CHAPITRE 13

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ATMOSPHÈRE : « Last night, Aurora View » 

Malgré mon esprit apaisé par la présence de Lou, je n'avais pas dormi de la nuit. Premièrement parce que la peur que Lilith me rejoigne et que je perde le contrôle avec ma colocataire à côté me faisait vraiment flipper, mais aussi parce que toutes les informations accumulées pendant la journée se bousculaient dans ma tête.

Non seulement ma haine envers James avait doublé cette nuit, mais également ma haine envers tous ceux qui m'avaient fait du mal.

J'avais désormais une envie de vengeance à assouvir. Ils avaient ruiné ma vie, j'allais leur prouver que j'étais une survivante. J'allais continuer à me battre, et ce jusqu'à mon dernier souffle. J'étais bloquée ici alors autant en profiter.

Il n'était pas encore cinq heures que je m'étais déjà douchée et habillée de ma nouvelle tenue posée sur la table de nuit. Celle d'hier avait été remplacée par celle des sportifs, mon écusson attaché en haut de la veste.

C'est donc ça, ma nouvelle famille...

M'attachant les cheveux, je regardais la lune éclairée le grand et long chemin devant l'institut avec le doux bruit des ronflements de Lou à côté. Même si les barreaux me cachaient la vue, je pouvais apercevoir un parcours d'obstacle un peu plus loin.

Je n'étais pas du genre sportive ni même matinal à la base, mais c'était une nouvelle vie qui commençait et, vu l'état de mon corps, je me devais de prendre un peu d'avance. Le froid de l'hiver qui approche à grand pas me permettra de me réveiller de ma nuit plutôt mouvementée.

J'enlevai l'écharpe de mon bras et descendis les escaliers quatre à quatre avant de prendre une paire d'écouteurs qui trainait. Je n'avais plus de téléphone, mais j'avais piqué celui de Lou en partant.

Quand je me redressai j'heurtai le corps de Sébastian devant moi.

— Miss Blake, matinale à ce que je vois ?

— Oh, pardon, je ne vous avais pas vu.

— Ne vous en faites pas, c'est moi qui devrais m'excuser au vu de votre mine déconfite.

Je baissai les yeux, il avait raison.

— Ne faites pas cette tête, je suis sûr que tout ira bien pour vous.

— Je n'en suis pas si certaine, moi...

— Croyez en vous, personne ne le fera à votre place

— Vous, vous le faites.

Un petit sourire se forma sur son visage.

— En effet, prenez donc exemple.

Je souris en retour et il me fit un petit clin d'œil avant de s'en aller, me laissant continuer mon chemin.

Désormais plus proche, j'aperçus des têtes que je ne connaissais pas, ce qui me rassurait.

En revanche, voir que d'autre que moi s'entrainaient eux aussi à cette heure me décontenançait quelque peu. Visiblement ils prenait cette histoire de guerre de cartels très au sérieux. Ceci dit, je n'avais vraiment pas envie de me ridiculiser devant Jen, ni même de croiser Trasher pour qu'il me mette la tête la première sur le béton alors autant faire ça avec des inconnu.

Sébastian avait raison, je devais croire en moi.

Je me positionnai sur la ligne de départ, ignorant les regards qui s'étaient posés sur moi et pris une grande inspiration.

La musique « Light'em up » de Robin résonnait dans mes écouteurs qui tournaient à plein régime.

Au moins, avec les tympans défoncés, je ne risquais pas d'entendre les moqueries à l'arrière.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant