33. Welcome home

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Sleep don't visit
So I choke on sun
And the days blur into one
And the backs of my eyes
On things I've never done
Sheets are swaying from an old clothesline
Like a row of captured ghosts over old dead grass
Is never much but we made the most
Welcome home (home, home, home)
(Home, home)
Welcome home : Radical Face.

. . .

Luna De Andrea.
18/12/22.
Naples, Italie.
11 :41.

- Pourquoi tout le monde crie putain ? Evan se plaint à mes côtés alors que nous entrons dans l'aéroport.

Les gens se bousculent, se frôlent, s'enlacent, exprimant leurs émotions sans retenue, tantôt joie lorsqu'un proche pointe le bout de son nez, et tantôt tristesse lorsqu'ils le prennent dans leurs bras pour la dernière fois.

- Ils parlent forts, ils ne crient pas. Toi en revanche, tu m'as pété le tympan.

- Oui bah désolé mais je m'entends plus penser.

Je fixe cette foule assourdissante incapable de penser correctement. Tout se mélange dans ma tête comme si je prenais, à cet instant, réellement conscience de ce qui m'attendait. L'ambiance chaleureuse et convivial se dégageant de cet aéroport me ramenant brusquement à une réalité que j'essayais désespérément de fuir.

Il se trouvait quelque part. Perdu dans cette masse de personnes enthousiastes ou détruites, il m'attendait avec sa nouvelle famille. Comme tous les autres ici, il avait une famille. Une famille qu'il aimait et qu'il chérissait. Mais une famille qui ne pouvait contenir ma présence. Parce que la mienne ne se trouvait pas ici. Elle se trouvait à présent à des kilomètres de moi, seule et attristée. Alors que lui, m'attendait sûrement quelque part avec un sourire plaqué aux lèvres et des excuses et promesses pleins les bras comme si ça allait à me faire oublier.

Oublier qu'il avait trompé maman.

Oublier que je l'avais aperçu avec une autre femme.

Oublier qu'il m'avait abandonné.

Oublier qu'il ne m'avait jamais appelé ou visité.

Oublier qu'il avait bisé ses promesses.

Oublier qu'il m'avait laissé vivre l'accident toute seule.

Oublier que même après l'accident, il n'a jamais pointé le bout de son nez.

Il n'était pas ma famille et il ne le serait jamais. Peu importe ce que les gens en pensaient, je ne pouvais pas faire ça.

Mes pieds me dévient, m'emmenant vers la droite alors que je suis censée continuer tout droit. Mais je veux partir, je veux fuir, je veux me cacher.

Mes pas sont rapides, sans réels but précis. Ils ne sont qu'un simple moyen pour fuir la réalité qui s'étale devant mes yeux.

J'entends Evan m'appeler mais rien y fait. Je ne veux pas m'arrêter, je ne veux pas qu'il voit la terreur qui danse à présent dans mon regard simplement parce que j'ai pris conscience que malgré toute la haine que je lui porte, je suis incapable de le détester complètement, la petite fille en moi se rappelant encore de ces nombreuses journées qu'il a passé à mes côtés, à me réconforter, à m'épauler alors que rien n'allait.

Pourquoi m'as-tu quitté papa ?

je cligne plusieurs fois des yeux pour éviter de tout foutre en l'air et je sursaute lorsque je sens une main attraper mon poignet et me tirer à l'arrière.

Their Demons | TOME 1 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant