Chapitre 5

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Je suis dans un bar avec Mitch, il enchaîne les bières. Je suis effarée par la quantité d'alcool qu'il ingurgite, ses questions sont de plus en plus osées. Je tente de me soustraire à lui plusieurs fois, la situation est de plus en plus inappropriée.

— Tu aimes baiser Faith?
C'est la phrase de trop, il dépasse les limites.

— Pardon? Mitch, tu as trop bu!
— Oui et j'ai envie de te sauter.
Il rit.

La situation m'échappe totalement. Je parcours des yeux le bar, pour repérer la sortie la plus proche. Je n'aurais jamais dû accepter cette sortie, une grossière erreur. Je prétexte une envie d'aller aux toilettes, je me lève et rejoins la sortie la plus proche. Je vérifie qu'il ne m'est pas suivi, il est occupé sur son téléphone. Je m'approche de mon véhicule, quand je suis tirée vers une ruelle, c'est Mitch il m'a suivi.
Il me plaque contre le mur, il me déchire ma chemise et se jette sur mon cou. Je tremble, mon coeur bat à tout rompre, cette fois, je ne peux plus rien. Il touche mes seins, je sanglote, la situation m'échappe . Je suis incapable de bouger, mon corps est comme en état de choc par ce qui se passe. Je tente de me ressaisir, je dois tenter de le dissuader de continuer. Mes tremblements reprennent de plus belle quand il pose sa bouche sur la mienne. J'ai envie de vomir, la nausée me monte à la gorge.

— Lâche-moi Mitch! Tu es ivre.
— J'ai envie de te baiser depuis le premier jour.
— Lâche-moi!
Je crie.

Il me met la main devant ma bouche et m'immobilise. Je tente de me débattre, mais en vain. Il met sa main dans ma culotte, il étouffe un de mes cris. Je craque, mes larmes coulent. Je ferme les yeux pour ne pas voir l'horreur, j'essaye de penser à autre chose, pour ne pas sombrer. Puis, j'entends un bruit de craquement, je ne suis plus immobilisée. J'ouvre les yeux, un homme le passe à tabac. Je glisse sur le mur et je pleure. Je perds tous mes moyens, je suis vidée. Mitch est inconscient.

— Docteur princesse, vous allez bien?

Je relève mes yeux, il m'a appelé comme Lorenzo, c'est un de ses hommes. Je secoue négativement la tête, rien ne va. Cette soirée est la pire de toutes, j'aurais dû me fier à mes instincts.

— J'appelle la police et une ambulance.

Il attend et quitte la scène une fois le bruit des sirènes à proximité. Je suis amenée aux urgences. Mitch aussi, mais avec la police. Je suis vue par un médecin légiste pour constater des blessures. Je souhaite rentrer chez moi le plus rapidement possible.
La police m'accompagne au commissariat pour déposer plainte. Je décris aux policiers le déroulé de la soirée, ils prennent ma déposition et me laissent rentrer.  J'appelle Betty, elle me récupère, bouleversée par ce qui m'est arrivé.

— Faith, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. J'ai eu des pincements au cœur toute la soirée.

Je ne réponds pas, j'en suis incapable. Elle me reconduit à la maison, je vais sous la douche et je m'écroule au sol sous une eau brûlante. Je frotte pour enlever les marques de ses touchers. Ma peau est rouge vif, j'ai toujours cette sensation de ses mains sur moi. Je finis par m'arrêter. Betty est choquée par les marques rouge vif. Elle me tend une tisane pour m'aider à dormir.

Je suis dans mon lit, la scène tourne en boucle dans ma tête. Je prends mon téléphone et je compose le premier numéro qui me vient en tête.

—Docteur princesse, ça va?
— Non.
Mes larmes coulent de plus belle.

— Mon bras droit aurait dû le buter, cet enfoiré.
— Ne dites pas une chose pareille.
— Vous vous inquiétez pour un violeur?
— Non mais personne ne mérite de mourir.
— Ne pleure plus docteur princesse, je vais m'occuper de lui. Il va croupir derrière les barreaux.
— Heureusement que votre bras droit était dans les parages. Merci.
— Je veille à votre sécurité.
— Pourquoi?
— Pour que vous restiez, mon docteur.

Je souris et renifle. Je le remercie et raccroche plus apaisée. Cette conversion m'a aidé à occulter cet événement. J'ai une semaine de repos, je profite pour me reposer et reprendre des forces. Je ne l'ai pas eu au téléphone depuis. Betty a pris une semaine de congé, nous sommes parties au Spa. Ça m'a fait un bien fou, je me sens d'attaque pour reprendre mon travail.

Ce soir, je vais rencontrer Stéfano, le petit ami de ma sœur, elle l'a invité à dîner. Je suis dans la cuisine quand il sonne. Je finis et je les rejoins. Quand je franchis le seuil de la porte, je me fige, je suis troublée. Betty sent mon trouble.

— Un problème Faith?
Je reste silencieuse.

— Faith?
— Non.

C'est le bras doigt de Lorenzo qui m'a sauvé dans la ruelle.

— Faith, je te présente Stéfano. Stéfano, je te présente Faith ma soeur.

Il me tend sa main, je la saisis à contre-coeur.

— Enchantée Stéfano.
— De même.

Betty le fait assoir dans le canapé. Elle retourne à la cuisine. J'en profite pour discuter avec ce fameux Stéfano «  dans l'immobilier ».

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant