CHAPITRE 55

76 3 1
                                    


ATMOSPHÈRE : « Blasphemy, bring me the horizon »  

J'étais partie. J'avais pris les clefs, j'avais ouvert la porte et j'étais partie sans états d'âme.

J'avais eu l'idée de prévenir la police, mais au fond de moi, je savais que s'il avait pu faire tout ça c'est qu'il tenait certainement dans sa poche des hauts placés à l'état. De plus, ça me ralentirait et ma colère était bien trop grande que pour faire un arrêt supplémentaire.

Je voulais le voir, je voulais voir les traits de son visage se raidir lorsqu'il comprendrait que j'avais tout découvert. Je voulais voir le désespoir dans ses yeux, le mettre à genoux et lui tirer une balle entre les deux yeux.

Ma vraie mère était morte à cause de lui et il avait délibérément tué la deuxième. Il avait ordonné à son chien de garde de tuer Enzo pour être certain que je ne découvre rien sans se douter une seule seconde que mon frère était malin. Lui aussi avait toujours un coup d'avance.

Je ne pensais pas pouvoir être encore plus brisée, mais il avait réussi. Il avait créé ma vie de toute pièce comme si j'étais son putain de cobaye. Il avait prévu chaque rencontres, chaque détails. Il avait tout manigancé du début à la fin. Si je ne me souvenais de rien, c'était à cause de cette foutue drogue qu'il m'avait injecté depuis la naissance.

Il avait délibérément effacé les premières années de ma vie et j'allais le lui faire payer.

Il m'avait fait entrer ici, m'avait formée et droguée comme tous les autres. Je ne pouvais le remercier que d'une seule chose ; m'avoir rendue plus forte. Et il allait le voir aujourd'hui.

L'arme de guerre qu'il avait voulu créer pour son propre plan allait se retourner contre lui. Je ne serai jamais un de ses robots obéissant à tous ses ordres, jamais.

L'élève venait de dépasser le maitre.

J'arrivai à vive allure dans l'allée et la grille étant déjà ouverte me permit de pénétrer directement à l'intérieur sans devoir me présenter aux gardes. Ils ne m'auraient jamais laissé entrer dans cet état et je voulais entrer sans gaspiller mes forces. Ce n'était pas eux que je combattais mais lui, l'enfer en personne.

Je gare la moto non loin de l'entrée avant d'attraper mon arme et de m'avancer d'un pas assurer vers l'entrée.

— C'est maintenant que tout se finit, murmurai-je.

J'enlevai le cran de sûreté, chargeant le révolver avant de pénétrer dans l'institut. Quiconque se mettrait en travers de mon chemin allait le payer de sa vie. J'étais sans pitié parce que, dans ma vie, personne n'en avait jamais eu pour moi.

Je grimpai les marches, ouvrant la grande porte donnant sur le hall d'entrée. Il n'y avait personne, aucuns élèves, aucun gardes. Seul le silence enveloppait le manoir. L'endroit était désert, vide de toute vie humaine. Mais je savais qu'il était là, je savais qu'il attendait cette confrontation.

— ALARIC ! hurlai-je tout en me déplaçant à travers les pièces.

Alors que je m'apprêtai à monter les escaliers jusqu'à son bureau, des pas se firent entendre derrière moi. Puis, le cliquetis d'une arme retentit, signe que le cran de sureté venait d'être enlevé.

Je me retournai doucement pour faire face à la menace. Il était là, je savais que c'était lui. Il avait dû attendre mon retour toute la journée. Certainement informé par ses fidèles guerriers. Il avait toujours eu une longueur d'avance sur tout, mais pas cette fois. Il ne se doutait pas que je voulais sa mort ni que j'étais capable de tirer. Pour lui j'étais toujours la petite Lara fragile et insouciante. Le fait qu'il me sous-estime me donnait l'avantage. Même lui était incapable de suivre ses propres conseils au combat.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant