CHAPITRE 53

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ATMOSPHÈRE: « Endgame, Klergy »

James.

Quand je l'avais vue partir avec Trasher sans pouvoir la retenir, lui expliquer, j'avais senti mon cœur se serrer. J'avais dû lui mentir, parce qu'Alaric m'y obligeait, il ne l'aurait pas permis. M'attacher à elle était une erreur. Je n'aurais jamais dû. Mais comme on le dit si bien, le cœur a ses raisons que la raison ignore.

Huit ans, huit ans qu'Alaric l'avait fait entrer dans ma vie. Huit ans que je lui mentais. Je n'aurais jamais dû accepter cette mission. Je me pensais capable d'assumer ce rôle, le rôle du méchant. Et à vrai dire, je pense que j'ai dû me surestimer.

Le plan de base était simple, je devais lui enlevé tout ce qu'elle possédait pour la mettre sur notre chemin. Il suffisait que je l'amadoue pour avoir sa confiance et que je la laisse entre les mains d'Alaric. J'avais foiré la dernière partie du plan dès l'instant où j'avais compris que mes sentiments allaient bien au-delà du simple second et de sa captive.

Je pensais l'avoir compris, quand elle était arrivée ici, quand je l'avais vue changée, grandir et évoluer sans moi à ses côtés. Mais en fait, je l'avais aimé bien avant cela. Je l'avais aimé dès l'instant où j'avais attrapé sa main.

J'avais su que je l'aimais dès l'instant où j'étais prêt à risquer ma propre vie pour sauver la sienne.

Hier soir, lorsqu'elle avait découvert l'une des vérités que je devais lui cacher, je ne pouvais pas lui mentir. Pourtant, quand elle m'a demandé si je l'aimais, je l'avais fait.

Je devais ma vie à Alaric, et avant aujourd'hui, je pensais qu'il était comme mon père. Qu'il devait passer avant tout, que la cause devait passer avant tout. Mais désormais, le doute m'avait envahi. Je n'avais jamais vraiment réalisé à quel point je pouvais être monstrueux, justifiant toujours mes actes par ma loyauté que je devais à Alaric ou bien à mon trouble sauf que l'atterrissage venait d'être fait. Il était intense et douloureux.

J'aurais dû la prendre dans mes bras, lui dire que mes sentiments envers elle étaient vrais. Que j'étais suis fou amoureux d'elle depuis plus de deux ans. Qu'elle hantait mes nuits, mes pensées, mais mentir était plus simple comme toujours. Qui plus est, jamais elle ne réussirait à me pardonner ce que j'ai fait. Jamais.

Quand j'étais suis monté dans la voiture pour aller la chercher. Même si je m'étais fait les divers scénario en boucle dans ma tête, je ne m'attendais pas à la retrouvée nue dans les bras de mon pire ennemis et encore moins de lui balancé toutes ses vérités affreuse en plaine face.

Mais lorsque je l'avais vue-là, allongé et si paisible dans les bras d'un monstre. Une colère que je n'avais encore jamais ressentie m'avait rejoint. Je ne contrôlait plus rien, elle me faisait perdre pied. Je venais de sauter dans le vide, sans filet et je l'avais perdue.

Je l'avais blessée. Je le savais, j'avais vu la lueur dans ses yeux s'éteindre pour laisser place aux larmes. Je l'avais brisé encore un peu plus. Je savais qu'elle me détestait, que toutes ses vérités que je venais de lui balancer l'avaient détruite, mais ce sentiment allait bien au-delà à présent. Je l'avais perdue et cette énième vérité me faisait un mal de chien.

La dernière de mes crises de colère remontait à cette fois, ou je l'avais laissée sur le bord de la route. Aujourd'hui, j'avais une fois de plus laissé les émotions l'emporter. Alaric risquerait de me tuer pour avoir divulgué ces informations, mais je m'en foutais.

— Qu'est-ce que tu as fait de moi...,murmurai-je.

Cette fille m'avait rendu vivant comme je ne l'avais jamais été. Je m'étais suis perdu dans ses beaux yeux bleus et j'avais plongé un peu trop profondément. Désormais, la perdre revenait aussi à me tuer de l'intérieur.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant