Chapitre XX : Rendez-vous pro

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Nazélie

Depuis mon repas avec Sebastian, je pensais que les choses auraient changés, à tort. Finalement, trois semaines sont passées ce qui fait que nous sommes désormais au mois d'octobre, et je me sens toujours dans une insécurité des plus totales.

De plus, revenir dans cette période automnale, me fait replonger dans des souvenirs, surtout ceux du dernier Halloween que j'ai passée ici, dans cette ville.

Je me souviens encore de cette voix rauque, d'une personne probablement dans la fleur de l'âge, en train de me soumettre à travers le répondeur du domicile toutes les envies qu'il aimerait me faire, que je sois pour ou contre.

Puis de cette fois encore où un homme à pénétré dans ma chambre, profitant sûrement que je sois seule, en sachant qu'il aurait pu également me faire du mal, s'il en avait eu envie, bien que je pense que cela ne l'aurait pas dérangé outre mesure.

Une alarme sur mon téléphone me reconnecte à la réalité. En voyant l'heure, je comprends qu'il est temps pour moi de me préparer pour une journée chargée, sans parler du rendez-vous mensuel que je passe avec Théo et Arthur afin de parler de nos différents dossiers et des progrès, ou pas, de nos clients. Une manière pour nous de voir les avancer de certains et mettre en place des actions pour nous développer voire aider les personnes venant nous demander conseil.

C'est donc une fois prête et avoir avaler un verre de jus de fruit en guise de petit déjeuner que je me diriges vers mon bureau, sachant d'avance que j'ai encore quelques papiers à faire, d'où mon avance, avant que les deux garçons n'arrivent.

A peine arrivé sur mon lieu de travail, je mets en route la machine à café et dépose quelques viennoiseries acheter sur le chemin, une fois cela fait, je retourne à mon bureau afin de me mettre à jour dans mes dossiers ainsi qu'écouter mon répondeur qui m'annonce trois messages vocaux.

Le premier, il s'agit tout simplement de mon rendez-vous de l'après-midi, devant se passer dans les locaux, la mère de famille, apparemment déborder, me demande s'il est possible que l'intervention soit faite à domicile. Rappelant cette femme aussitôt, je lui annonce que cela ne me pose aucun problème tant qu'il est possible que je m'isole avec l'enfant, d'un sens, cela me permettra aussi de voir son lieu de vie et surtout, s'il ne manque de rien. Même si je ne pourrais pas faire grand-chose si tels est le cas.

Le second appel est un père cette fois, m'indiquant qu'il serait impossible pour lui d'honorer le rendez-vous prévu pour le lendemain. Soupirant légèrement, car ce n'est pas la première fois que cela arrive avec lui, je note sur un post-it l'annulation de l'entretien mais également que je dois m'entretenir avec lui par téléphone afin de définir un nouveau rendez-vous, de plus, s'il se désiste une nouvelle fois, je n'aurais pas le choix de prendre un nouveau patient plutôt que son fils, bien que cette idée me serre le cœur.

Pour le dernier, je mets un temps à comprendre qu'il n'y a personne au bout du fils, si ce n'est un souffle rauque qu'y s'en échappe. Comprenant au bout de quelques minutes qu'il ne dira rien, je ne cherche pas à comprendre d'avantage que je supprime aussitôt ce message, me rendant compte au dernier moment que mes mains se sont mises à trembler.

- Tu es prête ? Lance une voix qui me fait sursauter.

En levant la tête vers ma porte de bureau, je constate qu'il s'agit tout simplement de Arthur que je n'avais pas entendu arriver. En regardant vers la salle de réunion, visible grâce à ses murs en verre, je remarque par ailleurs que Théo est en train de faire le service tout en posant les différents dossiers devant nos sièges. Depuis quand sont-ils là au juste ?

- Ça va ? repris se dernier, tu es toute pâle

- Ça va Arthur, j'arrive dans une minute, dis-je après m'être racler la gorge afin d'y faire descendre la boule qu'y a élue domicile.

Je vois mon ami faire un mouvement de tête avant de rejoindre son cousin dans la salle de réunion. Poussant un soupir pour faire sortir le stress du mieux que je le peux, je finis par mettre mon téléphone de bureau sur le répondeur puis rejoins les garçons pour notre entretien mensuel.

Nous commençons par faire le point sur nos dossiers, se félicitant pour les progrès visibles des uns et des autres ainsi que les conseils que nous nous donnons mutuellement pour devenir plus efficaces encore. Mais finalement, nous nous rendons compte que nous avons une marche d'action relativement limiter ce qui peut être un frein sur nos démarches.

C'est par ailleurs, à ce moment que Théo et Arthur me propose une idée que je n'avais jamais envisager jusque-là, faire une collaboration avec des assistantes sociales afin d'avoir une marche de manœuvre plus important qu'aujourd'hui.

- Avant que tu ne cherches des candidats pour cette collaboration, commence Théo, je t'annonce que j'en ai trouver deux susceptibles de t'intéresser ! Elles ont notre tranche d'âge, ce qui signifie qu'elles viennent toutes deux de commencer mais en plus, elles travaillent ensemble, ce qui nous permet de suivre en continue les démarches sans avoir à attendre la collègue chargée du dossier.

Amusée par l'ardeur dont il fait preuve, je dresse une liste des choses à faire et note par la même occasions les prénoms des deux candidates de Théo : Oana Low et Raïna Land. Lui promettant par la même conjoncture de les contacter rapidement, avant qu'elles ne me glissent entre les doigts, comme il pourrait le formuler.

Une fois la réunion terminer, nous rassemblons chacun nos affaires en expliquant aux autres ce que l'on a de prévue pour la journée, et comme je m'y attendais depuis quelques jours, dès que j'ai fait mention de mes rendez-vous aux domiciles des personnes, ils m'ont tout deux, demandé de leurs envoyer un message lorsque je suis arrivée, et dès que je partirais pour un prochain entretien, ce que j'accepte de faire, bien que je ne comprenne par la raison de leur requête.

C'est d'ailleurs de cette manière que je rythme mes journées, entre les messages pour les garçons, mes différents entretiens et les comptes-rendus que j'enregistre sur mon dictaphone, en attendant de pouvoir les retranscrire dans les dossiers, c'est vers les dix-sept heures que je rentre dans mon bureau, avec déjà une liste longue comme le bras de document à noter.

Pourtant, la première chose que je fais une fois installée est d'ouvrir une page internet afin d'effectuer des recherches sur les deux femmes que Théo à évoqué ce matin. Voyant leurs références ainsi que les renseignements de leurs anciens professeurs dans leur domaine de compétence j'en viens même à contacter ceux-ci qui ne tarit pas d'éloge sur leurs anciennes élèves, allant même jusqu'à me transmettre les thèses des deux jeunes femmes.

Certaine de faire le bon choix, j'envoie un courriel sur l'adresse électronique de l'une d'entre elles, en mettant en destinataire sa collègue ainsi que Théo et Arthur, une manière pour eux de voir que j'ai respecter ma parole.

Dans ce message, je leur explique qui je suis mais également mon métier et la raison de ma prise de contact, je joins également la page internet professionnelle que je partage avec Théo et Arthur, que je qualifie comme des collègues, et leur adresse également un numéro où elles peuvent me joindre.

Une fois cela fait, et avoir reçu des pouces levés de la part des garçons, je me plonge dans les dossiers à retranscrire, laissant une légère musique d'ambiance envahir la pièce.

Tellement prise dans ce que je fais, je me mets à sursauter lorsque mon téléphone professionnel se met à sonner. Coupant par la même occasion la musique qui s'échappait des enceintes, je prends une grande inspiration avant de décrocher, m'attendant au pire. 

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant