60. Nuit chaude

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La résidence Ackerman était plus légère ces derniers temps. Je me réveillais toujours attaquée par Eduard qui s'impatientait de nous attendre. Mais j'avais appris à apprécier ce genre de moment. Comme quand il essayait de nous aider à nettoyer et que ça finissait en massacre. Ou quand il jouait dans le jardin avec ces petits soldats et qu'il les perdait dans la pelouse. 

Même si la ville se voilait à cause des nuages de l'automne, j'avais l'impression que notre maison rayonnait. Et je ne dis pas ça même si Livai est souvent attaché au petit détail. 

En soi, toutes nos journées se ressemblaient. Mais cela ne changeait pas de lorsque j'étais seule avec Eddie. C'était plus pour Livai que je m'inquiétais. Je me demandais si le goût de la vie de famille monotone n'allait pas l'ennuyer au bout d'un certain temps. Je ne pouvais m'empêcher de le songer mais il est toujours aussi compliqué à lire. Néanmoins il n'était jamais rebuté à être avec Eddie ou faire ces trucs de parents qu'il aurait peut-être trouvé ridicule dans le passé. 

Hormis tout ça, il me manquait quelque chose. J'avais mis longtemps à mettre le doigt dessus. Mais c'est lorsque Livai s'endormait à côté de moi que tout s'illumina dans mes pensées: il me manque mon mari. 
Evidemment, cela semble ridicule car il est juste à côté de moi constamment. C'est beaucoup plus profond...
J'ai un peu honte de ruminer à propos de ça mais... j'aimerai bien qu'on... comment rendre ça moins vulgaire... Qu'on recommence certaines activités!

Pendant longtemps, ni lui ni mois n'avions la tête pour ce genre de choses. Mais... je ne peux pas occulter qu'une envie est revenue pour ma part. Cependant, je n'avais aucun signe qui m'indiquerait que mon mari était sur la même longueur d'onde. Enfin si mais... à chaque fois, cela ne va pas bien loin. On s'embrasse, on se caresse et on s'enlace un peu mais c'est à peu près tout. 

Je sais que je devrais être plus entreprenante et moins impressionné et intimidé par mon époux  après toute ces années. Chaque fois que son regard introspectif se posait sur moi, mon cœur bondissait et une boule se creusait dans mon estomac
Je n'y pouvais rien. Le charisme et l'attitude de Livai me rattrape toujours. Il me faisait toujours autant d'effet...

- Violet, tu m'écoutes? 

- Hum? 

Je détourne le regard de Livai qui s'était baissé pour fouiller dans les placards de la cuisine. Iris restait songeuse alors que je me mis à timidement toucher mes cheveux. 

- Désolée, bafouais-je. Qu'est-ce que tu me disais? 

Je pensais qu'elle se vexerait mais à la place, elle me sourit. Et son sourire fut contagieux car j'en fis de même. 

- On dirait que ça va mieux entre vous, me chuchota-t-elle? 

Elle avait remarqué que j'admirai Livai depuis plusieurs minutes depuis le salon. Je rougis comme une pivoine, toute bredouille. 

- Hein? Heu... Oui. Mais je ne pensais pas que mes histoires avec Livai t'intéresseraient donc je ne t'en ai pas parlé. 

- Bon. On connait tous mon opinion sur ton mari. Mais je ne reste pas fermée à l'idée de changer celui-ci. On voit qu'il est un bon père avec Eduard et tu sais bien à quel point je suis protectrice avec lui. Et puis... il m'a prouvé qu'il n'était pas qu'un vieux grincheux ces derniers temps. 

- A...ah bon? 

- C'est... ce dont je voudrais te parler pour être honnête. Mais avec toi, je ne sais pas comment aborder le sujet, murmura-t-elle en évitant mon regard. 

Je reste les yeux ronds en attendant la suite. Quand elle me regarda à nouveau, elle souffla du nez:

- T'es vraiment innocente sur ce sujet, ricana-t-elle! Je crois que ça me facilite la tâche. 

L'histoire d'une soldate [Livai x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant