J'ai enfin réussi !

Chapitre XXIII : A l'impression de devenir folle

Nazélie

Depuis la fois où j'ai reçu des fleurs avec un message à glacer le sang, trois jours auparavant, il n'y a pas un jour où je reçois rien, et cette fois, ça ne concerne pas uniquement mon bureau mais également mon domicile, ce qui me met dans un état de stress constant, sans parler des appels qui n'ont jamais cesser depuis que j'ai commencé à les recevoir.

Les seuls qui savent ce qui m'arrive sont Théo et Arthur, je n'en ai même pas parler à Sebastian qui se mettra à alerter tout le monde comme s'il s'agissait qu'une affaire d'état, je ne veux inquiéter personne, même si pour cela je dois pendre sur moi pour affronter ce qui me fait peur.

Pour mes clients et même les garçons, je fais comme si tout allait bien, allant même jusqu'à couper mon téléphone lors des entretiens afin d'être pleinement concentrée dans ce que je fais. J'évite assidûment les Hills par ailleurs, parce que je sais qu'ils ne leurs faudra qu'un seul regard pour comprendre que quelque chose cloche, et il est hors de question, comme je l'avais dit à Sebastian la première fois, qu'ils mettent leurs vies pros et persos de côté pour ma petite personne. Et bien que cela me fasse mal, je suis même obligée de passer par un intermédiaire pour parler à Aaron, ce qui augmente d'autant plus ma solitude forcée.

Cependant, il y a une chose qui diffère des autres matinées alors que je me prépare. Bien que je tente par tous les moyens de faire paraitre un effet bonne mine sur ma peau, je me rends compte, en montant sur une balance afin d'en être certaine, que cette situation, non seulement me noue l'estomac, mais également que mes vêtements sont désormais trop grands pour moi, ce qui est devient de plus en plus alarmant au fils des jours.

Soupirant en m'ébouriffant les cheveux, cherchant surtout une solution pour que cet état de fait ne se voit pas, ou le moins possible ne tout cas, je décide de changer totalement mes vêtements d'aujourd'hui et opte pour une paire de collant opaque ainsi qu'une robe simple et cintrée à la taille. A cela, j'ajoute une paire de bottine et le tour est joué, enfin j'espère que cela fera illusion, même si ce n'est que la journée.

Après avoir passé la case petit-déjeuner, je me rends à mon travail avec un casque dans les oreilles, une simple protection éphémère du monde extérieure, une manière surtout de me rassurer : si je n'entends rien, je suis en sécurité contre le malade mental qui semble avoir fait de moi son obsession.

Je repense également à tout ce que je dois faire mis à part mes rendez-vous quotidiens ; je dois prévoir une réunion avec Théo et Arthur pour mettre en place la collaboration avec les deux assistantes sociales, et pour cela, j'ai déjà le dossier idéal pour se faire la main : Jackson Parks.

A peine arrivée, je commence déjà à me mettre au travail alors que les garçons, comme toujours, commence une demi-heure plus tard, et pour le coup, je n'ai eu le temps que de consulter mes messages vocaux qu'ils font tous deux leurs apparitions au seuil de mon bureau.

- Ça va les gars ? Demandé-je sans les regarder

- C'est plutôt à toi qu'on doit demander, lance Théo en faisant quelques pas dans ma direction. Tu ne manges plus avec nous, t'entraine plus avec les gars ou encore Mia, est-ce que tout va bien ? Ce sont les colis qui t'inquiètent ?

- Un peu, mais ça va, rassure-toi.

- Tu veux qu'on annule notre soirée avec notre ami ? On peut rester avec toi si tu veux, lance cette fois Arthur en rejoignant son cousin.

- Surtout pas, vous avez besoin de sortir et je ne suis pas sûre d'être de bonne compagnie de toute manière.

Les voyant sur le point de rétorquer, je me mets à lancer un tout autre sujet en leur proposant une réunion dès la semaine prochaine avec les deux assistantes sociales pour commencer une sorte d'essais sur nos manières de faire, chose qu'ils acceptent sans hésiter. Après être sûrs que je vais bien, je vois les garçons retourner à leurs affaire en me laissant dans mon bureau, en regardant le téléphone fixe, que j'avais mis au préalable en sourdine, je remarque que j'ai exactement sept messages vocaux sur mon répondeur.

Comme s'il s'agissait d'un appel du salut, mon téléphone portable émet un signal, signifiant l'arrivé d'un message. Ni une, ni deux, je m'en empare avant de voir qu'il s'agit de Mia.

Celle-ci me demande tout simplement des nouvelles, surprise par mon silence, mais comprends tout de même qu'il doit s'agir d'un dossier relativement difficile à boucler, néanmoins, elle m'annonce également qu'une soirée karaoké sera prévue pour Halloween et que ma présence est plus que souhaitée, elle est obligatoire. Aussi, je n'ai pas d'autre choix que d'accepter, même si pour cela quelqu'un doit me trainer par la peau des fesses.

Répondant de manière rapide à son message, j'accepte son offre avant de me remettre au travail. Une soirée avec mes amis me fera du bien, à n'en pas douter, mais je sais surtout que je passerais un véritable interrogatoire, sauf s'ils décident d'agir avant les quinze jours avant la date du 31 octobre.

A cette pensée, mon ventre se noue au point de me faire vomir si j'avais la moindre substance dans mon estomac, je ne la sens pas cette soirée, mais qui sait, peut-être que mes problèmes seront régler d'ici là.