CHAPITRE 15

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ATMOSPHÈRE : " Bells in Santa fe, Halsey" ♪

Alors que les larmes coulaient à flots et que mes phalanges se déchaînaient sur le mur face à moi, j'hurlais à tout rompre. Je venais de perdre le contrôle, il m'avait fait perdre le contrôle.

— Lara ! Mon Dieu, qu'est-ce que tu fais ?!

La voix de Lou m'arrêta immédiatement, je venais de montrer cette scène à celle qui se rapprochait le plus de ma petite sœur. Je venais de lui montrer à quel point je pouvais être toxique.

Imbécile, t'es une imbécile.

— Tout va bien...murmurais-je à bout de souffle.

— Bien sûr, tout va bien dans le meilleur des mondes ! Arrête de mentir, pas à moi.

La sonnerie retentit, signe que les cours allaient commencer. Lou s'approcha de moi, voulant examiner ma main, mais je la repoussai brusquement essuyant mes larmes du revers de la main. Je ne voulais pas être soignée, je ne voulais pas guérir. J'avais besoin de ces plaies, besoin de voir chaque jour à travers le miroir ces cicatrices pour ne pas oublier. Je ne voulais pas oublier.

— Non, dis-je simplement en tournant les talons.

Elle me regarda, les yeux écarquillés. Mon cœur se serrai à la vue de sa mine triste, mais je passai la porte en lui tournant le dos. Je ne pouvais pas être faible, pas maintenant.

Je ne pouvais pas lui montrer cette part de moi-même. Sinon, elle aussi allait m'abandonner.

J'avais visiblement sous-estimé sa ténacité vu qu'elle me suivit en courant à travers les escaliers.

— Lara Blake, vous allez m'expliquer ce qui ne va pas !

Je m'arrêtai net. Sa voix qui se voulait autoritaire me fit rire l'espace d'un instant. Elle s'approcha de moi en faisant sa moue habituelle quand elle essayait de m'extirper des informations. Satanée manipulatrice, elle savait que ça marchait à chaque fois.

— Je te déteste, Lou, tu sais ça ?

Elle me sourit de toutes ses dents et me sauta au cou, accrochant ses deux bras autour de ma nuque pour me serrer en une étreinte réconfortante.

Je lui expliquai en vitesse la situation lui épargnant le plus de détails possible, tout en continuant de descendre les escaliers pour rejoindre mon cours. Elle était dans une rage que je n'avais encore jamais vue chez elle alors qu'elle ne connaissait qu'une infime partie de l'histoire. De sa bouche habituellement chaste en sortaient toute sorte d'obscénités concernant James.

— Prochaine fois, démonte-le-lui, pas ta main.

Je pouffai de rire.

— Merci d'être comme tu es, Lou.

Elle me regarda d'un air désolé et me serra une dernière fois dans ses bras avant de rejoindre sa classe. Je la regardai s'éloigner, me demandant comment j'aurais pu survivre ici sans elle. Cette fille était ma bouée de secours. Elle arrivait à me maintenir la tête hors de l'eau lorsque je coulais.

Je voulais la protéger, la pensant fragile, mais, au final elle était bien plus forte que je ne l'avais jamais été.

Je pris une longue inspiration avant de passer la porte d'entrée. Marchant jusqu'au terrain, j'avais l'impression d'être dans le couloir de la mort. Comme si, au bout de ce chemin, j'allais à nouveau rencontrer le diable en personne. J'allais le voir de nouveau, lui et mon passé qui s'y rattachait.

Comme je m'y attendais, ils étaient là.

Ils discutaient à voix basse, regardant l'horizon comme s'ils cherchaient quelque chose, quelqu'un.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant