48. Welcome to New Nightmare

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« Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars
I could really use a wish right now, wish right now, wish right now »
B.o.B : Airplanes.

. . .

- Tu sembles préoccupé, Evan.

Relevant la tête, je croise le regard doux d'Elena et je me décale pour la laisser venir s'asseoir à mes côtés.

Elle me sourit, me remerciant avant de s'installer, essayant de trouver une position confortable malgré le ballon qui lui sert de ventre.

- Je sais que nous n'avons jamais vraiment pris le temps de discuter ensemble, mais si tu veux en parler maintenant, je peux t'écouter.

J'observe son sourire réconfortant, ses yeux brillants et sa mine inquiète et je suis obligé de détourner les yeux.

Parce que la douceur qu'elle contient risquerait de me briser en mille morceaux.

Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais vraiment échangé avec elle. je suppose que nous n'avons pas eu le temps et que nous savions tous les deux que nous n'étions pas vraiment la priorité dans toute cette histoire. Nous n'étions que des dommages collatéraux, des piliers s'étant retrouvé sur le chemin de deux bombes à retardements, espérant que, lorsque l'une d'elles aurait déclenchée l'autre, nous serions là pour ramasser les débris et recommencer à nouveau. Et ça nous allait très bien.

- C'est juste que ma maman ne me répond pas depuis quelques jours et je m'inquiète.

Parce qu'il y a de quoi s'inquiéter. Mais elle ne le sait pas et je ne le lui dirais pas.

- Peut-être qu'elle n'a pas entendu son téléphone ? ou qu'elle a simplement oublié d'appuyer sur « envoyer » ?

Sa naïveté est adorable.

Et j'aurais aimé pouvoir la partager aussi.

Parce que, dans les familles normales, ces scénarios sont plausibles. Ils arrivent, ce ne sont que des oublis causés par de simples moments de distractions. Sur le moment, on s'inquiète mais puis tout disparait lorsqu'on reçoit cette réponse ou l'on aperçoit ce visage souriant qui s'excuse d'avoir eu la tête ailleurs. Et tout rentre dans l'ordre, laissant l'angoisse sur le pallier.

Je suppose que c'est quelque chose qui a déjà du arriver ici. Parce que tout va bien pour eux. Ils s'aiment, ils se chérissent, ils vivent l'un pour l'autre. donc je ne lui en veux pas de me répondre de cette façon là. Parce que pour elle, il n'y a que ça de possible. Elle n'envisage rien d'autre, semblant se douter que ma maman doit être légèrement tête en l'aire comme toutes les mamans et que rien de grave n'a pu lui arriver.

Mais je ne vis pas dans une famille normale. et les choses ne sont pas aussi faciles chez moi.

Parce que je l'ai laissé avec un fou furieux. Un malade mentale qui a profité de mon absence pour lui faire vivre le pire des enfers parce que je n'étais pas la pour la protéger. Et dans ces familles là, Elena, le silence n'est jamais qu'une simple distraction. Au contraire. C'est le bouton d'alerte, la sonnette qui retentit, signalant discrètement que quelque chose va mal. Mais rares sont les gens qui l'entendent cette sonnette. Parce qu'elle est bien trop silencieuse pour être interprétée comme signe de danger. Mais j'y suis habitué. Parce que je l'ai entendu des centaines de fois. Mais il n'y a que moi qui l'entendait. Mais les autres, les gens comme toi Elena, ils préfèrent l'ignorer pour éviter de ne faire face à la réalité des visages tuméfiés et des corps bleutés.

- Surement oui.

Absolument pas. mais tu vas te contenter de ce que je vais te dire, comme tous les autres. Parce que c'est plus simple, plus logique, plus probable.

Their Demons | TOME 1 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant