30. Airport's goodbyes

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She just wants to be, beautiful
She goes, unnoticed she knows, no limits
She craves, attention she praises, an image
She prays to be, sculpted by the sculptor
Oh, she don't see, the light that's shining

Deeper than the eyes can find it
Maybe we have made her blind
So she tries to cover up her pain
And cut her woes away
'Cause covergirls don't cry
After their face is made
Scars to your your beautiful : Alessia Cara.

. . .

Evan Jones.
Vendredi, 17/12/2022.
New York, USA.
13 :36.

« Permets nous d'oublier Evan, je t'en supplie. »

J'ai toujours pensé que le jour où je goûterais à ses lèvres, je serais enfin débarrassé de cette obsession malsaine qui me ronge le crâne depuis maintenant quatre ans. Mais alors pourquoi est ce que j'ai l'impression que c'est l 'effet inverse qui est entrain de se produire depuis cette fameuse soirée ?

Je vais finir par devenir dingue, je ne vois aucune autre possibilité à ce problème.

Sa voix ne quitte pas ma tête, c'est infernal. Elle y réside, cette foutue phrase tournant en boucle dans mon cerveau, allant taper dans tous les recoins de mon crâne, me donnant l'impression que ses lèvres n'ont jamais quittées les miennes et que son corps réside toujours au-dessus du mien.

Parce que ouais. Bordel. J'ai embrassé cette petite lune et j'ai putain d'adoré ça.

Et je sais que le sentiment a été partagé de son coté. Parce qu'il suffit que je ferme les yeux pour me retrouver à nouveau dans ce lit, mon corps surplombant le sien, mes lèvres dévorant les siennes et son corps cherchant désespérément un contact avec le mien.

A m'entendre, j'ai l'impression de m'être transformé en un puceau qui vient tout juste de vivre son premier baiser. Et pourtant, même à cette évocation, je ne peux paraitre agacé. Parce que tout ce qui compte c'est ce qui s'est déroulé cette nuit là, ce qui a été dit dans la lumière et ce qui a été fait dans la pénombre.

On s'est oublié, le temps d'une nuit, on s'est laissé bercés par notre tristesse et notre désespoir pour essayer d'apercevoir un filet de lumière au bout de ce fameux tunnel. Et on l'a aperçu. Etrangement, c'était comme si nos lèvres avaient été crées pour se combler et ne plus jamais se quitter. Comme si elles avaient été façonnées pour réparer les trous béants reposant dans le fond de nos poitrines. Le contact sonnait comme une évidence, comme un souvenir oublié dans le passé.

Et je vous assure que je serais prêt à en faire encore des milliers des cauchemars si c'est pour finir par me perdre dans un de ses baisers. Parce que malgré leur goût de désespoir et de souffrance, ils étaient composés de bien plus. Parce qu'ils représentaient l'espoir qu'elle semblait cependant ne pas avoir lorsque son ennemie le soleil pointait le bout de son nez. Mais ses baisers, eux, ne contenaient que ça.

Un doux espoir qu'elle nourrissait et chérissait en silence, dans le fin fond de sa poitrine, comme si le partager ne ferait que le réduire à néant, comme si elle était effrayée qu'on puisse le lui retirer. Peut-être même qu'elle ne savait pas qu'il brûlait encore elle. Mais moi, je l'ai ressenti. Elle me l'a transmis. Inconsciemment ou pas, je savais maintenant qu'une partie d'elle, aussi infime qu'elle puisse être, ne voulait peut-être pas baisser les bras. Et ça me suffisait pour me convaincre de ne pas baisser les miens non plus.

Et puis, comment diable pouvaient ils être si addictifs ? J'en ai embrassé plusieurs des filles, pas des tonnes, sûrement deux ou trois, mais bordel jamais je n'ai eu cet impression qu'on m'enlevait une part de moi lorsque nos lèvres finissaient par se quitter. Et pourtant, c'est le sentiment qui empli ma poitrine depuis maintenant une semaine. Ses lèvres me manquent et le sensations qui les accompagnent avec. Parce que bien que je pensais que cela soit impossible, elle a réussi à me faire oublier. Oublier Hera. Oublier l'accident. Oublier le coma. Oublier mon putain de père merdique. Oublié les cicatrices. Oublier les cris de mon âme en peine. Pour les remplacer par ses lèvres empoissonnées mais pourtant si addictives.

Their Demons | TOME 1 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant