10. Parents are broken children

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"C'est dur d'accepter que les vrais monstres ne sont pas sous nos lits mais en nous."

. . .

Evan Jones.
Samedi, 02/10/22.
New York.
7:55.

" Ma tête me fait un mal atroce, tout mon corps souffre. J'ai l'impression d'être six pieds sous terre, j'entends des cris, des pleurs, des sirènes. Ma respiration est lourde, mes paupières incapable de s'ouvrir. J'ai froid, atrocement froid. Il fait noir, beaucoup trop noir. Je sens mes membres se geler, ma voix se perdre dans le fond dans ma gorge alors que la panique envahit mon être. Je ne comprenais plus rien, c'était comme si le monde s'était arrêté de tourner, comme si tout autour de moi n'était que calvaire. J'entends ma maman hurler d'une façon qui me déchire le cœur, ce qui me pousse à ouvrir les yeux. Non, non, non. Ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai, je suis dans un cauchemar, hein maman ? J'ai mal partout, je ne sens presque plus mon corps, les larmes me brouillent la vue, mon cœur saigne, ma voix est enrouée, non bordel pas elle, je vous en supplie. Je hurle comme je n'ai jamais hurlé de ma vie. Je hurle, encore et encore, le son de ma voix déchirant la nuit noire alors que je pleure à chaudes larmes. Je hurle son nom dans l'espoir que quelque chose se passe, qu'un mèche de cheveux bouge, mais c'était déjà trop tard. »

Dans un sursaut, mes yeux s'ouvrent et je déglutis en m'asseyant dans mon lit. Je soupire en me passant ma main tremblante dans les cheveux. Je jette un coup d'œil à mon réveil avant de me diriger vers la salle de bain. Je me déshabille et pénètre dans la douche, sans jeter un coup d'œil au miroir.

Je détestais le reflet que projetait mon miroir. il me retournait l'estomac à chaque fois parce que ça m'obligeait à regarder les conséquences que mes actes avaient laissés sur ma peau. Elles étaient partout, pas un seul endroit n'avait été épargné par ces souffrances et cette violence, et je n'arrivais pas à les affronter. Elles me donnaient envie d'hurler et de tout retourner autour de moi mais je ne pouvais pas m'abaisser à ça. J'étais différent, j'essayais d'être différent parce que je me dégoutais.

Le reflet du miroir n'était que l'ombre de moi-même. L'ombre d'un garçon brisé qui cherchait du réconfort dans une vie qui ne pourrait jamais le lui apporter. L'ombre de quelqu'un qui se demandait pourquoi il était encore en vie alors qu'il voulait partir depuis des années. Je n'étais malheureusement plus qu'une ombre dépourvue d'humanité et ça me terrifiait parce que je n'y étais pour rien. L'enfant qui était en moi criait au secours, il voulait de l'aide, il implorait mon soutien, mais j'ai toujours été incapable de le lui apporter. Comme à elles.

Je sors de la douche et me sèche en quatrième vitesse avant d'enfiler un bête t-shirt et un jogging. Ensuite, je descends.

- Olly, vient ici mon beau, le chien accourt vers moi en bougeant la queue, on va aller promener, il commence à sauter et je ris en lui mettant sa laisse.

Ensuite, on sort.

Mes cauchemars m'épuisaient ils me vidaient de toute énergie et me remplissaient le cerveau de souvenirs que je pensais avoir oublier. Ils étaient bien trop fréquents, j'en faisais presque tous les soirs. Parfois, j étais capable de me réveiller et de contrôler mes pensées pour éviter d'en refaire. Mais la plupart du temps, les cauchemar m'emprisonnaient. Ils me pourrissaient la vie depuis des années, bousillant mon sommeil et mon cerveau. Ils me rappelaient des choses que j'avais essayé d'effacer mais le passé n'était jamais si loin et mes cauchemars me le rappelaient à chaque fois. Ils n'attendaient que ça. Ils attendaient que je ferme les yeux pour s'allier avec mes démons et commencer à danser dans ma tête encore et encore comme si ça les amusait. Je voulais qu'ils s'en aillent, qu'ils me laissent enfin reprendre le contrôle mais c'était impossible parce que je l'avais perdu depuis bien longtemps. J'étais à leur merci et je ne pouvais rien y faire. Et je détestais ça parce que j'avais besoin d'avoir le contrôle. J'avais besoin d'avoir ce sentiment de supériorité et d'autorité sur quelque chose parce que ça m'aidait à maintenir les pièces du puzzle intactes.

Their Demons | TOME 1 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant