Chapitre 51

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Le lendemain, je me prépare pour le déjeuner avec Paul. Mes parents garderont les deux enfants. Betty semble aller mieux, on a eu de ses nouvelles par l'intermédiaire de son psychiatre. Les choses semblent aller dans le bon sens. Son fils la réclame énormément.

Quelqu'un sonne à la porte, je n'attends pas Paul avant une heure. Je me dirige vers la porte.
Paul est devant le pas de la porte, je le regarde surprise par sa présence. Il me gratifie d'un sourire chaleureux, je me détends et le laisse entrer.

— C'est ici que tu vis? D'habitude, je n'en vois que l'extérieur.
Je souris.

— Ça te plait?
— Beaucoup.

Mes parents entrent dans le salon avec mon neveu et mon fils. Il fait le tour des yeux, et se reconcentre sur moi. Ils ignorent mes parents, je suis perturbée.

— Je te présente mes parents.
— Tes parents? Ces deux merdeux.
Je me fige.

Mes parents placent les enfants derrière eux, ils semblent tout aussi choqués par sa réponse. Je ne comprends pas bien ce qui se passe. Il sort une arme et la braque sur moi.

— Toi la traître, tu prends ton fils, on y va.
— Je n'irai nulle part, espèce de salaud.

Il me saisit par les cheveux et les tire violemment, j'étouffe un cri pour ne pas effrayer les enfants.

— Veux-tu que ton fils voit ses grands-parents et son cousin se faire exécuter?

Des tremblements se répandent dans tout mon corps. Comment j'ai pu me laisser berner par lui?
Tous les hommes qui s'approchent de moi, ne le font que dans un intérêt commun, détruire Lorenzo. Je ne réfléchis pas, je prends mon fils, mes parents éclatent en sanglots, Alejandro pleure et crie. Paul se tourne vers eux.

— La ferme ou je vous bute sales rats!

Ma mère pose sa main tremblante sur la bouche d' Alejandro. Il n'y a plus de bruit que le silence étouffant dans cette pièce. Paul m'attire à lui et pose l'arme sur ma tempe, en sortant les hommes de Lorenzo braquent leurs armes sur lui.

— Un seul tir et je les bute, sale fils de putes.

Je m'adresse à eux.

— Laissez-nous passer.

Ils se décalent, Paul se tourne pour ne pas leur donner le dos et me conduit vers la voiture. Il m'installe à l'arrière et tire sur les hommes de Lorenzo, en pleine rue en pleine après-midi. Je prie pour que personne ne soit blessé. Il démarre à toute allure, on essuie des tirs des hommes de main de Lorenzo. Je regarde avec dégoût Paul, il me répugne. C'est un homme horrible, comment j'ai pu me laisser attendrir par cet homme odieux. Il cachait bien son jeu.
On roule une quarantaine de minutes, il veille à ce qu'on ne soit pas suivi. Je repense à Lorenzo, il a encore échoué. Il ne l'a pas protègé , il nous a encore abandonnés.

La voiture s'arrête devant un portail, il s'ouvre, Paul roule et stationne la voiture devant la porte d'entrée. Il me sort brutalement, mon fils dans les bras, pleure. J'essaye de le rassurer, mais il ressent toute la peur que cette situation me confère. Il nous tire vers l'intérieur. Il claque des doigts, des hommes m'arrachent mon fils des bras, je me débats, mais en vain, je m'écroule au sol. Mon fils crie et pleure, je lui parle pour qu'il se calme. Paul me relève brusquement.

— On se sent bien seule puttana?
— Va te faire voir connard!

Il me gifle, je tombe en arrière. Je me relève , je ne veux pas lui donner ce plaisir.

— Faire semblant d'être intéressé à une fille de catin et d'un monstre.
— C'est toi le monstre, tu ne vaux pas mieux que mon père.
— Tu crois ça? Pourtant, ça ne t'a pas dérangé de coucher avec Lorenzo et de lui faire un enfant.
— Tu travailles pour qui?

Il pose ses yeux vers un coin de la salle, je suis la direction dans laquelle il regarde et je me liquéfie sur place. Une violente crise menace d'éclater . Je retiens mes sanglots, mon corps dégouline par une bouffée de chaleur. Je n'en crois pas mes yeux. Comment c'est possible? Ce sont les parents de Lorenzo, qui se tiennent devant moi. Des centaines de questions envahissent mon esprit. Je crois perdre la tête, tout est si étrange.

— Tu n'es pas contente de nous revoir chère belle-fille?
— Qu'est-ce que vous me voulez?
— Ce qu'on voulait, on l'a eu.
— Mon fils?

Mon beau-père ricane, je pose les yeux sur ma belle-mère qui baisse la tête. Elle subit cette vengeance. Elle n'y est pour rien, je sens sa culpabilité à des kilomètres.

— Pourquoi?
En criant.

— Pourquoi? Tu croyais vraiment que j'allais accepter une putanna comme belle-fille?

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant