Chapitre XXI : Besoin d'aide

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Aaron

Comme tous les jours, je suis actuellement au travail, et l'avantage dans ce métier, c'est que ce n'est jamais répétitif. J'ai des personnes de tout âge, avec toutes pathologies ce qui montre que, bien que l'on fasse toujours les mêmes choses, c'est loin d'être répétitif pour autant.

En discutant avec ma secrétaire personnelle, je jette un coup d'œil aux nouveaux dossiers présents entre mes mains, aussi, je suis plus que surpris d'y revoir le petit garçon d'il y a quelques semaines, Jackson Parks, qui était venu pour un bras cassé.

- Le petit Parks est de nouveau entre ces murs ? Lancé-je surpris.

- Oui, le pauvre petit... lance la femme présente à mes côtés. Il s'est cassé une jambe cette fois, d'après le père il était en train de jouer dans un arbre avant que celle-ci se casse sous son poids.

Avant même que je ne demande si les radios ont été faites, ma collègue me les tends avec un léger sourire, comme si elle attendait justement ce signal, et bien que je les regarde à travers les néons au-dessus de nos têtes, je me rends compte qu'il n'y a pas que la jambe qui a subi des dégâts mais bien l'ensemble du corps.

Demandant le compte-rendu des infirmières, notamment pour les griffures ou encore les échardes dû à l'arbre, j'apprends stupéfait qu'il n'a absolument rien de ce côté, ce qui vient à me faire douter quant à la véracité des évènements.

- Tout va bien docteur Hills ? Me demande ma secrétaire en voyant ma mine sérieuse.

- Tu vois toutes les fissures présentes sur les os ? Je ne pense pas qu'il s'agisse de chute, de plus, les infirmières n'ont pas indiqué qu'il ait eu des échardes, or pour une chute d'un arbre c'est impossible de s'en sortir indemne, même avec de la chance

- Est-ce que vous voulez que j'appels le pédopsychologue de la clinique ?

J'aimerais lui dire que oui, mais je n'ai aucune confiance en lui. A l'époque où il a commencé à exercer, ce n'était pas rare qu'un enfant subisse des sévices de la part de leurs parents, une manière bien que brutal d'éduquer sa progéniture, mais les mœurs ont changé depuis, et les plus jeunes sont désormais protégés contre ces actes, bien que mon collègue ne comprenne pas la raison de ses lois.

Refusant dans un premier temps qu'elle ne fasse cette démarche, je lui indique ne pas avoir confiance en ses méthodes et stipule par ailleurs, que je connais une personne professionnelle capable d'être objective quant à la situation qui se déroule sous nos yeux.

Voulant bien faire et l'appeler, je lui indique que ce n'est pas nécessaire puis sors mon propre portable.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'ai déjà composer le numéro professionnel de Nazélie et à le combiné tout contre mon oreille, en espérant qu'elle soit bien dans son bureau et pas en intervention.

- Allô ? lance une voix incertaine.

Inquiet face à ce ton de voix, je me mets à l'appeler par son prénom en lui demandant si tout va bien. Comme rassurée, celle-ci me répond qu'elle a tout simplement eu une longue journée, et bien que j'aimerais qu'elle se repose, je ne peux pas laisser cette situation s'empirer pour cet enfant.

- Je crains de devoir te la prolonger petite souris, j'ai un dossier urgent, tu peux venir rapidement ?

- Bien-sûr, je me mets en route et j'arrive, laisse-moi juste le temps d'enregistrer ce que je fais et je me mets en route.

Une fois avoir raccroché, j'indique à ma secrétaire qu'elle sera là d'une minute à l'autre, lui demandant directement de me l'amener dans mon bureau une fois sur place, celle-ci stipule qu'il n'y a aucun problème avant de me laisser faire ma ronde quotidienne.

Et cela n'a pas manqué, à peine terminé et passé la porte de mon bureau, je trouve Nazélie assise, sur son siège avec un café à la main.

Si je suis avant tout heureux de la revoir, son état m'inquiète lorsque je remarque qu'elle est véritablement pâle comme un linge, dénuée d'énergie, elle finit tout de même par me sourire avant de porter la tasse à ses lèvres.

- Tu m'explique ? Lance-t-elle après avoir bu une gorgée.

Après l'avoir délicatement embrasser sur les cheveux, je lui explique mes doutes sur le cas du petit garçon, chose qu'on avait déjà parler il y a un temps de cela, d'ailleurs Nazélie semble même faire le rapprochement lorsqu'elle me demande s'il s'agit d'une coïncidence.

- J'aurais bien aimé figure-toi, dis-je d'un air las en lui tendant le dossier. Tu peux me dire ce que tu en penses ?

Se levant en tenant le dossier dans les mains, je récupère ma place tandis qu'elle fait les cent pas en regardant les documents que je viens de lui donner. Et sa réaction ne tarde pas à venir, si au départ je la sentais tendue, c'est devenue de pire en pire au fils des différents compte-rendu qu'elle lit.

- Et il est tombé d'un arbre aujourd'hui ? Demande-t-elle sans lever les yeux dans ma direction

- C'est ce que son père nous a dit effectivement, mais ses radios ne laisse pas présager ce genre de chute, en plus, il n'a aucune griffure ou d'écharde, ce qui écarte cette hypothèse.

- Je peux le voir ?

Soulagé de voir qu'elle prend mes préoccupations aux sérieux, je la guide vers la chambre attribuée au garçon tout en discutant de nos boulots respectifs, une manière pour l'un comme pour l'autre, de rester dans le domaine professionnel même si nous sommes proches.

Et c'est avant même que l'on atteint la porte pour que Nazélie s'entretient avec le petit Parks que le pédopsychologue de la clinique nous stoppe dans la lancée, s'opposant à l'intervention d'une personne externe à l'établissement.

Ne se laissant pas démonter pour autant, Nazélie me regardant alors que je fais un signe de tête, signifiant que je lui donne mon accord et prendrait également toutes les responsabilités nécessaires si besoin. Aussi, celle-ci frappe quelques coups à la porte avant d'entrer et se présenter, en quelques secondes, elle a demandé au père de famille de sortir afin de s'entretenir seule à seul avec le jeune homme.

- Comment oser-vous ! s'époumone le praticien

- J'oses parce que vous n'intervenez pas lorsque cela est nécessaire, cet enfant est arrivé pour la seconde fois dans cet hôpital avec des membres cassés, je ne crois pas en l'excuse du père et étant incapable de faire votre boulot parce que vous êtes encore persuadé qu'un enfant doit prendre une trempe pour être éduquer j'ai demandé une aide extérieure, vous voulez faire un rapport à la direction ? Je vous en prie, faite, mais je n'hésiterais pas un seul instant à dire que vous êtes devenue totalement incompétent en la matière !

Je vois le visage de mon comparse virer au rouge avant qu'il n'opère un demi-tour, sûrement pour aller s'en prendre aux infirmières, une habitude qu'il a depuis des années pour calmer ses nerfs, bien que celles-ci n'ont rien à voir avec ses problèmes quelles qu'elles soient.

Ce n'est qu'après une vingtaine de minutes que je vois Nazélie sortir de la pièce et tandis que monsieur Parks s'empresse d'entrer dans la chambre pour rejoindre son fils, celle-ci me rejoins en tenant un cahier que je n'avais pas vue quelques minutes auparavant.

- Alors ? Demandé-je après nous êtres éloignés des oreilles indiscrètes.

- Tu as eu raison de te méfier, il n'a pas voulu me dire grand-chose mais les chutes n'ont pas l'air d'être accidentelles.

- Qu'est-ce que je dois faire ?

- Tu n'es pas superman Aaron, à part t'occuper de lui en tant que médecin tu ne peux rien faire d'autre, pour ma part, je me charge du reste, il sera entre de bonnes mains, je reviens la semaine prochaine pour un nouvel entretien avec Jackson.

Soulagé de constater que ce n'est pas la parano qui me joue des tours, je la remercie chaleureusement de prendre du temps supplémentaire pour un enfant qui ne fait pas parti de ses patients. Aussitôt, elle m'annonce qu'elle fait ça de bon cœur et espère surtout que tout ira pour le mieux dans un avenir proche pour le petit.

Je l'espère de tout cœur, et connaissant le tempérament de Nazélie, et surtout le fait qu'elle ne lâche jamais rien, je sais que j'ai bien fait de mettre ce dossier entre ses mains. 

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant