CHAPITRE 16

134 7 1
                                    

ATMOSPHÈRE: " Jumpsuit, Twenty one pilot" 

La lumière tamisée dans la pièce me fit comprendre que j'avais dormi plus qu'il ne fallait. J'ouvris doucement les yeux, plaçant une main sur mon crâne qui me faisait atrocement mal.

Sale enfoiré.

J'aperçus soudain une grosse masse assise à mes pieds. Ne pouvant pas encore deviner qui cela pouvait être, j'étais déjà en train de m'imaginer qu'il était revenu pour me tuer dans mon sommeil.

Ni une ni deux, je me recula brusquement jusqu'à la tête de lit, agrippant mon couteau toujours posé sous mon coussin avant de le pointer vers lui.

— DÉGAGE ! hurlais-je paniquée.

— C'est moi, Lara.

Cette voix...Celle que je n'avais plus entendue depuis si longtemps. J'avais l'impression d'être retournée plusieurs mois en arrière, lorsqu'il m'attendait, là aussi, assis aux pieds de mon lit.

Après avoir cligné des yeux plusieurs fois, je le vis enfin.

Il était-là, il était vraiment là. Par réflexe, je me pinçai le bras et, pour la première fois, il n'avait pas disparu. James se tenait là, immobile, devant, moi et sans crier gare, mes larmes me montèrent aux yeux.

— T'es réel... murmurais-je, les larmes dégoulinant le long de ma joue encore enflée.

Je ne bougeai pas d'un pouce, le regardant fixement, totalement incapable de faire un seul geste. Il s'approcha lentement, appuyant sa paume sur mon poignet afin de me faire baisser mon arme.

Sa main remonta lentement jusqu'à ma joue, essuyant du bout des doigts les larmes qui venaient de coulées. Je reculai la tête par réflexe. Il allait recommencer, il allait me frapper à nouveau.

Mon corps tout entier frissonnait à cette pensée. Il avait attrapé ma main, il m'avait fait une promesse et avait tout brisé le jour suivant. Il m'avait lâchement abandonnée, vendant mon âme au diable dès lors qu'il avait décidé de m'amener ici.

Je le déteste. Je te déteste.

— Ne me touche pas.

— Lara, je...

— Non ! le coupais-je. Tu t'es barré comme un putain de fugitif ! Tu m'as laissée seule dans cette voiture ! Tu m'as livré au diable en personne sans aucun remords ! TU T'ES BARRÉ JAMES ! Je t'interdis de revenir dans ma vie comme si de rien n'était! Tu es mort à mes yeux, James. Dégage de ma chambre, je ne veux rien entendre.

C'est à ce moment-là, quand les mots ont dépassé ma pensée que j'ai vraiment compris. Il avait réussi à me briser. Je m'étais habituée à sa présence, son parfum, sa protection. Il m'avait juré qu'il ne me lâcherait jamais, il m'avait menti, blessée.

Je détournai le regard, sentant que je pouvais craquer à tout moment. Sa mâchoire quant à elle se serra sous le poids de mes mots.

— Je n'avais pas le choix...

C'en était trop. Ma main partit à toute vitesse s'écraser sur sa joue, laissant un bruit sourd s'abattre dans la pièce.

— On a toujours le choix.

Je me levai mais mon geste fut bien trop brusque pour mon corps venant à peine de se remettre du coup de crosse de Trasher. Je manquai de tomber quand ses bras me rattrapèrent contre lui.

Couchée sur lui, comme une impression de déjà vu, mon cœur se brisa à nouveau pendant que ses mains tenant ma taille fermement me brûlaient la peau, laissant un goût amer dans ma bouche. Je ne pouvais pas le nier, même si j'avais tenté d'oublier mon passé, il était profondément ancré en moi, dans ma peau.

LA VERITÉ MENT. ( Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant