CHAPITRE 23

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ATMOSPHÈRE: « The beautiful damned, G-eazy » 

Je ne savais pas depuis combien de temps nous dansions ni combien de bouteilles de bière j'avais vidées. De toute manière, ma tête n'était plus en état de les compter. L'alcool avait un effet anesthésiant sur moi. Mon corps suivait nonchalamment la musique, laissant mon cerveau respirer l'espace d'un instant. Je ne pensais plus à rien et, bordel, ce que ça faisait du bien.

Mes vêtements, trempés de sueur, me collaient à la peau. J'enlevai mon haut sans trop réfléchir, le lançant sur Jen plus loin. L'alcool m'enlevant toute pudeur, je n'étais plus qu'en fine brassière en train de me déhancher sur le rythme de la musique.

Jen qui me suivit dans ma lancée en enlevant son haut me fit exploser de rire. Je lui fis un clin d'œil complice, voulant m'avancer vers elle quand une voix au loin m'arrêta :

— BLAKE !

Je sursautai me retournant et, manquant de tombée, je relevai les yeux vers cette voix bien trop familière à mon goût. Il était là, lui aussi. Adossé à un arbre, les bras croisés et le regard fixé sur moi. Il avait la mâchoire serrée, comme le soir où il m'avait virée de sa voiture. Le même regard froid, la même posture.

Me faisait-il réellement cette scène juste parce que j'avais enlevé mon haut ?

Je soupire, serrant les dents à mon tour.

Il n'était pas venu une seule fois en un mois, il avait simplement disparu comme il savait si bien le faire après m'avoir annoncé que lui aussi m'avait toujours menti et c'est maintenant qu'il revenait? Sa poupée lui manquait-elle ?

J'affonnai la bière que je tenais en main avant de m'avancer vers lui bien décidée à l'affronter cette fois-ci.

Je commençais à en avoir marre de toujours me faire avoir, baisser ma garde, le laisser faire ce qu'il voulait de moi sous prétexte que nous avions un passif en commun.

Konor apparut devant moi, me retenant par le bras.

— C'est pas le moment, Lara.

— Ah bon ? demandais-je, d'un air faussement étonné.

— Pas ici.

J'haussai les sourcils, retirant mon bras.

— T'es qui pour me faire la morale ?

Moi qui ne voulais pas ruiner la soirée, l'alcool avais pris le dessus, laissant sortir de ma bouche des mots tranchants.

Il se recula d'un pas, le regard triste. Au fond, je savais que ce n'était pas de sa faute, mais j'aurai aimé qu'il refuse cette mission, qu'il soit à mes côtés lorsque j'en avait le plus besoin.

J'ouvris la bouche pour parler, m'excuser, mais les mots ne sortaient pas. Je me sentais ridicule. Ridicule d'agir de la sorte, d'être aussi impulsive et irréfléchie. J'avais tellement peur de l'abandon que je m'imaginais toujours le pire sans penser qu'il y aurait peut-être une autre explication. Je baissai les yeux, honteuse.

Il voulut me prendre la main, mais je me reculai une nouvelle fois.

— Je...Désolé, Konor.

Je lui souris faussement avant de tourner les talons et de rejoindre la foule. J'attrapai un shoot posé sur un tronc d'arbre et le but cul sec. Je voulais arrêter de penser.

Je n'avais fait que ça durant un mois entier, toujours occupée à me poser des questions, m'imaginer les pires scénarios et faire un film de mon futur chaotique. Je voulais simplement oublier, avoir un moment de calme et profiter.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant