J'ai enfin réussi !

XLII - Remise en question

Derek

J'ai promis à Nazélie que je lui montrerais que je peux la mérité, et même si cela à prit du temps, après tout, je lui ai au départ, dis ça sur un coup de tête. J'ai désormais une idée bien précise de la marche à suivre. Et ça commence avec un rendez-vous chez un psy pour parler de ce qui ne va pas.

J'ai bien mis un mois avant de me décider, j'ai refusé dans un premier temps, d'accepter cette réalité, une réalité que je ne pouvais pas assumer grandement. Mais les choses ont changé, pour elle, je dois changer. Avant, je passais mon temps à la dessiner, et je restais de longue heure à les regarder en l'imaginant à cet instant, dans ce rôle. Mais quand j'ai revue cette feuille d'elle enceinte, avec mon prénom tatouer, je me suis fait peur, tout simplement parce que j'étais prêt au pire chose pour arriver à cette finalité, et je ne pouvais tout simplement pas accepter l'idée de la voir souffrir, même si c'est dans mes pensées. 

J'ai donc demandé de l'aide à Tony, d'une part parce que je sais qu'il acceptera de le faire si ça veut dire pouvoir revoir Nazélie rapidement, mais également, car il est le seul capable de me remettre les idées en place sans avoir peur de m'avoir à dos. C'est une amitié comme ça qu'il me faut, même si j'aime affectueusement Darryl qui est plutôt comme un jumeau pour moi et Dylan, faisant office de petit frère. Tony, lui, est le grand frère que tout le monde aimerait avoir, celui qui vous protège, même de vous-même.

Pour m'aider, je lui ai demandé de prendre contacte avec un professionnel pour moi. Cependant, je ne veux pas savoir l'heure ou le jour du rendez-vous, de peur de me désister au dernier moment, et même si ça ne l'enchantait pas au premier abord, il a rapidement compris que c'est une manière, pour moi, de ne pas me défilé face à mes peurs. J'ai besoin de ce rendez-vous pour reprendre le contrôle de moi-même, j'ai besoin de cet entretien pour être une meilleure personne, j'ai besoin de me confronter à une personne que je ne connais pas, capable de mettre le doigt sur ce qui ne va pas, pour que je suis me présenter face à Nazélie, une nouvelle fois.

C'est donc comme ça qu'un matin, celui que je considère comme l'un de mes meilleurs amis me lève de mon lit de la manière la plus brutale qui soit, en me retournant le matelas tandis que j'étais dessus, dans les bras de Morphée. Obligé d'aller me préparer, il en a profité, avec l'aide de Darryl et de Tony, pour se débarrasser de toutes les photos que j'avais de Nazélie, ne m'en laissant qu'une seule, sous prétexte que c'était ce qu'il fallait faire dans un premier temps. J'ai eu du mal à admettre qu'il avait raison, d'ailleurs, j'ai encore des difficultés à le croire.         Durant la route, j'ai tenté de parler avec lui, mais il ne faisant que serrer les mâchoires, se fustigeant probablement de ne pas avoir réagit avant, ou préférant me traiter d'imbécile pour ne pas avoir ouvert les yeux bien plus tôt. Pourtant, je n'en démords pas, allant d'un sujet à un autre sans réel lien dans le seul but de combler le silence oppressant, et finalement, il m'abandonne au pied du mur, juste devant le bureau du psy. 

D'ailleurs, ce dernier semble avoir été prévenu de la complexité que je suis, car je n'ai pas eu le temps d'opérer un demi-tour que sa porte s'ouvrit, me priant de bien vouloir m'installer sur l'un des fauteuils face au bureau.

Je mets du temps à m'ouvrir à lui, en fait, nous restons bien une dizaine de minute à se regarder dans le blanc des yeux. Il a fallu qu'il me demande pourquoi je suis ici, avec lui, pour que les vannes s'ouvrent d'elles-mêmes. Je lui livre tout sans censure : ma rencontre avec Nazélie, ce que j'ai ressenti en sa présence, puis comment j'ai foutu en l'air mon couple, pour terminer par la suivre comme un véritable chien derrière son os à mâcher.

Je m'attendais à ce qu'il me juge, ou du moins, me dise que j'ai eu tort de faire cette connerie, pourtant, il me demande juste de fermer les yeux et de me mettre à la place de Nazélie. D'imaginer ce qu'elle a dû ressentir avec cette photo de moi en train de rouler une pelle à mon ex, de cet homme qui s'est mit à la suivre partout, et de moi, une fois encore, en train de rajouter mon grain de sel et d'agir comme un putain de psychopathe.

Je comprends pourquoi elle m'a demandé de prendre mes distances, ce genre d'évènement est extrêmement angoissant, surtout quand il s'agit d'une personne en qui, supposément, nous avons confiance, mais je ne tiens pas à la laisser tomber, et ça, tout le monde le sait.

- Le but n'est pas de la laisser tomber, m'assure le psy au bout d'un moment. Mais de lui montrer que vous voulez changer, pas forcément pour elle, mais pour vous-même, demandez vous pourquoi vous avez agit ainsi, qu'est-ce qui vous a pousser à la photographier de la sorte, sans parler des appels anonymes qui ont dû la stresser plus que de raison. 

Alors que je suis sur le point d'argumenter, une sonnerie se fait entendre, la coupant aussitôt, le psy annonce que la séance d'aujourd'hui est terminé et que Tony s'assure que le suivant est déjà pris.

- Avant de nous quitter Derek, j'aimerais que vous établissiez une liste de tous les méfaits que vous avez faits, que ce soit à Nazélie ou aux autres. Le but est de nous faire avancer mais également vous permettre de définir vos bases sur le bien et le mal. Vous devrez probablement aussi vous excusez d'avoir mal agit, alors il serait judicieux de dresser une liste des personnes que vous avez blessés, afin qu'ils sachent ensuite, pourquoi vous vous excusez.

Faire une liste avec toutes les personnes à qui j'ai fait du tort ? Ça risque d'être long. Après un soupir et m'être passer la main dans les cheveux, je finis par acquiescer, lui promettant que je le ferais dès aujourd'hui et donc, qu'elle sera prête pour le prochain entretien.

Je sais par avance que ça sera compliquer, et même éprouvant, car cela reviendrait à me souvenir de tout ce que j'ai bien pu faire aussi loin que je me souvienne. Mais j'ai probablement besoin de ça pour remettre les pieds sur terre, et si ça doit prendre du temps, cela ne me posera aucun problème, tant que je sais qu'au final, je pourrais de nouveau lui adresser, au moins, la parole.