Chapitre III - Une nouvelle surprenante

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Derek

Deux semaines, voilà maintenant quinze jours que la brunette de la plage n'a pas quittée ma tête. Bien que je ne l'aie vue que de loin, je m'imagine comment est son visage, la forme de ses lèvres, la couleur de ses yeux. Puis le visage en larme de Nazélie me revient en mémoire et automatiquement, une rage sans pareil s'empare de moi. Je me dégoûte de savoir que je ne suis même pas capable de tenir ma propre parole.

Alors je m'acharne dans les seules choses que je peux faire : le sport et mon travail. Je cours une à deux heures tous les matins et une heure le soir lorsque je ne fais pas d'heure supplémentaire. Je change d'endroit un peu tous les jours, restant dans le centre-ville ou, à contrario, près de la plage ou encore dans les nombreux parcs que jonchent cette ville, tout ça pour, non seulement, changer d'air, mais aussi espérer voir la jeune fille qui hante mes pensées.

Lors d'une de mes pensées folles, j'ai imaginé un instant qu'il s'agisse de Nazélie, que bien qu'elle soit dans une foule immense et changée malgré les années, mes yeux et mon cœur la retrouveront sans problème. J'arrive dans un quartier résidentiel où des maisons sont bien plus grandes que là où je vies, elles sont installées les unes en face des autres, certaines ont le jardin face à la mer, d'autres directement l'entrées. Ayant envie d'entendre le bruit des vagues je mets ma playlist en pause et profite du calme apaisant des lieux. Sans même m'en rendre compte, je me retrouve juste derrière deux hommes qui ont approximativement le même âge ainsi que quelques traits de famille, je suis sur le point de remettre ma musique en marche lorsque leurs conversations se met à titiller ma curiosité.

- Tu crois qu'elle a dit à son frère qu'elle est de retour à Miami ? Lance le plus petit des deux.

- Je ne pense pas, elle m'en a pas parlé

- Les parents vont pas apprécier, surtout maman et tu le sais

- Nazélie sait ce qu'elle fait, n'oublie pas qu'il n'est pas venu la voir pour la remise de diplôme, mais je lui parlerais de ce point-là, ne t'inquiète pas.

Nazélie est de retour ? Depuis quand ? Pris d'une euphorie, j'opère un demi-tour avant de me mettre à courir le plus rapidement possible pour faire part de la nouvelle aux garçons, ils seront probablement fous de joie à l'idée de savoir qu'elle est enfin rentrée à la maison. Je rentre à la vitesse grand V pour filer aussi rapidement sous la douche, mais une question demeure tout de même, qui sont ces mecs ? En y repensant, je me dis qu'ils doivent sûrement la connaitre au moment de ses études à la fac, j'ai dû les croiser sans forcément faire attention.

Je me sens d'une humeur tellement positive que rien ne pourra me l'entacher un seul instant. Après m'être lavé puis habillé, je prends les clefs de ma moto puis fonce au garage là où les garçons sont, à coups sûrs, en train de préparer notre journée de travail. En y réfléchissant, je préfère me taire et ne rien dire, je voudrais leurs faire la surprise lorsqu'ils la verront à mon bras, lorsque notre couple sera de nouveau d'actualité. Maintenant que je sais qu'elle est là, un immense sourire s'affiche sur mon visage comme un gosse le matin de Noël, il faut absolument que je la revois, que je lui parle, sans qu'elle ne prenne la fuite ou qu'elle me prenne pour un demeuré.

Une fois arrivé au garage je salue les garçons que je n'ai pas vue ce matin, étant partie tôt pour courir. Puis je consulte le planning pour savoir si j'ai des choses urgentes à faire. Nous n'avons pas pris de femme d'accueil tout simplement parce qu'à quatre nous sommes capables de nous organiser sans. En général, Darryl ou moi-même gardons le téléphone sur nous pour y répondre et prendre des rendez-vous. Nous avons un expert-comptable pour l'aspect financier et gardons un numéro de téléphone en cas de problème technologique pour certains appareils que nous utilisons fréquemment. En soit, bien que cela fasse moins de dix ans que notre garage à vue le jours, on peut dire que l'on s'en sort très bien, ce qui est pas mal pour des gars qui n'ont pratiquement aucune attache hormis ceux qui nous entoure.

Alors que je commence à me pencher vers une Pontiac GTO, j'entends Darryl commencer à râler sur un de nos appareils qui refusent de fonctionner tant que la mise à jour pour les derniers modèles n'a pas été faite. Alors que Tony lui dit d'en prendre une autre celui-ci continue dans sa mauvaise humeur en grognant à moitié.

- J'ai l'impression qu'elles vont toutes de la faire, c'est la troisième qui me demande une mise à jour ! Je vais appeler pour avoir un programmateur rapidement parce que je vais péter les plombs !

Sans rien dire d'autre, Darryl pose sans ménagement sa clef à molette puis monte dans les bureaux en s'essuyant les mains sur un torchon accroché à sa ceinture. Voyant qu'il n'a pas besoin de moi je replonge mon nez dans le moteur de la voiture alors que du mouvement se fait à côté de moi.

- Pourquoi tu souris comme un con ? Me lance Tony en croisant les bras et s'adossant à la carrosserie. Au dernière nouvelle tu étais plus bas que terre en sachant que Nazélie est loin surtout après sa remise de diplôme où on a dû t'empêcher d'y retourner.

Son commentaire à faire bouger Dylan qui a levé la tête dans notre direction, voyant que je ne donne aucune réponse, il finit par lâcher ce qu'il fait et se joins à la discussion.

- C'est pas une fille ça s'est certain, il a la petite en tête depuis qu'elle est partie, alors c'est quoi ? Une bonne nouvelle ?

Ne voulant pas leurs donner de faux espoirs et des remontrances de leurs parts, je leurs dit simplement que j'ai appris quelque chose qui m'a surpris, mais que je voulais être sûr avant de leurs en faire part. Les gars sont sur le point d'ajouter quelque chose lorsque Darryl fini par redescendre en soupirant., visiblement, il n'a pas eu la réponse qu'il espérait.

- La société de New York va me trouver un technicien, d'ici demain j'aurais le numéro pour qu'il vienne, mais ils ne savent pas quand il sera dispo.

Nous acquiesçons tous les trois face à cette nouvelle, nous ne pouvons rien faire de plus qu'attendre de toute manière. Nous reprenons donc notre travail en mettant toute la partie électronique en stand-by. Dans ma tête, la conversation des deux hommes tourne encore et encore, si elle est ici, elle ne doit pas être seule, c'est une certitude étant donné qu'elle ne supporte pas la solitude.

Je me rappel, à peu près, les têtes de ses amis de fac, je pense qu'il serait judicieux d'en approcher au moins un pour que je puisse, en même temps, avoir des nouvelles d'elle via une tierce personne. Notamment connaitre ses relations amicales, ou non, avec la gent masculine. Bien que cette éventualité me torde les tripes. Oui, ce soir, je visionnerais une nouvelle fois sa remise de diplôme, cherchant ses amis et dès demain, je les trouverais, je dois par tous les moyens, me rapprocher d'elle.

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant