Chapitre 6

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— Dans l'immobilier?
Il sourit.

— C'est pour protéger ta sœur. Je ne vais pas lui dire que je suis un membre de la mafia.
— Pour la protéger? Il aurait fallu ne pas sortir avec elle.
— Elle me plait et c'est réciproque.
— Comment avez-vous osé la mêler à ça?
— Je la protégerai.
— Vous êtes complètement malade! Quand elle saura votre appartenance, elle vous quittera sur le champ.
— Pour le moment, c'est notre petit secret.
— Je vais lui dire.
— Nous allons trouver un arrangement, docteur princesse. Ah moins que l'hôpital où vous étiez résidente, sera ravi de savoir que vous avez détourné des médicaments très coûteux pour un patient non-assuré.
— Du chantage?
— Non, une monnaie d'échange.

Betty revient dans le salon, nous faisons semblant de discuter de la pluie et du beau temps. La soirée se passe sous les regards langoureux de ma sœur et son mafieux de petit ami. Forcée de constater qu'elle est attachée à lui. La chute sera terrible quand elle saura. Les choses se compliquent encore plus pour nous deux.

Il s'en va, elle le raccompagne à la voiture pour l'embrasser. Nous sommes dans la retenue concernant les relations intimes, je ne veux rien savoir et elle n'en plus.

Je suis dans mon lit, Lorenzo m'appelle. Son nom qui s'affiche sur l'écran me perturbe tout autant que le voir aux consultations. Je décroche, et souffle lourdement.

— Docteur Princesse.
— Lorenzo Gianni.
— Le dîner s'est bien passé?
— Votre bras droit?
— L'amour.
— Il va la mettre en danger. Dites-lui de la laisser.
— Je ne rentre jamais dans la vie privée de mes subalternes.
— Ça vous arrange bien.
— J'ai hâte de vous avoir à ma table .
— En quel honneur?
— Votre sœur va faire partie de la famiglia. (Famille)
— Vous êtes malade?
— Juste mon cœur qui souffre, mais ma tête est à sa place.

Je souris à sa remarque.

— Un cœur de mafieux.
— Un cœur qui n'attend que de battre pour vous, docteur princesse.
Je ris.

— Mafieux romantique.
Il rit.

— Deux opposés dans un seul corps. A demain docteur princesse.
— Faith. Je pense que vous le saviez déjà.
— Princesse Faith.

Le lendemain, je franchis le sas de la prison haute sécurité. Les gardiens me regardent avec hostilité. Mitch était leur collègue, leur ami, il a dû me faire porter la responsabilité de son agression.

Je suis dans la salle d'examen, il frappe à la porte.
Il entre avec un livre de Rousseau.

— Princesse Faith.
— Mr Lorenzo Gianni.
— Comment allez-vous ?
— En forme. Je vais vous ausculter.

Je ne souhaite pas lui montrer mes faiblesses. Il enlève son t-shirt, mais garde son pantalon cette fois. Il semble ne plus vouloir me déstabiliser, j'apprécie le geste.

— Pas de problème d'irritation?
Il rit.

— Non pas depuis que je pense à une princesse docteur.
Je rougis.

Deuxième fois que ça m'arrive avec lui. Je tente de garder contenance, je l'ausculte et me concentre. Sa tension est normale, aucun bruit suspect au poumon et au cœur. Il se plaint de douleur au niveau de la nuque. Je palpe la tuméfaction du cou pour déterminer sa consistance, sa sensibilité et son degré.

Je souhaite écarter une infection en inspectant son cuir chevelu, les oreilles, la cavité nasale, le larynx. Aucune lésion apparente, il souffre d'un torticolis. Je lui mets une minerve pour deux jours. Il n'est pas ravi, mais il finit par obtempérer. Je lui prescris une crème antalgique pour masser la nuque.

— Vous pourriez me masser le cou. D'habitude, les femmes le font pour moi.
Avec un sourire malicieux.

— Je ne suis pas ces femmes. Vos mains serviront pour autre chose que soulager un manque sexuel.

Il rit et s'en va.

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant