Chapitre XXXVII - Souffrance et soulagement

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Nazélie

Tandis que j'ouvres les yeux, deux sentiments bien distincts se battent dans mon corps. Pour commencer, le bonheur de voir Darryl et Mia dans la même pièce, et surtout le fait qu'ils ne s'entretuent pas l'un l'autre, puis vient la douleur que je ne saurais pas exactement situer. J'ai mal absolument partout au point que je ne pourrais pas dire où la douleur est plus intense par rapport aux autres.

Alors que je tentais de m'habituer à la lumière, j'entendais une personne, probablement Mia, partir rapidement de la chambre pour aller chercher un médecin. Durant ce laps de temps, alors que je savoure les caresses de mon frère ainsi que le son de sa voix, je tente de me souvenir des derniers évènements avant que je me réveille dans cette chambre immaculée. En l'espace de quelques secondes, je me retrouve entourée d'Aaron ainsi que de quelques infirmières pour passer des examens de routine tels que la prise de tension ou un stimuli oculaire pour la dilatation de la pupille. Durant ce temps, je vois Mia et Darryl appeler tout le reste du groupe pour leurs faire part de mon réveil ainsi que de ce qui se passe actuellement. Cependant, je dois partir quelques temps de la pièce le temps de passer un scanner ainsi que d'autre chose dont j'ai oublié le nom.

Lorsque je suis de retour dans la chambre, j'ai la surprise de ne voir que Mia, et alors que je suis sur le point de parler, Aaron m'indique qu'il reviendra me voir lorsqu'il aura les résultats de tous mes examens de passer. C'est donc le moment ou jamais pour que j'en apprenne un peu plus sur cette situation, bien que mon envie de dormir se fait insistant.

- Alors ? Toi et mon frère ? Demandé-je alors que je lutte pour garder les yeux ouverts.

- Ton frère est parti remplir des papiers de ce que je sais, lance-t-elle mine de rien.

- Ce n'est pas ce que je demande et tu le sais, Mia.

Il ne lui a pas fallu plus longtemps pour cracher le morceau. Finalement, mon hospitalisation aurait eu du bon, car tous ont pu discuter entre eux, pour mon propre bien apparemment, et donc, assuré une bonne entente des deux côtés. En tout cas, avec cet évènement Mia et Darryl se sont rapprochés, d'amitié ou d'amour, je n'en sais rien du tout, mais je sais très bien qu'ils ne se laissent pas indifférents mutuellement. 

Profitant dans le même temps qu'aucuns hommes ne trainent dans les parages, je demande à Mia d'appeler une aide-soignante afin de pouvoir me laver correctement et surtout, me permettre de me changer avant de voir qui que ce soit. Après tout, je ne doute pas une seconde que la police ne tardera pas à savoir que je suis réveillée et voudra probablement m'interroger pour connaitre les tenants et aboutissants de mon geste.

Et cela ne tarde pas quand, une heure plus tard, je me retrouve sur mon lit d'hôpital avec deux agents des forces de l'ordre devant moi, prêts à me poser des questions, et si je m'attendais à ce qu'ils commencent doucement, la situation est tout autre lorsque le plus âgé des deux ouvrent la bouche.

- Je sais que vous venez de vous réveiller mademoiselle, mais nous avons une question primordiale à vous poser : Lors de cette soirée, les caméras de surveillance vous ont vu partir en direction du Town en fin de soirée, pourtant, vous vous êtes arrêter près d'une ruelle avant de partir en courant en direction de la route ce qui a provoqué un accident. Que s'est-il passer ? 

Poussant un soupir pour me donner du courage, je leurs raconte l'entrevue que j'ai pu avoir avec un homme caché dans la ruelle, de ce que je me souviens, j'arrive à leur tenir un témoignage qui tient la route bien que les mots exacts demeurent encore flou. J'arrive également à leur faire un portrait malgré l'heure avancer de la soirée.

- Y a-t-il autre chose que vous nous dites pas ? C'est important pour retrouver l'homme en question, lance cette fois le second policier.

- J'ai eu l'impression de l'avoir déjà vu et avec ce qu'il m'a dit, c'est fortement possible

- Comment ça ?

Bien que ce soit à contre-cœur, je leur raconte tout ce que j'ai subis durant ma jeunesse et surtout, le site internet où j'ai été inscrite à mon insu. Bien qu'ils soient au courant pour cela, je leur explique donc que j'ai eu l'impression que l'homme en question était celui qui s'était infiltré chez moi, prêt à faire de moi sa soumise, que je le veuille ou non.

- Vous en êtes certaine mademoiselle ?

- Sa manière de parler me fait penser à cela, mais je ne peux pas en être certaine.

- Ecoutez messieurs, lance cette fois Mia en posant une main sur mon épaule. Nazélie vient tout juste de se réveiller, je pense qu'elle a besoin de se reposer.

- Oui bien sûr, cependant, nous allons probablement devoir vous convoquer pour une identification de l'homme en question.

Après avoir acquiescer en gardant les yeux fermés, j'entends les deux agents partir alors que Mia se met à soupirer de soulagement sans que je ne sache pourquoi. Entre temps, Darryl est rentré dans la chambre et m'embrassant le front, il m'annonce qu'il a, lui aussi, quelque chose d'important à me dire. 

- Ça ne peut pas attendre ?

- Je crains que non ma puce, ça concerne Derek

Le regardant dans les yeux, j'apprends en même temps que, bien qu'un homme me suivît comme mon ombre, un second le faisait également en me prenant aussi en photo, cette seconde personne, c'était Derek. Et il a dû aller sacrément loin pour avoir une chambre pleine de photo de ma personne au point que même les murs n'étaient plus visible. Intérieurement, de la bille semble remonter le long de ma gorge, je n'en reviens pas qu'un homme que j'ai aimer aussi fort puisse être aussi tordu en fin de compte.

- Je sais que cela te semble difficile à avaler, lance Mia d'une voix douce, mais sache que tu peux demander une mesure d'éloignement et même porter plainte pour ce qu'il a fait.

- Je... je vais y réfléchir Mia, pour le moment je préfère ne pas y penser.

Bien qu'épuisée par toutes ses nouvelles, je réussis tout de même à accueillir tout le monde dans la chambre ainsi qu'entendre le compte rendu d'Aaron quant à mes blessures. Je m'en sors avec un déboitement de la hanche, un bras ainsi que les deux jambes cassées. Quelques bleus ici et là sont encore apparents mais la plupart d'entre eux sont déjà résorbés, ce qui est déjà une bonne chose selon moi. Profitant pour parler travail avec Arthur et Théo, ceux-ci me disent simplement qu'on en discutera plus tard, lorsque je serais reposée et probablement de nouveau à la maison, ce qui ne serait pas une mauvaise chose en soit.

 Alors que je suis sur le point de fermer les yeux, bercée par la voix de tous mes amis, un silence se fait entendre. En ouvrant les yeux, je vois la présence de Derek au pas de la porte, hésitant entre entrer malgré tout ou faire demi-tour, mais ne voulant pas le laisser filer sans que l'on puisse en parler, je lance une phrase qui doit surprendre tout le monde, moi la première.

- Est-ce que vous pouvez nous laisser ? Je dois parler à Derek seule à seul. 

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant