CHAPITRE 11

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ATMOSPHÈRE : "To my younger self, Britton" 

Susan fut la première à prendre la parole. Tête haute, elle surplombait toute la salle de sa prestance. Alternant entre les mouvements de va-et-vient durant son discours, s'arrêtant et donnant plus de voix juste quand il le fallait.

Cette femme pourrait être avocate.

— Comme vous le savez, Manhattan est mal en point. Une guerre se profile dans nos rues et nous devons nous y préparer.

Je fronce les sourcils. Je ne voyais pas en quoi cela nous concernait ni pourquoi ce discours m'avait l'air beaucoup plus important qu'il n'aurait dû l'être.

— La spécialisation lettres est le début de tout. Pour ceux qui voudraient changer le monde, manipuler comme bon vous semble et contrôler les esprits à votre guise. C'est ici que tout commence. Vous serez les négociateurs de notre cartel.

Je rêve ou elle a dit cartel ? Nan, elle a dit cartel. Putain.

— Lors de missions difficiles, c'est sur vous que tout repose. Vous pouvez éviter la guerre ou bien la déclarer. La parole sera votre alliée. Vous n'aimez peut-être pas la violence, tout comme moi et c'est parfait.

— Grâce à vous, des batailles pourront être évitées, des compromis seront trouvés et vous serez d'une aide précieuse pour vos coéquipiers. Le point de départ de tout, ce sera vous. Je vous souhaite d'ores et déjà la bienvenue.

Mes mains devenaient moites tandis que mon cœur commençait à s'emballer. Je compris bien trop tard dans quoi je venais d'être embarquée.

Je pris appui sur une chaise devant moi, essayant tant bien que mal de garder contenance. Maintenir le contact visuel devenait difficile. Je n'avais qu'une seule envie ; fuir.

Je relevai les yeux vers Konor, j'avais besoin de quelqu'un que je connaissais, d'avoir quelque chose à quoi me raccrocher pour garder les pieds sur terre. J'avais besoin qu'il me dise que tout cela n'était qu'une comédie, mais il n'en fit rien. Il me regardai simplement, se mettant à mimer trois grandes inspirations. Je ne sais pas pourquoi, ce mouvement m'était familier.

J'hochai la tête doucement, fixant à présent le vide devant moi. Je me mis à compter dans ma tête tout en inspirant de grandes bouffées d'oxygène. Je devais garder le contrôle, je ne pouvais pas me montrer faible. Pas ici, pas maintenant.

Jacob et Nikolai se levèrent à leur tour pour prendre place. Sans plus attendre, je vis Jacob sortir une arme de nulle part, la pointer vers le plafond et tirer comme s'il avait fait ça toute sa vie. Je sursautai, retenant un cri de stupeur, m'agrippant plus fermement à ma chaise, à deux doigts de la casser en deux tandis que mon cœur était sur le point d'exploser. Visiblement, j'étais la seule surprise de son geste.

Étaient-ils tous au courant ?

— Ça, c'est ce qui se passera si vous faites bien votre boulot. La catégorie mécanique est le pilier de toutes missions bien réussies. Les sportifs comptent sur vous. Si vous n'êtes pas à l'aise avec ceci, ce n'est pas la peine de rejoindre mon cours.

Il rangea son arme dans son étui avant de reprendre :

— Vos mains seront votre principal outil, loin de vous les champs de bataille, vous resterez ici, assurant la fonctionnalité des armes.

— Considérez-vous donc comme les « Weapons'Doctor ». Si vous avez les tripes bien accrochées alors je vous souhaite la bienvenue dans mon cours.

J'étais en train d'étouffer. Mon souffle s'accéléra et j'avais des sueurs froides. Je ne contrôlais plus rien. Dans quel merdier m'avait foutu James ?! Ces soit disant salles de classe cachaient en fait une tout autre chose. C'était une couverture.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant