Chapitre 4

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Deux jours plus tard, je dois revoir mon patient italien. Le soir, je sors avec Mitch, j'ai essayé de décommander, mais il a insisté lourdement.

Je me sers un café en attendant qu'il arrive dans le box d'auscultation. Je suis presque impatiente de le revoir. Il entre avec un livre de Guy de Maupassant bien en évidence. J'ai l'impression de voir mon double littéraire, je suis troublée.

— Bonjour docteur princesse.
— Mr Gianni.
— Mes roses vous ont-elles plu?
— Très belle merci. Mais je ne vois pas en quel honneur?
— Pour vous remercier de votre dévouement.
Je souris.

— Je le fais pour chacun de mes patients.
— C'est tout à votre honneur.

Il s'approche de moi. Il souffle sur mon œil.
Mon coeur s'accélère, ma respiration s'alourdit, l'ambiance est pesante. Il n'est qu'à quelques centimètres de moi, je suis happée par son charisme. Mes mains sont moites, ses yeux ne me quittent pas, je suis incapable de baisser la tête. Je suis figée, dans l'attente.

— Faites un vœu.
— Pardon?
— Vous aviez un cil en dessous de l'œil.

Il recule, sa proximité m'a mis mal à l'aise, il me fait perdre mes pleines capacités. Je reprends une respiration régulière, mon coeur continue pourtant de tambouriner dans ma poitrine. Aucun homme n'avait produit cet effet sur moi, il dégage un tel magnétisme, je suis comme aimantée quand il est à proximité de moi.

Je l'ausculte sous ses regards déstabilisants. A chacun de mes touchers, je suis envahie de frissons. Sa peau est brulante, une tension se greffe à mes gestes. Première fois que ça m'arrive, que je dissocie l'homme du patient.

— Vous aimez Baudelaire?
— En effet.
— Quel est votre poème préféré?
— L'homme et la mer.
— Un des meilleurs.
Je souris.

Je détaille son corps, il est bien sculpté, ses tatouages sont mis en valeur avec ses muscles et ses abdos bien dessinés. Il est très attirant, c'est indéniable. Mes réactions parlent d'elle-même, il me trouble, c'est au-delà d'une attirance physique.

— Toujours pas décidée à voir mon anatomie?

Je fais les grands yeux, il affiche un sourire malicieux. Cette tension s'invite de nouveau dans cette consultation. Mes yeux se posent sur son pantalon, une douce chaleur se diffuse dans mon bas ventre.

— Vous devez ralentir vos «  pratiques ».
— Vous pourriez peut-être m'aider docteur princesse.

Je le regarde médusée par sa proposition sexuelle. Ce qui m'effraie, c'est que dans un autre contexte, je n'aurais peut-être pas décliné sa proposition.

— Je suis sûr que vous trouverez une alternative.
— Vous êtes docteur? Vous avez déjà vu des tas de « pénis ».

Il me dit ça avec un tel naturel, c'est déconcertant. Je tente de ne pas me laisser submerger par mes émotions. Je reprends ma position de médecin, je me dirige vers mon bureau.
J'enfile des gants et je me dirige vers lui. Il affiche toujours cet air malicieux. Je ne perds pas mes moyens cette fois.

— Voulez-vous un toucher rectal aussi?
Il rit.

— Non, occupez-vous de mon sexe.
Je le regarde avec effrontément.

Il baisse son pantalon et son boxer. Je fais comme si cette situation était tout à fait normale. Mes yeux se posent sur son anatomie, il est très imposant. Il me fixe pour voir ma réaction, il sent mon trouble, il sourit. Mes joues chauffent, je ne suis pas gênée habituellement par ce genre de situation cocasse.

— Envie d'essayer docteur princesse?
— Sans façon.
Il rit.

Son pénis n'est pas enflammé, aucune rougeur, il s'est moqué de moi. Encore une façon de me pousser dans mes derniers retranchements. Je m'éloigne de lui, pour dissiper ma gêne. J'enlève et mes gants.

— Je vous informe que tout va bien de ce côté-là.
En montrant du doigt son sexe.

Il remonte son boxer et son pantalon en me fixant d'un air provocant . Je suis soulagée.

— Content de le savoir. On se boit un café docteur?

Je me redresse sur ma chaise, sa proposition est hors contexte. Je me relève, me dirige vers le lit d'auscultation, je lui jette son t-shirt et le pousse vers la porte. Il rit par ma réaction.

— Non Mr Gianni, je n'ai pas le temps . A dans deux jours.

Je referme la porte, je l'entends rire. Je me surprends à sourire.

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant