Prison Heart

Chapitre 16

Une semaine est passée depuis la découverte de la grossesse de Betty.
Mes parents font bonne figure devant la famille de Stéfano. Maintenant qu'ils savent la vérité, les hommes de Stéfano affichent fièrement leurs armes. On ne peut pas sortir sans escorte.

Un des gardes de Stéfano me fait clairement des avances, il passe son temps à discuter avec moi. Je réponds par courtoisie. J'ai déjà ma sœur dans leur organisation, c'est amplement suffisant.

Aujourd'hui, je me rends à mon premier jour de travail à l'hôpital où je suis embauchée. Je visite les urgences, on m'attribue un bureau. Il y a déjà mon nom accroché. Je vais ausculter uniquement des anglophones. Je peux être amenée à soigner des italiens, mes collègues m'aideront avec la traduction, en attendant de me familiariser avec l'italien.

Le premier jour de travail était sportif, les urgences sont saturées. Il faut faire le tri entre les blessures sérieuses et les petites maladies du quotidien. Certains se plaignent de la lenteur de leur prise en charge, d'autres ne restent pas jusqu'au bout.

Je rentre exténuée par mon premier jour. Je dîne avec mes parents, il n'y a plus cette joie de vivre. On est pensif, on a tous Betty en tête. Mes parents finissent par rompre le silence.

— Chérie, demain soir, il y a une soirée chez les parents de Stéfano. Ils veulent ta présence.
— J'ai des choses à faire.
— Faith, elle a besoin de toi. On prend tout sur nous. Elle finira peut-être par ouvrir les yeux.
— Bien, mais après ça, vous me laissez tranquille.

Je finis de dîner et je rejoins ma chambre. Je me connecte sur une boutique de robe de soirée. Je vais devoir m'acheter une robe pour faire bonne figure. Je repère une robe et l'ajoute à mon panier. Je la mets à disposition pour le lendemain, ma mère ira la récupérer.

Le lendemain, le travail est toujours aussi physique. Je passe de boxe en boxe. Je supervise deux internes et un externe. Je finis fatiguée, je rentre, et file à la douche. Je récupère la robe, l'enfile. Je boucle mes cheveux bruns et me maquille pour l'occasion. La robe est noire, elle a un dos nu, elle est magnifique.

Je rejoins mes parents, qui me trouvent ravissante. Nous atteignons la maison des parents de Stéfano, elle est immense. Ce sont des gens très fortunés. Nous retrouvons Betty et Stéfano. Je n'arrive pas à échanger plus de deux phrases avec lui, je bloque totalement. Je reste avec mes parents. Les parents de Stefano viennent à nous, sa mère prend ma mère dans ses bras.

Je les laisse entre eux et vais me servir un cocktail. Le jardin a été aménagé pour recevoir une réception. Il y a beaucoup d'invités, je bois mon cocktail et mes yeux se posent sur un visage que je reconnais, Lorenzo. Il a fait le déplacement, il est accompagné d'une très belle Italienne. Je suis envahie par soupçon de jalousie. Il me fixe et détourne le regard. Il va faire comme si on ne se connaissait pas, c'est la meilleure chose à faire.

— Tu as croisé ton amant?
Stéfano.

— Ça ne te regarde pas!
— Nous devrions faire un effort pour ta soeur. Elle en souffre.

Je souffle fortement.

— Tu aurais dû la laisser tranquille.
— On ne peut rien contre les sentiments. Tu sais de quoi je parle?
— Non.
— Tu en pinces pour le capo.
— Le capo?
— Le chef.
— Non, c'était un moment d'égarement.
Il rit.

— Bon si ce n'est que ça. Alors ça ne te fera rien d'apprendre qu'il est fiancé à Giulia.
Je me décompose.

— Fiancé?
— Oui, ils sont ensemble depuis 2 ans. Ils vont convoler en juste noces dans quelques mois.

Il me laisse et part rejoindre Betty. Je ne suis qu'un coup d'un soir. Je me ressaisis assez vite, et je sors vers le jardin. Je réfléchis à ces 7 derniers mois. Qu'est-ce qui a merdé?
Notre chemin était tout tracé, on devait rejoindre nos parents, acheter un appartement et vivre ensemble. Je me retrouve chez mes parents, elle va se marier et avoir un enfant. Un chamboulement que je n'aurais jamais imaginé.

Je suis dans les nuages, je cogite sur ce que j'aurais pu faire pour éviter ça.

— Tu es magnifique carina.
Lorenzo.