Prison Heart

Chapitre 48

Je me détache de lui, je ne veux pas lui donner de faux-espoir, notre histoire est derrière moi. Il semble blessé par mon geste.

— Je vais mettre des hommes sous ta surveillance.
— Non, je ne veux plus de tout ça.
— Le temps que j'y vois plus clair.

Il pose ses mains sur mes bras, et effectue des mouvements de bas en haut, mon corps se détend instantanément à son contact. J'obtempère à contre-cœur, il ne s'agit plus de moi, mais aussi de mon fils. Des mois que je n'avais pas ressentis, cette sensation de liberté et on vient à nouveau me l'arracher. Ce milieu ne me laissera jamais en paix, à moins de disparaître loin d'ici, ce qui ​n'est pas près d'arriver. Il finit par quitter ma maison, ses hommes sont devant chez moi et veillent à ma sécurité.

Le matin, je prépare le café et en ramène aux deux hommes qui ont dû à peine fermer l'œil de la nuit, ils me gratifient d'un sourire. En retournant vers la porte d'entrée, la voiture de Paul s'arrête devant chez moi. Je ne l'attendais pas ce matin, je parcours les quelques mètres jusqu'à sa voiture.

— Tout va bien Paul?
— Oui j'avais envie qu'on discute de ce qui s'est passé au restaurant.
— Maintenant?
— J'ai pris ma matinée.
— Je dépose les enfants à l'école et je reviens.
— Je t'attends.

Je regagne la maison, je finis de me préparer ainsi que  les enfants. Sur le chemin de l'école, je suis confuse. Il n'est jamais venu à l'improviste en deux mois. Il doit se passer quelque chose de grave. Lorenzo l'aurait-il à nouveau menacé ?
Quand je suis devant chez moi, une violente dispute éclate entre Lorenzo et Paul. Lorenzo saisit violemment Paul par le col et lui braque une arme sur la tempe. Je sors de la voiture à la hâte et m'avance vers Lorenzo.

— Lâche-le ! Tu es complètement malade!
— Il pose un doigt sur toi, je lui explose le crâne.

Sa menace me refroidit instantanément, voilà la raison de ma fuite. Sa violence, sa froideur quand il est ce mafieux sans foi ni loi. Je ne veux plus de tout ça, j'aspire à une vie plus calme et je délaisse l'horreur.

— C'est à moi de prendre ou non cette décision!
— Tu es bien sûr de toi cara!
— Là, définitivement certaine.

Il relâche Paul et rejoint sa voiture, il démarre en trombe. Paul est bouleversé, il ne doit pas être habitué à avoir une arme posée sur la tête.

— On doit discuter Valentina.
J'avale difficilement ma salive.

— Je crois qu'on devrait se donner du temps. Laisser les tensions s'apaiser.
— Il faudra tout ou tard en parler.

Il rejoint sa voiture.

Début d'après-midi, je récupère mes parents à l'aéroport, les revoir est toujours aussi merveilleux. Bien qu'il ne soit pas biologiquement, je continue de les traiter comme mes parents.  La route se fait sous leurs questions intempestives, je réponds à une question , ils enchaînent avec une autre. On arrive devant la garderie, on récupère  Enzo, j'ai de nouveau cette sensation. Je fixe les alentours, mais je ne vois rien de suspect. Mon instinct me pousse à rester sur mes gardes.

— Un problème chérie?
— Non, tout va bien.
Je souris pour masquer mon trouble.

On récupère Enzo qui réclame les bras de mon père. On se dirige vers l'école d'Alejandro, qui explose de bonheur en voyant ses grand-parents avec moi.

— Tu sembles content de les voir chéri.
Il hoche la tête.

— Mamie cuisine beaucoup mieux.

Je change de tête et lui secoue ses cheveux dans tous les sens, Alejandro déteste ça .

Le reste de la soirée, mon père s'occupe des enfants, pendant qu'on cuisine avec ma mère, au grand bonheur de mon neveu.

— Comment ça se passe avec Lorenzo?
— Conflictuelle.
— Tu as pris la meilleure décision pour toi et ton fils.
Je souffle lourdement.

Je sais bien qu'elle a raison, je ne pouvais plus me regarder dans une glace. Certaines fois, il m'est arrivé d'avoir des crises d'angoisses dans mon bureau. Je n'ai jamais laissé paraître quoi que ce soit devant Lorenzo. J'ai tout gardé pour moi, jusqu'à cet incident qui a tout fait basculer.

— Enzo fait encore des cauchemars?
— Quelques fois.