Chapitre 2 : One Kiss (Dua Lipa & Calvin Harris)

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Deux semaines ont déjà passées depuis le début du confinement. Au club, tout le monde semble avoir trouvé sa routine et ses habitudes. Je suis la seule femme, puisque mon père a demandé à tous ceux qui n'étaient pas membres d'aller se confiner autre part. Il a fait une exception pour moi, mais c'est tout. L'enceinte du club délimite un périmètre étendu, ce qui permet d'avoir de l'espace pour chacun et de ne pas rester enfermé à l'intérieur.

La tension qui existe entre le VP et moi s'est accrue depuis que nous nous côtoyons tous les jours. Son nom au club est Crow, dû à la couleur noir de jais de ses cheveux, mais je préfère son prénom de naissance, Logan. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été attirée par son charme magnétique et son caractère ténébreux. Je suis convaincue que lui aussi ressent cette attraction entre nous, si j'en crois les regards qu'il me lance quand il pense que personne ne le voit. Autant l'un que l'autre, nous résistons, car nous savons très bien que ce n'est pas correct. Premièrement, je suis la fille du Président, donc je suis considérée comme intouchable. Ensuite, notre différence d'âge est considérée comme un tabou pour certains, même si je n'en ai strictement rien à faire. Enfin, étant donné que nous vivons en communauté, l'intimité est fortement compromise et je n'ai pas envie d'avoir des conflits avec mon père.

Je commence à remarquer une certaine agitation chez certains membres. Comme de la frustration. Je me doute qu'il s'agit du résultat d'une libido importante qui n'est pas satisfaite. Depuis que les brebis du club sont parties, il ne leur reste que leur main pour se soulager.

Aujourd'hui, je suis levée la première, comme presque tous les jours. Les garçons passent leurs soirées et leurs nuits à jouer à des jeux vidéo et autres, et ne vont pas se coucher avant 2 ou 3 heures du matin. Donc, personne ne se lève à part moi à 8 heures. J'en profite pour prendre mon petit déjeuner tranquille, bouquiner ou regarder ma série sur la télévision du salon.

Je suis en train de verser de l'eau bouillante dans ma tasse quand j'entends quelqu'un entrer dans la cuisine. Je sursaute, surprise de constater que tout le monde ne fait pas la grasse matinée. Je me tourne face à la source du bruit et découvre Logan qui entre dans la pièce. Il porte un short noir et un débardeur de la même couleur. Ses vêtements mettent en valeur sa musculature et sa peau hâlée. Ses cheveux, d'un noir d'encre, sont attachés dans un chignon flou, dégageant son visage. Une barbe de plusieurs jours, aussi foncées que sa chevelure ombre ses joues et ses mâchoires carrés. Son visage anguleux le rend encore plus ténébreux qu'il ne l'est déjà. Son aura sombre et envoûtante m'atteint et fait vibrer l'air entre nous d'électricité.

- Bonjour, marmonne-t-il en s'avançant vers le frigo à ma gauche.

Sa voix rauque me sort de mes pensées et je le salue en retour. Je ne peux pas m'empêcher de jeter un petit coup d'œil à ses fesses alors qu'il fouille dans le réfrigérateur. Je détourne vite le regard avant qu'il ne me surprenne et continue comme si de rien n'était à préparer mon thé. Je le sens me frôler quand il passe derrière moi pour aller à la machine à café et je ne peux pas retenir un soupir. S'il l'a entendu, il n'en laisse rien paraître, tandis qu'il appuie sur les boutons de la cafetière et fait couler du café.

- Tu en veux ?

- Non, merci, je murmure.

Logan et moi nous ne nous sommes jamais autant parlé de nos vies. Comme si, pour éviter de succomber à cette attirance, nous nous fuyions. Du coin de l'œil, je le vois m'observer à la dérobée, et je suis contente de savoir que je ne le laisse pas indifférent.

Je me hisse sur la pointe des pieds pour atteindre le placard au-dessus du plan de travail. Quand ils ont installé cette cuisine, ils n'ont en aucun cas pensé aux personnes de plus petite taille. Soudain, un corps chaud se plaque dans mon dos, un bras s'enroule autour de ma taille et une main passe dans mon champ de vision et saisit un bol. Logan prolonge le contact un peu plus longtemps que nécessaire et je savoure cette proximité. Je le remercie du bout des lèvres, encore secouée de ce rapprochement.

Finalement, moi aussi, je dois être en manque de contact puisque j'ai envie de me coller contre lui et de l'embrasser. Je suis douloureusement consciente de sa présence à quelques dizaines de centimètres de moi. J'entends Logan se racler la gorge alors que je pivote dans sa direction. Je n'y avais pas prêté attention plus tôt, mais là je prends conscience que je porte seulement un t-shirt du club qui m'arrive à mi-cuisse. Je dois lever le menton pour pouvoir le regarder dans les yeux, et lui doit baisser la tête. Nos regards ne se quittent pas un instant lorsqu'il se penche en avant et plaque sa bouche sur la mienne.

Ses lèvres sont douces sur les miennes, sa barbe pique légèrement mon menton. Aucun de nous ne bouge pendant ce qui me semble une éternité. Puis, comme par télépathie, nous remuons nos lèvres en même temps dans un baiser doux, lent et sensuel, sans la langue. Je réduis la distance entre nos deux corps jusqu'à ce qu'elle soit nulle. Logan pose ses mains sur mes hanches et passe sa langue sur mes lèvres pour les inciter à lui faire un passage.

Je fais taire mes pensées rationnelles qui me disent que je devrais rompre ce baiser, et non pas en profiter. Mes bras passent autour du cou du VP, comme pour le rapprocher encore plus de moi. Je gémis doucement au contact de sa langue dans ma bouche et de son torse ferme contre le mien. Alors que nos langues semblent danser, je sens quelque chose de métallique et je réalise qu'il porte un piercing que je n'avais jamais remarqué à cet endroit. Ce morceau de métal froid attise encore plus mon désir pour lui.

Le baiser devient de plus en plus passionné quand nous nous séparons d'un bond en entendant des pas approcher. Je fais quelques pas en arrière et m'empare de mon bol et Logan approche sa tasse de café, qui doit être froide désormais, de ses lèvres. Delta, le Road Captain, pénètre dans la pièce en sifflotant, sans savoir ce qu'il vient d'interrompre. Ce n'est peut-être pas plus mal, d'ailleurs qu'il soit arrivé, sinon, je ne sais pas où nous nous serions arrêtés. Probablement, moi allongée sur le plan de travail et lui me prenant.

Hell's BastardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant