Chapitre XXXI - Ne jamais se reposer sur un semblant de paix

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Nazélie

Depuis le début de notre collaboration avec Oana et Raïna, j'ai la nette impression que tous nos dossiers avances plus vite qu'à l'accoutumer. Ce détail me donne un gain d'énergie qui me permet, durant un court instant, d'oublier que je suis constamment en état d'alerte, car l'impression d'être surveillée est de plus en plus oppressante.

Me concentrant sur les dossiers en cours, je finis par repérer celui du petit garçon de l'hôpital, aussi, je décide de prendre mon fixe afin d'appeler directement Aaron, du moins, en passant par sa secrétaire. Après avoir fait part de la demande auprès de celle-ci, je suis rapidement basculer vers celui que je considère comme mon propre frère.

- Docteur Aaron Hills, j'écoute ?

- Salut Aaron c'est moi, je te dérange quelques minutes, je voulais savoir si tu avais des nouvelles du petit Jackson Parks, tu sais, le petit garçon qui se blesse souvent ?

Alors que je m'attendais à avoir une réponse négative, un soupir se fait entendre, signe que, malheureusement, l'enfant est bel et bien revenu pour d'autres blessures. Aussi, je lui annonce que je vais devoir transmettre ce dossier à des assistantes sociales, pour ma part, je ne peux rien faire d'autre si ce n'est qu'écouter, je n'ai pas le pouvoir d'agir à ma guise, même si je le voudrais.

- Fais ce que tu dois faire ma souris, lance-t-il après un nouveau soupir. Si besoin je pourrais te transférer les différentes compte-rendu de ses admissions à l'hôpital pour ton dossier, n'hésite pas à me demander.

Nous continuons de parler durant les prochaines minutes avant que le devoir nous appel l'un comme l'autre. Ça me fait véritablement mal au cœur de voir la douleur que peuvent subir les personnes quels que soit leurs âges, parfois, ils sont même trop petits ou encore trop vieux pour se rendre compte que ce qu'ils subissent est ni plus ni moins de la maltraitance, mais qui pourrait dénoncer ça si personne n'est là pour constater ses méfaits ?

Complètement en train de ruminer après mon rendez-vous habituel, je suis surprise d'apercevoir, à l'encadrement de la porte, une tête qui m'est familière.

- Sébastian ? Qu'est-ce que tu fais là ? Demandé-je surprise.

- Je viens aux nouvelles, savoir comment tu vas et tout ça

Le laissant entrer dans mon bureau, je me lève rapidement afin de le prendre dans mes bras, heureuse de le voir. C'est vrai que nous nous voyons pas aussi souvent que nous l'aimerions mais bon, les obligations professionnelles parfois, nous ne pouvons pas aller contre. Ayant quelques minutes devant moi, mon patient étant en retard, nous discutons de tout et de rien en gardant la porte ouverte afin que je puisse constater les aller et venu, naturellement, le sujet du karaoké de ce soir est abordé et bien que je soirs épuisée, je lui dit que je comptes bien être présente, tout comme Théo et Arthur. 

Après cette entrevue, la journée repris calmement son cours, cependant, je n'oublie pas de transférer le dossier du jeune Parks aux filles avant de partir, faisant tout de même attention à ce que son dossier médical soit bien complet à l'intérieur, par soucis de conscience, j'ajoute même les coordonnées professionnelles d'Aaron au cas où elles auraient des questions auxquelles je n'ai pas pensé au préalable. Partant au même moment que mes deux collègues, nous rentrons chez nous afin de nous préparer, et contre toute attente, tout le monde est déjà présent, si on ne compte pas Mia qui est déjà sur place.  

Agréablement surprise, je constate que beaucoup de jeunes présents sont déguisés en tout et n'importe quoi, et si la soirée à commencer doucement avec de la musique de radio, les esprits se sont vite échauffé lorsqu'un groupe d'universitaire se sont installé sur l'estrade afin de faire une reprise de 24K Magic de Bruno Mars, ce qui a enchanté les autres personnes qui ont défilés les uns derrière les autres. Et bien que je ne repère pas mon frère ainsi que ses amis d'un premier abord, je finis par regarder dans toute la pièce où il se trouve lorsque la chanson 7 years Old se fait entendre. Lorsque je le vie enfin, avec Derek juste à ses côtés, je n'ai pas pu m'approcher un seul instant, aussi, je me suis contenter d'un bref signe de main avant de reporter mon attention sur les autres chanteurs, mais ce fut sans penser que Derek allait mettre son grain de sel en chantant une chanson, parlant de l'amour de sa vie qu'il supplie de revenir.

Voulant penser à autres choses, je finis par me laisser entrainer par Connor afin de chanter Uptown Funk, une autre reprise de Bruno Mars, puis, je laisse Théo et Arthur rejoindre Connor afin d'enchainer d'autres musiques rapidement suivit par une bonne partie des clients. Mais le moment qui retient toute mon attention, c'est lorsque Aaron commence à reprendre une chanson pour sa mère. Ni une, ni deux, et constatant qu'il est encore tôt de ce côté du continent, j'appel en vidéo Iris et John, les parents des Hills.

- Ma chérie ? Lance-t-elle après avoir décroché, tout va bien ?

Ne lui laissant pas le temps de poser une nouvelle question, je tourne la caméra vers l'estrade afin qu'elle puisse voir par elle-même ses deux fils chanter Iris de Goo Goo Dolls. 

Après cette interlude, et les avoir embrasser chaleureusement, je me laisse porter par l'ambiance festive des lieux si bien que ce n'est que sur le coup des trois heures du matin que nous sortons tous du bar, un immense sourire aux lèvres bien que certains d'entre nous semblent éméchés. Me rapprochant le plus possible d'Aaron, je me rends compte, arrivée à la voiture, que j'ai oublier mon sac à main avec mon téléphone ainsi que mes papiers dedans, et avant même que quelqu'un se propose pour aller les chercher, j'opère un demi-tour, prête à récupérer mon bien.  

C'est en passant juste à côté d'une ruelle, à quelques mètres entre la voiture et le bar, d'un bruit étrange ce fait entendre. Voyant que mes amis sont déjà dans la voiture à cause du froid, je suis sur le point de partir vers le Town avant qu'une étrange respiration, presque rauque, ce fait entendre. Mais ce qui me glace le plus le sang, est la phrase qui semble provenir d'outre-tombe.

- Si tu savais depuis combien de temps j'attends ce moment ma petite, des années jours pour jours... il est temps que tu rencontre enfin ton maître. 

Voulant à tout prix partir loin de cette voix qui me donne des frissons d'horreur, je me mets à courir en direction de la route sans penser que des véhicules sont encore en train de rouler malgré l'heure tardive, aussi, je repère encore moins celle qui m'éclaire rapidement le visage, me stoppant et tendant de me protéger les yeux, ce n'est qu'au bout de quelques secondes que j'entends des bruits de freinage, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, une grande douleur au niveau des jambes se fait sentir, et avant même d'atterrir sur le sol, je sombre déjà dans l'inconscience.  

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant