CHAPITRE 46

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ATMOSPHÈRE: « Young and beautiful, Lana del rey »

La musique battait son plein et résonnait à travers les murs de notre loge. Comme me l'avait dit Enzo, un homme était venu me chercher. Il m'avait attaché les mains et bandé les yeux.

Désormais plongées dans l'obscurité la plus totale, nous allions faire notre entrée sur scène. La fin de la musique approchant, les autres filles commencèrent à s'affoler. Les chuchotements paniqués emplissaient la pièce suivis de près par leurs pleurs et leurs supplications. Je me sentais comme une intruse. J'étais ici de mon plein gré avec l'assurance d'en ressortir pendant qu'elles étaient piégées dans un cercle vicieux.

Sans le vouloir, elles avaient pénétré dans un monde bien trop sombre et violent pour elles. À vrai dire, sur ce point, je leur ressemblais. Mon père avait décidé de me manipuler, de contrôler ma vie sur tous les points m'enlevant mon libre arbitre. M'enlevant la vérité.

Soudain, je sentis une main se presser derrière mon dos, m'incitant à me lever.

— On m'a ordonné de ne pas te tuer, mais je peux m'amuser.

Bien, le ton de la soirée était donné.

Il me fit avancer avant de m'asseoir à nouveau. Le fauteuil était différent.

Au toucher, je pouvais sentir du velours, quant à l'odeur de cigarette qui emplissait la pièce, elle m'indiquait que nous étions arrivés sur scène.

L'homme me lâcha enfin, ses pas s'éloignant à travers le silence désormais pesant dans la salle. Seuls quelques chuchotements se faisaient entendre ainsi que les gémissements des autres filles. De ce que j'avais pu constater, nous étions cinq, six avec moi.

Pendant que l'homme prit la parole au micro, présentant toutes les captives présentes, je ne pus m'empêcher de penser à Enzo. À l'heure qu'il est, il devait être arrivé à l'institut. Même si une personne normale espèrerait qu'il soit mort à cet instant, au fond de moi je priais pour que tout se passe bien. Je ne savais pas pourquoi, mais, à force de vivre avec lui, sa parole avait un sens. Il avait promis de venir me chercher et je le croyais. Seulement, pour ça, il fallait que son cœur batte encore.

Dans la voiture, j'avais passé la quasi-totalité du chemin à tout réexpliquer à Sébastian. En plus d'être un major d'homme, c'était un tueur à gages hors pair alors j'espérais qu'il le garde en vie.

— Et la dernière, mais pas des moindres, Rosalie Blake !

Je me raidis sur ma chaise en entendant mon nom de substitution. Même si l'allusion qu'avait faite Enzo me fit rire légèrement vu qu'il connaissait mon vrai nom désormais, j'en avais presque oublié le but de cette soirée. L'idée qu'un porc s'empare de moi à nouveau me foutait la chair de poule.

Je ne voyais rien, mais les chuchotements se faisaient plus fort.

De ma place, je pouvais entendre ces chiens expliquer en détail ce qu'ils aimeraient faire à ces filles et, à moi. Ça m'en donnait la gerbe tellement c'était dégoûtant.

Soudain, une main m'agrippa les cheveux me tirant la tête en arrière. Je gémis, crispant les yeux tandis que mon bandage sur les yeux se fit enlever brutalement. Le spot rouge s'écrasant en plein dans ma figure me fit presque brûler la rétine tandis que l'homme qui se tenait derrière moi souriait de toutes ses dents. Il est content l'enculé hein.

Je grognai lorsqu'il me relâcha enfin, regardant la salle en essayant de dissimuler les personnes assises. Si je ne finissais pas aveugle, c'était un vrai miracle.

— Celle-ci est une coriace. Son ancien possesseur là d'ailleurs classé parmi ses filles les plus rebelles.

Je regardai l'homme s'approcher à nouveau, lui crachant au visage une fois qu'il fut assez proche.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant