Prison Heart

Chapitre 1

Coucou
Merci à @--Lucile-- pour le cover!
♥️♥️♥️
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Bam!
Le bruit de la lourde porte métallique de la prison de haute sécurité me fait sursauter, comme à chaque fois que je franchis le sas.

— C'est le toubib, on laisse passer!

Je salue les gardes comme à chaque fois. J'entends ça tous les matins depuis un an. Je suis médecin dans une prison de haute sécurité. Je travaille dans l'unité de soins, je m'occupe d'une vingtaine de patients par jour.
Ce matin, je vérifie l'insuline d'un de mes patients, 2,50 grammes, sa glycémie est trop élevée. Je me saisis d'une piqûre d'insuline et le laisse à l'infirmerie. Sa collation sera servie dans quelques minutes, je contrôlerai sa glycémie vingt minutes après. Je regarde la suite de mes urgences, encore une blessure à l'arme blanche, les couteaux sont pourtant interdits dans cette unité carcérale. Je vérifie la blessure, il sera suivi jusqu'à cicatrisation totale de la blessure. Je me rends vers mon autre patient, il est nouveau. Je ne l'avais jamais rencontré, Lorenzo Gianni, trente ans, condamné pour association de malfaiteurs.

J'entre dans la chambre, il est allongé, un livre à la main de Baudelaire. Il lit de la littérature française. Il referme son livre et me fixe.

Je l'analyse, grand brun, yeux gris, coupe de cheveux très moderne. Il a plusieurs tatouages, qui doivent être en lien avec son appartenance à une des mafias italiennes la plus influente des Etats-Unis. Il sort dans huit mois.

— La blouse xxl et les barrettes papillons roses, c'est pour faire fuir les détenus?

Je me regarde et m'avance pour lui prendre la tension, mes mains tremblent. Je n'arrive pas à lui enfiler le tensiomètre. Je le vois sourire, se saisir du tensiomètre et l'enfiler.

— Merci.
— Premier jour princesse?
— Docteur Anders. Et non, je suis juste distraite aujourd'hui.

Je le suis toujours, je suis maladroite. Sa tension est normale, il se plaint de douleurs à la poitrine. Je préconise un électrocardiogramme et une échographie cardiaque. Les examens se font dans cette unité par un cardiologue qui vient une fois toutes les deux semaines. Il sera là dans trois jours.  Je le laisse à la reprise de sa lecture.

Ma journée se passe sans encombre. Il n'y a pas de blessures graves, je soigne les petits maux du quotidien de détenus singuliers.

Je m'occupe de la paperasse, et de la visite des quinze patients qui sont hospitalisés. Nous sommes deux docteurs et trois infirmiers. Nous sommes vite dépassés, quand il y a des blessures graves. En cas de blessures importantes, nous faisons les premiers soins avant que le patient ne soit transféré vers l'hôpital le plus proche.

Ma journée se termine, je rentre rejoindre ma soeur Betty et  mon chat Kitty. Je vis avec ma soeur Betty. Mes parents se sont installés en Italie, je leur rends visite deux fois par an, ils viennent nous voir trois fois dans l'année.

Betty est devant sa série préférée, elle lève à peine les yeux en ma présence.

— Betty t'exagère avec ta série à l'eau de rose.
— Ce n'est pas ce que tu disais quand tu bavais sur l'acteur principal.
— J'ai ouvert les yeux depuis.
— Mouai, tu as juste peur de ne pas vivre une histoire d'amour semblable.
— Ça ne m'intéresse pas.
— Qui sait, un détenu te fera peut-être de l'œil.

Je lui jette un coussin, elle pouffe de rire.
Betty est décoratrice d'intérieur, elle est douée. Notre appartement ressemble à un magazine de décoration en vogue, il est moderne et au goût du jour.

Je me change, je suis de sortie avec Betty et deux copines à nous. Nous sommes très fusionnelles avec ma fausse soeur jumelle. Je suis brune, elle est blonde. J'ai les yeux verts, les siens sont bleus. Nous sommes diamétralement opposées.

Elle est née la première, je suis née trois minutes après elle. Nous passons la soirée dans un bar branché de Los-Angeles. Betty se fait draguer par tout ce qui bouge, je suis introvertie contrairement à elle.  Nous sommes totalement différentes, elle est extravertie, j'aimerais lui ressembler.