CHAPITRE 31

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ATMOSPHÈRE : « Daylight, David Kushner» ♪ 

À moitié consciente, j'entendis une voix lointaine répéter mon nom à plusieurs reprises. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais inconsciente ni si notre plan avait échoué. Tout ce que je savais, c'est que ma poitrine me faisait atrocement mal.

J'essayai d'ouvrir les yeux, mais j'étais bien trop faible que pour y parvenir.

— Lara, regarde-moi. Regarde-moi, c'est moi, c'est James.

Je secouai la tête, gémissant, certaine que j'étais en train de rêver. Certaine que si c'était bel et bien vrai, il l'avait abandonnée. Ils se détestaient profondément, il n'aurait pas risqué sa vie pour lui.

— Lara , regarde-moi je suis là.

— C'est pas avec tes paroles à la con que ça va aller.

Il était là...C'était sa voix...Il n'était pas mort. À cette simple phrase, les images de lui baignant dans son propre sang s'effacèrent.

— T...Trash...? tentai-je d'articuler.

Je clignai des paupières à plusieurs reprises, essayant de reprendre conscience doucement. Quand je relevai la tête, je vis James accroupi devant moi et Trasher derrière les mains dans les poches. Il était vivant et je ne sais pas pourquoi je me suis sentie apaisée à ce constat.

Sa mort m'aurait épargné bien des souffrances, pourtant, une part de moi-même le voulait en vie pour je ne sais quelles raisons morbides. Je devrais le haïr, le craindre et, pourtant, c'était sa voix à lui qui m'avait ramené à la réalité.

— C'est moi, dit-il simplement.

Deux petits mots et pourtant c'était comme si mon cœur battait à nouveau. Je respirai enfin l'air entrant dans mes poumons.

— C'est toi qui as tiré ? demandais-je en me redressant.

Je le vis serrer les dents et acquiescer doucement.

— Cet abruti a tiré dès qu'il a vu Enzo poser une main sur toi.

— La ferme, pauvre cruche.

— T'as failli tout faire foirer avec ta putain de possessivité, je vais pas me la fermer merde ! À deux doigts on y passait tous, avec tes conneries!

Je le vis vouloir se relever pour attraper ma meilleure amie par le col, mais je lui agrippai le bras.

— Stop...J'ai eu ma dose pour aujourd'hui, s'il te plait.

Il tourna la tête vers moi, son poing toujours serré.

— Tu commences à me casser royalement les...

— Je sais, le coupai-je.

Il soupira, s'avançant tandis que James reculait en nous observant comme s'il avait vu un fantôme. Il me porta en princesse avant d'avancer vers la sortie ce qui manqua de me faire m'évanouir à nouveau. Il avait pour habitude de m'étrangler, me soulever dans ses bras était une chose à laquelle je n'étais pas habituée.

— On rentre.

Ce n'était pas le moment de vouloir jouer les rebelles. Je n'étais clairement pas en état de marcher. Le principal était qu'il était là, ils étaient tous là et en vie.

Je laissai ma tête retombée sur son torse, enroulant mes bras autour de lui. Ce n'est que quand la mort vous rejoint que vous vous rendez-compte à quel point les personnes que vous croyiez détester compte pour vous.

Il grimpa sur sa moto, me gardant contre lui. Il fit gronder le moteur avant de placer l'un de ses bras autour de moi.

— Enlève-moi cette veste t'empeste l'odeur de cet enculé.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant