Chapitre 18

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Je suis dans ma maison, il n'y a aucun bruit. Je retrouve cette solitude, je devais déménager, être indépendante. J'ai fini de ranger les derniers cartons. Quelqu'un sonne, je n'attends pas de la visite. J'ouvre sur Lorenzo, il n'est pas seul. Il est accompagné par des hommes de main qui sécurisent la maison.Il entre et balaie de ses yeux la pièce. Il se retourne vers moi et me fixe intensément.

— Tu me suis Lorenzo?
— Peut-être bien carina.
— Pourquoi?
— Pour ta sécurité.
— Je n'en ai pas besoin!
— Et moi, j'estime le contraire.
Je souffle exaspérée.

— Change-toi!
— Pourquoi?
— On sort dîner.
— Tu es avec quelqu'un.
— Là en ce moment, je suis avec mio tesoro! Tu enfiles une belle robe et on y va.

Je finis par céder, il est tellement impressionnant, je ne fais pas le poids. Je fais ce qu'il me dit, je n'ai pas envie de contrarier un dangereux chef d'une mafia italienne. Je ressors vingt minutes plus tard, je me suis préparée à la hâte. On se dirige vers son 4x4, vitres noires teintées. Quatre voitures nous suivent de près. Nous arrivons devant un restaurant, je descends et je le suis.  Quand on entre, tous les regards se tournent vers lui. Ils savent tous qui il est. On s'assoit dans une salle privée, à l'abri des regards curieux.

— Tu veux manger quoi princesse Faith?
— Pourquoi prononces-tu « princesse » à l'italienne?
— Pour faire parler les bavards.
Je ris.

— Sérieusement.
— Ça t'émoustillait.
— Tu devines ce genre de choses?
— Oui, je suis plutôt doué dans le domaine, tes cris en témoignent.

Je rougis, il me fixe en souriant. Il me pose des questions sur mon déménagement, mais il évite tout autre sujet, je commence à m'agacer. Cet échange qui ne va que dans un sens. Heureusement, nos plats arrivent, je me concentre sur mon assiette. On mange en se dévorant du regard, l'attirance est trop prenante. On est comme aimanté, je ne peux pas m'en empêcher.

— Tu vas rester longtemps à Rome?
— Jusqu'au mariage de Stéfano.
— Ok.
— Tu veux me garder auprès de toi?
— Tu appartiens à une autre.
— Je ne suis pas contre te garder comme maîtresse.
— Et moi, je suis contre.
— Tu n'aimes pas partager?
— Ton cœur ne tiendra pas le rythme de deux femmes.
— Tu penses à ma santé. Tu pratiqueras les premiers soins.
Je ris.

— Non, je ne veux pas d'un malade.

Il change de tête, je l'ai semble-t-il vexé.

— Bien le repas est terminé.

Il se lève brusquement, je le suis, mais il m'arrête.

— Un de mes hommes va te reconduire.
— Lorenzo. Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Il m'ignore et se dirige vers la sortie. Son homme de main me dépose chez moi. J'enfile mon pyjama et me place dans le canapé. Je ressasse cette entrevue, je ressens des remords, j'ai été trop loin. Quelqu'un sonne, je regarde l'heure, il est tard. J'ouvre, c'est l'homme de main de Lorenzo.
Il me demande de le suivre, j'obtempère, on doit discuter.  La voiture s'arrête devant sa villa, elle est énorme. Il se dirige vers un parking. Un de ses hommes m'intercepte et me conduit à lui. Plus j'approche, plus je suis anxieuse, je ne sais pas dans quel état d'esprit le retrouver. La porte s'ouvre sur son bureau, il ne lève pas le regard. L'ambiance est glaciale, bien loin de cette chaleur qui nous happait les autres fois.

— Qu'est-ce que tu veux tesoro?
— C'est toi qui m'as fait venir.
— Tu as des excuses à me présenter. Ne me traite plus jamais de personne affaiblie!
— Je ne te considère pas comme un malade.
— Pourtant, c'est ce que tu as fait.
— Je voulais te taquiner.
— D'accord. Tu peux repartir.
— Non.
— Non?

Il lève les yeux vers moi, je le défis du regard. Je ne flanche pas, cette confrontation visuelle dure de longues secondes. Il finit par rompre le silence.

— Suis-moi!

Je le suis. Il s'est changé, il  est habillé en jeans et t-shirt. Il dégage un tel charisme, je le reluque en suivant ses pas.

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant