Chapitre 52

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Ses mots me transpercent le cœur, tout n'était qu'une vulgaire comédie depuis des mois. Leurs sourires, leurs mots mielleux, tout était factice. Il ne m'a jamais accepté, il attendait dans son coin, le bon moment pour me sortir de leur vie.

— Vous n'avez pas à décider des choix de votre fils.
— Vraiment? Pourtant, je suis son père, son capo! Il aurait dû m'écouter, au lieu de mettre enceinte une idiote.

J'émets un râle de douleur.

La porte s'ouvre dans un bruit assourdissant, Lorenzo et ses hommes entrent dans la pièce. Il pose les yeux sur moi.

— Où est-il ?
En s'adressant à son père.

— En lieu sûr.

Sa mère s'écroule en larmes, je fixe cette scène avec un détachement déconcertant, ne comprenant pas bien ce qui se joue dans cette pièce. Je retiens mon souffle.

— Comment as-tu pu faire ça papa!
— Ne m'appelle plus comme ça! A cause de tes choix stupides, tu allais mettre un terme à notre lignée.

Je fixe Lorenzo, perturbée.

— J'ai pris la meilleure décision pour lui, chose que tu n'as pas faite pour moi.

Sa mère étouffe des sanglots, elle semble pleine de culpabilité. Lorenzo pose les yeux sur Paul.

— Dégage fils de pute!

Paul éclate de rire, son rire s'estompe quand mon beau-père lui fait signe de quitter la pièce. Lorenzo se reconcentre sur son père.

— Aucun de nous n'a eu son mot à dire. Tu voulais que je t'emmène à la fête foraine et que je t'achète de la barbe à papa?

Mon beau-père émet un rire cynique, effrayant.

— Je voulais que tu sois un père et non un putain de mentor qui m'apprend à tuer.
— Tu ne veux pas le faire pour Enzo, je m'en occuperai.

Lorenzo sort son arme et braque son père. Sa mère se jette sur Lorenzo et le supplie de baisser son arme. Mais il maintient fermement son arme.

— Tu oserais tuer ton propre père?
— Tu m'as appris qu'il faut protéger sa famille coûte que coûte. Et aujourd'hui le danger vient de toi.
— Tu vas tuer la lignée Gianni?
— C'est toi qui l'as fait.

Giuseppe revient dans la pièce avec mon fils dans les bras et me le tend. Son visage est inondé de larmes, il tremblote . Je le caresse et le berce. Je rejoins Lorenzo, il prend son fils dans les bras, on quitte le salon.

— Considère que tu n'as plus de père.
— Je n'en ai jamais eu.

J'entends sa mère crier de douleur, ça me fend le cœur.

Il conduit, Enzo s'est endormi, je pose ma tête contre la vitre, en tentant de me remettre de mes émotions. Dès que ma vie semble aller au mieux, je suis à nouveau rattrapée par ce milieu. Je dois prendre la meilleure décision qu'il soit, partir le plus loin et me faire oublier.
J'ouvre la porte de chez moi, mes parents se lèvent et se jettent sur moi, en voyant que tout va bien, ils sont soulagés. Alejandro dort sur le canapé. Ils prennent Enzo. Je me dirige vers la cuisine avec Lorenzo. Mes pas sont lourds, j'ai peur de sa réaction.

— Je m'en vais.

Les premières secondes il ne réagit pas, il s'adosse au plan de travail. Il vient de renoncer à sa seule famille, pour nous, et je le quitte à nouveau.

— Où?
— Loin.
— Est-ce qu'il y a une place pour moi?
— Pas tant que tu ne renonces pas à la mafia.
— Je ne peux pas. Mais fait de lui quelqu'un de bien.

Je fonds en larmes.

— Tu aurais pu l'être Lorenzo.

Il m'attire à lui et pose ses lèvres sur les miennes. Son baiser est comme une bouffée d'air frais. Je réponds à son étreinte, ses bras et ses caresses ont été ce qui m'a le plus fait défaut, ces derniers mois. Je profite de chaque baiser et toucher pour les graver dans ma tête.

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant