Their Demons | TOME 1 |

39. Demons on ice

The world's not perfect, but it's not that bad
If we got each other, and that's all we have
I will be your mother, and I'll hold your hand
You should know I'll be there for you
When the world's not perfect
When the world's not kind
If we have each other, then we'll both be fine
If we have each other : Alec Benjamin

. . .

Luna De Andrea
16 :26.
Cinque Terre, Liguria.

- Mamma guarda babbo natale ! Ana pointe un monsieur déguisé en père Noël et il nous fait signe.

Je tire une grimace en le regardant saluer les enfants.

Le père noël n'existe pas putain.

Enfouissant mes mains dans les poches de mon sweat, je maudis pour la énième fois l'une des deux personnes qui a contribué à ma conception et qui se promène maintenant devant moi main dans la main avec sa tendre et future épouse.

Je vais vomir à cause de toutes leurs niaiserie de famille parfaite. On se croisait dans un film de Noël sur une chaîne pourrie.

- Pourquoi vous vous tenez pas la main ?

Je baisse la tête vers Angelina qui nous fixe, l'air perplexe.

- Pourquoi on devrait..Evan est sur le point de répondre mais je lui pince le bras.

Idiot.

- Parce qu'il a les mains moites.

Elle penche la tête sur le côté en nous fixant avant de tendre sa main vers celle d'Evan et de l'attraper.

- Elles sont pas moites pourtant.

Je hais les gosses malins putain.

- Oui mon ange, dis moi pourquoi tu ne veux pas me tenir la main alors que je te l'ai déjà demandé plusieurs fois ? Evan renchérit, son vieux sourire satisfait plaqué sur les lèvres.

Et je hais Evan aussi.

Mais alors les deux réunit, c'est pour me rendre dingue.

- C'est parce que j'ai froid aux mains.

Je les vois tous les deux lancer un regard à mes mains enfouies dans les poches de mon sweat.

Si ma maman me verrait en ce moment, elle m'engueulerait parce que je n'ai pas pris la peine de mettre ni ma veste ni mes gants. Et, comme à chaque fois depuis plusieurs années, j'aurais accepté son serment en lui assurant que le froid ne m'atteignait pas du tout alors que c'était faux.

J'ai toujours été une enfant frileuse. Mais rares étaient les fois où, à l'école, on me croyait lorsque je leur demandais si je pouvais garder ma veste parce que je tremblais. Ils refusaient pertinemment, prétextant trouver cela impossible au vue des nombreuses couches de vêtements que je portais, certains allant même jusqu'à me traiter de menteuse parce qu'il trouvait cela incohérent qu'une fille « qui se nourrissait bien » pouvait avoir plus froid qu'un enfant « qui avait la peau sur les os ».

Alors, j'ai fini par m'habituer au froid et à ce qu'il procurait à mon corps. J'ai fini par arrêter de mettre ma veste, me contentant de mettre plusieurs couches de haut dans l'espoir de me réchauffer. Et puis, au moins, « je ne risquais pas de paraitre plus grosse ». Parce que c'est bien connu, non ? Les vestes, ça rend plus gros. Ça tasse et ça épaissit les corpulences. Enfin du moins, c'est ce qu'on me disait. Alors. ma haine pour les vestes s'est accrue. Je ne voulais pas qu'on se moque de moi, je ne voulais pas souffrir du regard des autres à nouveau, tout ce que je voulais, c'était me fondre dans la masse. Alors, je n'en ai plus jamais mis.