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Alice n'avait pas décroché un mot depuis qu'elle était entrée dans le bureau. Victor était inquiet de la voir comme cela. Elle ne semblait pas angoissée, comme parfois ça avait pu être le cas. Non, aujourd'hui, il s'agissait d'autre chose dont Alice ne semblait pas vouloir discuter. Il avait essayé d'amener une conversation, qui pourrait lui faire oublier ce qui la tracassait, mais il n'avait pas réussi. Il pensait que son retard était dû à son rendez-vous avec le Président, mais ce dernier, lui avait envoyé un mail pour l'informer qu'il ne pourrait pas voir la juge aujourd'hui. Il jeta quelques regards inquiets vers elle, et se décida à se lever. Il s'approcha doucement, elle était fixée devant le même document depuis plus d'une demi-heure.

- Madame le Juge, l'appela-t-il doucement pour ne pas l'effrayer.

Elle ne semblait pas l'avoir entendu, il s'approcha et posa un dossier sur son bureau. Il savait pertinemment qu'en posant une main sur son épaule, il allait lui faire peur.

- Alice, dit-il un peu plus fortement.

Cette dernière sursauta et leva la tête vers son greffier. Victor ne put manquer les larmes dans ses yeux. Son cœur se serra, il aimerait savoir ce qui la rendait si triste.

- Je suis désolé, dit-il en posant une main sur les siennes.

- C'est moi Victor, dit-elle en retirant ses mains.

Elle essuya les larmes qui avaient coulé et se leva de son bureau. Elle passa une main dans ses cheveux et souffla longuement pour effacer sa tristesse. Elle se tourna vers Victor, qui était inquiet.

- Je pense que je vais rentrer chez moi.

- Vous êtes sûr ? demanda Victor en s'approchant.

- Je ne suis pas apte à travailler, et je ne me sens pas très bien.

- Vous ne deviez pas déjeuner avec le commandant.

- Fred comprendra, et je l'appellerais sur le chemin.

- Très bien. Vous souhaitez que j'appelle votre chauffeur ?

- Ça va aller Victor, merci. Je vais signer les derniers documents et je partirais.

- Vous ne voulez pas prévenir le commandant ? Peut-être qu'il pourra vous ramenez chez vous ?

- Je ne veux pas le déranger.

- D'accord, dit Victor en souriant légèrement.

- Merci, dit Alice en posant une main sur sa joue.

Victor hocha la tête et reprit place derrière son bureau, une fois sa juge derrière le sien. Il ne put s'empêcher de jeter des coups d'œil vers elle. Depuis qu'il la connaissait, elle avait tellement évolué, elle s'était ouverte à lui, à Fred. Elle avait laissé des personnes entrer dans sa vie alors qu'elle ne le souhaitait pas. Et il n'aimerait pas que des choses de son passé puissent gâcher son bonheur actuel. Il sortit de ses pensées quand il la vit se lever du bureau.

- Anthony est arrivé. Merci Victor, et j'irais voir le président demain matin en arrivant.

- D'accord, si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez m'appeler.

- Je sais Victor. Vous êtes un merveilleux greffier, et ami, dit-elle en souriant.

- Reposez-vous Madame le Juge.

Alice hocha la tête, lui souhaita une bonne après-midi et quitta le bureau. Elle rejoignit Anthony qui l'attendait devant le Palais.

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