Chapitre 23

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Le deuxième jour, un psychiatre entre dans la pièce. Je suis incapable de parler de ce qui s'est passé, je reste dans un mutisme.
Le médecin qui s'occupe de moi, me dresse le bilan de mes examens. J'ai plusieurs côtes cassées, des hématomes, des contusions et déchirures vaginales. Je saigne abondamment, mon col est fragilisé. J'écoute, je ne réagis pas. Il sort et me laisse me reposer.

Mes parents sont dévastés, ils ont cru m'avoir perdu . Je me sens vide, je n'arrive pas à interagir avec la réalité.
Mon père m'apprend que c'est grâce à Lorenzo que j'ai été retrouvé, il a retourné ciel et terre pour me retrouver. C'est lui qui m'a amenée à l'hôpital. Il n'est pas venu me rendre visite. On m'a souillée, défigurée, je comprends qu'il ne veuille plus me voir, je me dégoûte.

Les jours suivants, je quitte l'hôpital, je m'installe chez Betty. Le regard de mes parents était trop dur à supporter. Je suis enfermée dans la chambre d'amis, je ne souhaite voir personne.
Je veux juste dormir, les somnifères m'aident à me déconnecter de cette réalité.

Deux semaines que je suis chez Betty, mes hématomes se sont estompés pour la plupart.
Mon visage ressemble enfin au visage que j'ai connu. Je me regarde à peine dans le miroir, je déteste le reflet que me renvoie le miroir.
L'ancienne Faith est morte sur ce matelas en captivité.

Je suis dans la chambre à cogiter sur mon calvaire, chaque image est gravée dans ma tête. Quelqu'un frappe à la porte, c'est Lorenzo, je craque . Il s'avance vers le lit, il veut me prendre dans ses bras, je refuse. Je ne veux pas qu'on me touche.

— C'est ma faute carina.
Mes larmes ne s'arrêtent pas.

— Ceux qui ont fait ça, seront en morceaux.

Je reste silencieuse, je ne souhaite pas parler. Il s'allonge à côté de moi et reste à bonne distance. Je ferme les yeux, je m'endors. Quand je me suis réveillée, il n'est plus là.Il revient me voir tous les jours les deux semaines qui suivent.
C'est le jour de la reprise du travail, j'essaye de reprendre le cours de ma vie.

Je sors avec difficulté, une voiture m'attend pour m'emmener travailler. Je me dirige vers la portière arrière pour m'asseoir.

— Viens à l'avant.
Lorenzo.

Je passe à l'avant, il démarre, je me sens en sécurité. On arrive devant l'hôpital, deux hommes sortent d'une autre voiture, ils me suivent.

La reprise est un calvaire, je ne supporte pas qu'on me touche. J'ai une grosse crise d'angoisse, je prends des anxiolytiques pour essayer de la gérer.

La première journée se finit, les deux hommes m'escortent jusqu'à la voiture de Lorenzo.
Quand je le revois, je respire de nouveau, je suis soulagée.

— Tu vas venir t'installer chez moi.
— Quoi?
— Je pourrais mieux te protéger.
— Je ne veux pas tenir la chandelle avec ta Giulia.
— Elle ne vient pas dans cette maison.
— Je ne sais pas. Je suis bien chez Betty.
— Mais je peux te protéger si tu es avec moi. Récupère tes affaires. Stéfano est déjà au courant.
— Je n'ai pas mon mot à dire ?
— Non.

J'entre dans ma chambre, prépare mes affaires. On les dépose dans la voiture de Lorenzo.
Il nous emmène chez lui, me montre ma chambre d'amis collée à la sienne.
Je me rafraichis et je pars le rejoindre pour le dîner. Je mange en silence, il ne me regarde pas.

— Je te dégoûte?
— Quoi cara?
— Tu ne me regardes plus.
— Je ne veux pas te mettre mal à l'aise.
— C'est en me fuyant du regard que je suis mal à l'aise.
— Je suis désolé amore.

Il me fixe, je me détends. Je finis mon repas.
Je monte dans ma chambre et laisse la porte entrouverte. Je lis un livre de Alfred de Musset: on ne badine pas avec l'amour. J'entends ses pas dans le couloir. J'éteins ma lampe de chevet et m'allonge. Il entre dans la pièce, je sens le lit s'affaisser.

— Je ne serais jamais dégoûté de toi princesse Faith.

Je pleure, j'étouffe un cri de douleur.

Prison HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant