Chapitre XXVII : De plus en plus loin

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Derek

Je sais que Nazélie à déménagée, je sais également où elle se trouve et que la caméra que j'avais mise dans sa chambre a été trouvée et remise aux autorités. Je sais tout ça et pourtant, cela ne m'empêche pas de me dire qu'elle sera toujours à moi, qu'il ne s'agit que d'un passage à vide avant qu'on se rende compte que tout ce qui se passe est nécessaire pour que notre couple soit plus solide encore qu'auparavant, qu'elle puisse comprendre qu'elle sera désormais, la seule et unique femme dans ma vie.

Il m'a fallu également une soirée bière dans un bar, et non au domicile des deux cousins comme à notre habitude, pour savoir qu'ils ont déménagés tout simplement à cause d'un attardé mental qui envoyait des colis et des lettres à leur domicile pour Nazélie, un rival qui va me falloir trouver rapidement pour être sûr de ne pas être évincé sans me battre. Pour le moment, je n'ai aucun indice, pas plus que Théo et Arthur, pour connaitre l'identité de cet homme, mais savoir qu'il avait des intentions malveillantes me met hors de moi, comme quoi, il faut impérativement que je la protège, même si ce doit être contre elle-même.

Il faut aussi que je sois vigilant, au cas où il serait dans les parages sans que je me le voie. Je ne tiens pas à ce qu'il s'en prenne à elle, Nazélie est déjà son obsession et probablement depuis un bon bout de temps, je ne pourrais pas supporter qu'il s'en prenne à ma future femme avec l'optique que personne ne pourrait l'avoir si elle ne se trouve pas entre ses propres mains, et rien que pour ça, je serais capable de tuer pour être certain qu'il n'arrivera pas à ses fins.

C'est l'une des excuses que je me répète continuellement tous en la suivant à la trace avec un appareil photo dans la main, pour le coup, je la mitraille sans cesse, exposant les photos dans ma chambre en quête d'une personne qui reviendra de manière constante dans son cercle proche, qu'il s'agit d'amis, de clients ou même de collaborateurs. Si j'avais la possibilité d'avoir accès à une base de données, même s'il s'agit de celle des flics, j'aurais passé au peigne fin le passé de chaque personne tournant autour d'elle, sans aucune distinction.

C'est d'ailleurs pendant que je suis en train d'observer mes nouveaux clichés que la porte s'ouvre, après qu'une personne ait toquer quelques coups, avant d'entrer sans prononcer le moindre mot. J'étais sur le point d'envoyer promener cet intru avant que la voix de Darryl se fasse entendre, et si je ne connaissais pas mon ami, je pourrais parier que de l'inquiétude transparait dans ses phrases :

- Hey Derek, faut vraiment que tu te calme sur la filature que tu fais, lance-t-il alors que je me pose dans un des fauteuils présent dans la pièce. Je sais que ça part d'une bonne intention ce genre de truc, du moins venant de toi, mais tu penses pas qu'elle pourrait prendre peur et te traiter de dingue ?

- Tu ne comprends pas Darryl, Nazélie, ta propre sœur est en danger, je ne sais pas qui est ce type, ni même s'il s'agit d'un homme ou pas, mais il est hors de question que je l'abandonne une nouvelle fois.

- Et tu veux faire quoi au juste ? La suivre encore et encore jusqu'à finalement l'enlever pour la mettre « en sécurité » avec toi comme unique compagnon ? Ça serait un enlèvement, merde !

Je mentirais si j'avouais pas que cette idée m'a traverser l'esprit plus d'une fois, pourtant je ne réponds pas, me contentant de prendre mon cahier de dessin ainsi que mon fusain et laisse travailler mon imagination sur cette page blanche. J'entends encore Darryl tenter de me parler avant qu'il se mette à soupirer, partant quelques instants après en claquant la porte. Il ne comprend pas que je tiens à elle, et que c'est bien au-delà de ce que le monde peut penser, j'ai cette femme dans la peau, au point que même un tatouage paraît éphémère, elle est la femme de ma vie, j'ai juste mis trop de temps avant de m'en rendre compte, prenant son amour pour acquis alors qu'il s'agit d'un combat de chaque instant.

Sur toutes les pages où j'ai pu créer des esquisses, pas une seule ne représente un couple, que ce soit dans les bras l'un de l'autre, en plein baiser, ou ce souriant tendrement, et pour chaque personnage, il s'agit d'elle, ainsi que de moi.

J'ai parfaitement conscience qu'il s'agit d'une pure obsession, et que je pourrais même vriller si quelqu'un me la vole, mais je n'y peux rien, pas tant qu'elle comprendra qu'elle est faite pour moi, et pour personne d'autre.

Seulement aujourd'hui, le dessin est différent, parce qu'il s'agit d'une femme, de profil, avec un ventre proéminent, là où une vie se créer pour son plus grand bonheur. Préférant laisser la femme en noir, je créer une chambre en arrière-plan, ressemblant d'ailleurs à la nôtre puis change de page pour faire un nouveau dessin bien plus lumineux, tout en restant dans cet état d'esprit.

Cette fois, je ne ferais qu'un buste, toujours de profil, je dessine le visage de Nazélie avec juste en dessous de son menton, le visage d'un bébé qui me fait face, un sourire au lèvre. Mais la particularité de ce portrait, c'est le tatouage présent juste au-dessus de la clavicule de ma belle, un signe d'appartenance à un homme. Mon prénom.

N'hésitant pas un seul instant une fois ce dessin terminé, je le déchire proprement de mon cahier avant de l'épingler parmi toutes ses photos, me promettant intérieurement que ceci sera mon futur avec elle. Il ne pourra pas en être autrement de toute manière. 

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant