Chapitre XVII : Le moment de confession

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Nazélie

Voilà quelques jours que je me sens étrange, si au départ, il ne s'agissait qu'un simple frisson dans le dos, j'en viens à me retourner lorsque je suis dans la rue, sans voir personne pourtant. Je ne sais pas, j'ai l'impression que le danger rôde, quelque part, pas loin, et je suis sa seule et unique proie, du moins, c'est ce que je pense.

Si encore je n'avais que ce sentiment d'être suivie, cela passe encore, mais depuis peu, je reçois plusieurs choses sans indication d'expéditeur, et si j'ai pensé à une erreur, voir même une mauvaise plaisanterie, cela à pris une tout autre tournure lorsque c'est devenue à, une fois de temps à autre, à tous les jours, voir même plusieurs fois au cours des vingt-quatre heure de la journée.

Je sais que je pourrais en parler à Mia ou encore à Aaron et Connor, mais je ne tiens pas à les inquiéter inutilement, si ça se trouve, tout cela n'est que la conséquence d'une imagination débordante, je me suis trop laissé faire lors de mes années au lycée, et intérieurement, j'aurais l'impression d'être de nouveau la petite fille qui a continuellement besoin d'aide, mais c'est terminé tout ça. Il est hors de question qu'ils oublient que je suis devenue forte grâce à eux, qu'ils pensent que tout ce qu'ils ont fait depuis le début était vain.

Profitant de ma pause déjeuner pour partir loin d'un sentiment stressant, je me dépêche de mettre mon manteau en prévenant mes comparses que je pars manger avec Sebastian, dans un petit restaurant rapide non loin de là.

Mettant mes écouteurs dans les oreilles, je préfère me concentrer sur autre chose que le monde qui m'entoure, ne voulant pas m'effrayer outre mesure.

Sachant par ailleurs, qu'il m'attend déjà à table, je n'ai pas besoin d'attendre dehors, à la vue de tout le monde et personne à la fois, c'est donc au pas de course que je m'y précipite, m'arrêtant pour rependre mon souffle une fois devant la porte du restaurant.

Prenant une grande inspiration, j'expire lentement tandis que je tire la porte. Aussitôt, je me mets à frissonner face au changement de température. Différentes odeurs parviennent à mes narines alors que j'avance doucement, scrutant par la même occasion les environs pour retrouver mon ami, ce que je ne tarde pas à faire tandis qu'il fait des gestes de la main à mon attention.

Une fois à sa hauteur, je me penche doucement afin de le saluer tout en retirant mon manteau que je poses au dossier de ma chaise, m'installant tranquillement face à lui, je le laisse me regarder de haut en bas avant de voir ses sourcils se froncés.

- Tu es pâle aujourd'hui lance-t-il une fois que je suis assise.

- Je l'ai toujours été Sebastian, ce n'est pas une grande nouveauté...

- Non, tu n'es bien plus que d'habitude, est-ce que tout va bien pour toi ?

Je sais qu'il a toujours été là pour moi, du moins depuis que je le connais, mais je n'ai aucune envie qu'il s'inquiète lui aussi, il a son avenir en main avec le bar où il sert et chante, sans parler de son envie de percer dans le domaine de la musique, qui serais-je si je devenais un frein à ses rêves ? Aussi, je me mets tout simplement à sourire doucement avant de lui dire que j'ai effectivement quelques problèmes ne ce moment, mais rien qui ne pourrait l'alarmer.

Profitant d'un léger silence pour changer de sujet, nous nous mettons à déjeuner, après qu'une serveuse soit venue nous demander ce que l'on aimerait comme repas. J'en profite, par ailleurs, pour lui poser des questions quant à sa musique, là-dessus, rien de nouveau mais il ne perd pas espoir de réussir à percer un jour ou l'autre, ce n'est qu'une question de patience. Et de cette qualité, Sebastian en est doté, si bien qu'il a attendu d'être arrivé au dessert pour revenir à la chance pour ce qu'il se passe et que je juge sans importance.

Après un léger soupir, je repose ma cuillère, ayant perdue l'appétit, et lui raconte tous les moments où j'ai l'impression d'être suivie jusqu'à mon lieu de travail. Voulant également être la plus sincère possible, je lui fait également part des appels mystérieux ainsi que les colis que je reçois tous les jours, sans aucun expéditeur.

- Attend, tu vas me dire qu'un psychopathe en a après toi ?

- J'aurais plutôt dit un pervers narcissique mais cela se maintien

- Qu'est-ce que tu comptes faire ? Prévenir la police ? Mia et les autres ne peuvent pas t'aider ?

- Pour leurs dire quoi ? La police va sûrement classer ça sans suite car non seulement je n'ai aucune preuve mais rien qui pourrait indiquer le responsable, et pour les autres ils ont également leurs vies, je ne vais pas leurs demander de mettre tout ça sur pause rien que pour moi !

Poussant un nouveau soupir, je lui indique également ce si cela se trouve je suis tout simplement parano dû à un manque de sommeil, une sorte de cercle vicieux qui ne pourra pas en finir.

Une fois le repas terminé et avoir mit un terme à cette discussion, je n'insiste pas lorsqu'il m'annonce vouloir me raccompagner jusqu'à mon lieu de travail, je repère notamment la lueur de tristesse dans ses yeux, comme s'il s'en voudrait énormément si quelque chose m'arrivant dans les prochaines minutes.

Ce n'est qu'une fois à destination que je le vois sortir son téléphone et rédiger un sms rapidement.

- A qui tu envoies un message comme ça ? Demandé-je en fronçant les sourcils

- A ton frère

Voyant mon air surpris, Sebastian se met à soupirer en fermant brièvement les yeux avant de plonger son regard chocolat dans le mien. M'indiquant qu'il n'allait pas lâcher l'affaire sur ce sujet, il me dit tout simplement qu'il tient absolument à le mettre au courant, même si notre relation est encore un peu en froid.

- Tu crois qu'il te répondra ? Lancé-je en tenant fermement mon sac contre mon épaule.

- J'en sais rien honnêtement, mais je compte bien aller le voir si ce n'est pas le cas. 

J'ai enfin réussi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant