Chapitre 7

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Deux jours plus tard, je revois Lorenzo. Il entre sans livre. Je suis étonnée, il s'assoit docilement. Il commence à enlever son t-shirt, je regarde fugacement son corps, il sourit. Je l'ausculte.

— Vous avez oublié de mettre vos barrettes princesse Faith?
— Chut, ne parlez pas. J'écoute vos poumons.
Il sourit.

Je finis d'écouter ses poumons, il tousse et ça siffle légèrement, une infection. Je le mets sous antibiotique.

— Vous avez une petite infection. Je vais vous soigner.
— Bien Faith.
— Non, j'ai laissé mes barrettes à la maison.
Il sourit.

— Elles font partie de vous.
— Je m'en détache. Vous sortez dans 5 mois.
— Oui, j'ai eu une réduction de peine.
— Félicitations.
— Merci. Votre installation en Italie se passe bien?

Je relève mes yeux et arrête de taper le compte rendu. Il est au courant, il enquête sur moi.

— Comment l'avez-vous appris?
— Je sais tout.
— C'est presque effrayant.
Il rit.

— Vous m'intéressez.
— Qu'est-ce qui vous intéresse?
— Tout. Je sais même quelle est la couleur de votre string.
Je fais les grands yeux. Il rit.

— Vous adorez la lingerie Victoria's secret.

Je suis effrayée par l'ampleur de ses connaissances me concernant. Où a-t-il eu ses informations personnelles? Je ne sais pas comment prendre ses agissements, surtout venant d'un homme aussi puissant.

— Vous vous intéressez à mes petites culottes? Je pensais qu'un dangereux chef d'une mafia avait d'autres préoccupations.
Il rit.

— Je fais passer mon coeur avant mon travail.
— Travail?
Je ricane.

— Oui chacun son domaine de prédilection.
— Je ne sais rien de vous. Avez-vous étudié?
— Le commerce, dans une business school. J'ai plusieurs sociétés.
— Blanchiment d'argent?
Il rit.

— Vous avez beaucoup de préjugés, docteur princesse Faith.
— Ça fait long l'appellation.
Je souris.

— Je vais t'appeler Faith . Appelle-moi Lorenzo. Bientôt, j'espère l'entendre d'une façon plus intime.

Je relève mes yeux vers lui et le fixe intensément.
Il est sérieux, je suis perturbée par son rentre-dedans.  Il se lève et quitte mon bureau.
Je me jette en arrière sur ma chaise, nos échanges sont prenants, je suis épuisée à chaque fois qu'il quitte mon bureau. Qu'est-ce qu'il attend de moi? Pourquoi s'intéresse-t-il à un petit médecin d'une prison? Je me reconcentre sur mes patients, même si mon attention est obnubilée par Lorenzo. Il commence à s'incruster dans mon esprit, je suis confuse.

Quand j'arrive chez moi, Betty n'est pas là. Elle m'a laissé un mot, elle est partie en week-end avec Stéfano. Leur relation évolue très vite, je m'inquiète pour elle. Elle n'avait pas déserté la maison depuis des années. Elle doit être fortement attachée à lui, je suis inquiète. Je risque de la perdre, je suis attristée. Je devrais lui en parler, quitte à être poursuivi en justice.

Je commande à manger. Quand je suis seule, je n'aime pas cuisiner. Mais je touche à peine à mon dîner, je suis comme oppressée. Une douleur au coeur m'assaille quand je pense à Betty et son mafieux de petit-ami. Mon téléphone sonne, c'est mon ex, je ne décroche pas. Il insiste, je finis par décrocher.

— Allo.
— Faith. Content de t'entendre.
— Vince, tu veux quoi?
— Discuter. Ça te dit qu'on aille boire un verre?
— Non sans façon. Les quelques semaines en ta compagnie m'ont dégoûté de la gente masculine.
— Tu dramatises.
— Je dramatise? Débarquer avec une call-girl et me proposer un plan à trois est normal?
— Tu es trop coincée. Il faut expérimenter un tas de choses.
— Va les expérimenter avec une autre.

J'ai un signal d'un double appel, Lorenzo. Je me surprends à sourire, je perds la tête, je ne vois que ça. Je ne réfléchis pas, j'accepte l'appel.

J'ai un signal d'un double appel, Lorenzo. Je me surprends à sourire, je perds la tête, je ne vois que ça. Je ne réfléchis pas, j'accepte l'appel.

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant