passait, et le fait que Maena soit toujours dans le coma ne lui permettait pas de garder espoir. Elle se laissa glisser au sol, et évacua son angoisse et sa douleur dans ses larmes.

Elle ne savait pas depuis combien de temps, elle était par terre, mais des voix dans la chambre de sa fille, la fit se relever. Elle passa ses mains sous l'eau, qui était toujours allumée, et s'aspergea le visage. Elle souffla longuement, puis sortit de la salle de bain. Elle fut surprise de trouver le médecin de sa fille.

- Madame Bennett, bonjour, dit-il un léger sourire sur le visage.

Alice le regarda longuement puis posa ses yeux sur la seconde personne dans la pièce. Une femme qui souriait aussi, et qui ne semblait pas médecin. Elle ne portait pas de blouse blanche, comme tous ceux qui étaient entré dans la chambre de sa fille.

- Il y a un problème ? demanda Alice en s'approchant de Maena.

- Pas du tout, dit le docteur Levasseur. Je venais juste vérifier ma patiente.

- Vous allez lui retirer la machine quand ?

Le docteur Levasseur regarda Alice puis la femme qui était entrée avec lui, et enfin Maena. Il s'approcha, et vérifia le respirateur.

- Je pense qu'il n'est question que de quelques jours, mais son état s'améliore. Bientôt, elle pourra respirer toute seule.

- J'espère, dit Alice en prenant place sur le siège.

Le silence s'installa, mais Alice resta concentrée sur sa fille sans se soucier des deux personnes dans la pièce. Elle serra la main de Maena, et pria pour que sa fille n'ait pas de séquelles graves. Elle n'avait jamais été croyante, pourtant elle espérait que si Dieu existait, il ferait tout pour sauver sa fille.

- Madame Bennett, dit le docteur Levasseur brisant le silence de la pièce.

Alice ouvrit les yeux et se tourna vers lui. Elle pouvait déceler un léger malaise sous son sourire. Elle se redressa, elle avait peur de ce qu'il souhaitait lui dire.

- Madame Bennett, commença-t-il hésitant, tout en jetant un coup d'œil à la femme qui se trouvait à côté de lui. Je suis parfaitement conscient que ce que vous avez vécu était, est terrible, et je me suis permis de faire appel à un de mes confrères.

- Un confrère, dit Alice confuse.

- Oui, le docteur Vila, dit-il en désignant la femme qui observait Alice. Elle est psychologue, et peut-être auriez-vous besoin de parler avec elle.

Alice croisa les bras, comme barrière de protection et observa longuement le docteur Vila avant de poser son regard sur sa fille.

- Vous avez parlé avec mon père ? demanda-t-elle sur la défensive.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant