Darryl
Comme tous les jours depuis deux semaines, je me rends dans la chambre de Nazélie afin de lui tenir compagnie, même si je sais qu'elle ne réagit pas et qu'elle se réveillera d'elle-même. Là-bas, j'en profite pour parler de ce que je ressens, de lui faire la lecture ou encore de lui raconter tout ce qu'elle a loupé durant ses années universitaire que ce soit en ce qui concerne les garçons ou moi-même, je ne veux plus jamais qu'elle se sente exclue, qu'elle se sente obligée de partir une nouvelle fois.
Mais aujourd'hui, les choses sont différentes. Armé d'un ancien album photo que j'ai retrouver au fin fond d'un placard, je me dirige vers la chambre de Nazélie afin de ressasser, avec elle, tous nos souvenirs d'enfance, en espérant que cela lui procurera une réaction, positive ou négative, même si le dernier point ne m'enchanterait pas.
Comme à chaque fois, je prends une tasse de café au distributeur avant de me diriger vers le médecin en charge de ma sœur afin de savoir s'il y a eu une évolution au courant de la nuit, même si je me doute que ce n'est pas le cas. À la suite de cela, je pars dans sa chambre et après un baiser sur le front de ma petite sœur, je m'installe avant de lui adresser quelques mots.
- J'ai retrouvé notre album photo, dis-je en installant celui-ci sur mes genoux. Je ne sais pas si tu te rappels, mais on avait l'habitude de prendre une photo de nous deux à chaque évènement, que ce soit nos après-midi au parc, à un concert en plein air ou tout simplement après une partie de jeu vidéo, peu importe le vainqueur... j'ai tout sous la main, et je tenais absolument à me remémorer les souvenirs avec toi, nos souvenirs.
Je continue à lui parler de tout ce dont je me souviens, tous nos moments de partage, de rien, et parfois même nos coups de gueules et nos différents. Finalement, je finis par lui dire que je regrette beaucoup de chose, dont mes mauvais choix, si j'avais sus, je serais rentré bien plus tôt, je l'aurais cru dès la première seconde et j'aurais tout fait pour qu'elle ne quitte pas le domicile familiale, on aurait pu vivre heureux, tous ensemble, et peut-être, je dis bien peut-être, que dans cette vie-là, elle serait encore et toujours avec Derek.
Je continue à lui parler de nos moments, et surtout de tout ce que je ressentais durant ses périodes. Et je suis tellement barré dans ce que je fais actuellement, je n'entends pas la porte derrière moi s'ouvrir et encore moins la personne qui est en train de m'écouter. Du moins, je la remarque uniquement lorsqu'elle se met à parler.
- Elle aimait chacun des moments que vous avez passer tous les deux tu sais
Sursautant face à cette intrusion, je me retourne, faisant tomber par la même occasion l'album qui n'avait pas bouger de mes jambes puis regarde Mia qui vient tout juste de terminer sa journée, de ce que je constate lorsque je vois son t-shirt du Town.
- Tu es ici depuis longtemps ? Demandé-je après m'être raclé la gorge.
- Quelques minutes seulement, m'assure-t-elle après avoir refermée la porte.
Acquiesçant doucement, je la regarde prendre la chaise de l'autre côté du lit avant de s'asseoir après avoir embrassée la joue de ma petite sœur. Pour le coup, je ne sais pas quoi faire d'autre si ce n'est la regarder agir avec elle. J'ai espéré ce moment depuis la première fois que je l'ai vue, je voulais trouver un moyen, quel qu'il soit de l'approcher, mais jamais je n'aurais pensé que l'accident de Nazélie pourrait être un moteur dans cet action. Et pourtant, c'est ce qu'il semble être.
Après quelques minutes de silence, Mia me raconte la première impression qu'elle a eut de Nazélie lorsqu'elle l'a rencontré pour la première fois, dans cette cafétéria d'université, pour donner suite à cela, nous nous mettons à parler, mais toujours de celle qui est couchée sur ce lit d'hôpital, comme si nous nous interdisions l'un et l'autre de l'oublier.
- Nazélie ne t'en a jamais voulu, lance-t-elle au bout d'un moment. Elle comprend que tu étais amoureux, que tu avais ta propre vie aussi, elle avait de la rancœur bien-sûr, mais après un moment, elle a compris que tu essayais de bien faire, même si c'était maladroit.
Dire que je me sens soulagé serait un euphémisme, bien au contraire, j'ai l'impression qu'un poids c'est retiré de mes épaules. Après la demande de Mia, je continue de partager mes souvenirs, chose qu'elle fait elle-même juste après, nous faisans rire l'un l'autre de temps à autre. J'ai une nouvelle version de ma petite sœur grâce à Mia, une personne combattante, sûre d'elle et qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, peu importe l'avis des autres.
Ce moment en tête à tête m'a permis de me rendre compte que Mia n'est pas non plus celle qu'elle prêtant être. Bien qu'elle paraisse froide, voire distante avec autrui, c'est une personne extrêmement sensible et impulsive. J'ai même l'impression qu'un lien à commencer à se former entre nous, quelque chose que personne ne pourra désormais détruire, à moins que je me leurre et que tout cela est dans ma tête.
Continuant à discuter, nous tenons tous les deux une main de Nazélie, une manière comme une autre de nous assurer de sa présence entre nous. Les sujets tous différents les uns des autres y passent, et alors que les visites sont sur le point de se terminer, je ressens une pression sur ma main, une pression que je n'avais pas senti jusqu'à présent.
Parlant cette fois à Nazélie, je repère Mia sortir pour probablement aller chercher son frère. Et alors que je tente de stimuler ma petite sœur, une larme s'échappe de mes yeux lorsque ses iris rencontrent les miens.
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J'ai enfin réussi !
RomanceVoici la suite de "Je réussirais", dans ce tome, vous trouverez la nouvelle vie de Nazelie quelques années après en compagnie de nouvelles têtes. C'est une histoire écrite à quatre mains, je ne peux donc pas vous certifier que les prochains chapi...